La partie s'ouvre sur une citation de Dostoïevski extraite du roman « Les Démons ». Elle pose immédiatement la question du rapport entre la science et notre société. Le personnage, Lamchine, émet la proposition de constituer -de manière violente- une société où les gens vivraient paisiblement, en appliquant les principes scientifiques. Immédiatement, en choisissant cette citation, l'auteur interpelle le lecteur : les principes scientifiques doivent-ils régir notre société ? La science doit-elle se contenter du savoir ou exercer un quelconque pouvoir ?
[...] Il y a différentes manières. La première est le principe de précaution qui consiste à toujours envisager le pire effet. On peut également tenter de quantifier, de probabiliser l'incertitude, et donc d'en faire un risque, quantifiable et analysable. Mais finalement, pourquoi demande-t-on que le sort de l'humanité soit analysé avec précision, que l'on mesure les risques avec une exactitude inatteignable ? En effet, la vie des individus est très incertaine, et notre probabilisation de l'incertitude est plus basée sur nos expériences que sur une réelle évaluation scientifique des risques. [...]
[...] Dans un débat, les deux parties convoquent la science pour se donner des arguments, qui sont inattaquables par la partie adverse, car scientifiques justement. Mais l'auteur ne rejette pas la responsabilité des scientifiques dans cette situation, bien qu'elle semble appartenir uniquement à la sphère politique. En effet, les enjeux scientifiques contemporains dépassent souvent les scientifiques eux-mêmes, et ils se prononcent alors sans être réellement compétents pour le faire. Pourquoi ne feraient-ils pas au contraire, profession d'ignorance ? Ils devraient assumer les limites de leurs connaissances, et expliquer ces limites à la société. [...]
[...] Dans nos sociétés modernes, le progrès technique a installé une autre situation : nous sommes confrontés à des dangers très nombreux mais incertains, et nous en sommes responsables, c'est-à-dire que ces dangers ne sont pas probabilisables, mais que nous pouvons agir dessus. Mais l'homme a gardé ses réactions, son comportement basé sur l'ancienne situation. On fait comme si les dangers auxquels nous faisons face étaient une fatalité alors que nous en sommes responsables. Cela nous pousse à l'inaction, et donc au renforcement de ces dangers. De plus, on affecte des probabilités aux incertitudes, basées sur nos expériences, sur les ouï-dire, sur la fréquence d'apparition au 20h Finalement, on se trompe souvent, et on sur- ou sous-estime des dangers. [...]
[...] Ah, les vaches D'un côté, on convoque la science pour chaque décision, et on lui donne une valeur d'autorité suprême. D'un autre côté, elle semble perdre de l'importance dans nos sociétés contemporaines. On observe une régression de tous les budgets scientifiques des pays développés, à la fois dans le secteur public et dans le secteur privé. La science perdrait donc de la valeur sur le plan économique. Mais elle en perd également sur le plan symbolique. C'est donc là un paradoxe important. [...]
[...] Une des raisons pour lesquelles il faut réfléchir et encadrer le progrès est le fait que la science qui le produit est loin d'être indépendante. Justice, politique, économie, etc., elle se fait manipuler par beaucoup d'autres sphères. Le plus inquiétant est peut-être le fait qu'elle se comporte bien souvent comme un agent économique rationnel. Ensuite, face à toutes ces difficultés de notre époque, et face à la complexité des enjeux, l'auteur appelle à une vision du risque moins crispée. Il pense que l'humanité, comme les individus doivent accepter la part de risque, et d'incertitude de l'existence. [...]
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