Philosophe, Jean-Marc Ferry est l'auteur d'une thèse sur Habermas et l'éthique de la communication. Dans cet ouvrage sur l'allocation universelle, il prend parti pour le versement à tous d'un revenu qu'il appelle revenu de citoyenneté.
Définition de l'allocation universelle : revenu social primaire distribué égalitairement de façon inconditionnelle.
Dans un contexte de montée du chômage, de la délinquance, des psychopatologies, accompagnant une désaffection du politique, l'Etat maintient son cadre intégrateur, le travail, dépensant chaque année l'équivalent du budget d'un gros ministère pour la formation professionnelle. Il est utopique de croire qu'une politique d'insertion doive déboucher sur le contrat de travail à durée indéterminée alors que les plus-values boursières augmentent 40 fois plus vite que les salaires réels.
Pour Ferry, à la différence de Marx, le capitalisme n'est pas son propre fossoyeur. Le socialisme dans sa version soviétique le fut plus clairement. C'est l'idéologie libéraliste et monétariste qui peut faire entrer le capitalisme en crise. Son slogan est double.
[...] Aucune condition, pas même la détention d'un travail-emploi, n'est posée. Elle est distribuée de façon égalitaire et inconditionnelle aux citoyens majeurs de l'Union européenne. Les conditions de son instauration sont doubles. L'allocation universelle suppose l'existence d'une monnaie européenne afin de diminuer les contraintes extérieures et de contenir ses poussées inflationnistes, ainsi que la refonte du système général de sécurité sociale. Les avantages sont multiples. L'allocation permettrait de limiter les remboursements aux soins graves et à la prévention médicale justifiée. [...]
[...] Jean-Marc Ferry, "L'allocation universelle. Pour un revenu de citoyenneté" Présentation Philosophe, Jean-Marc Ferry est l'auteur d'une thèse sur Habermas et l'éthique de la communication. Dans cet ouvrage sur l'allocation universelle, il prend parti pour le versement à tous d'un revenu qu'il appelle revenu de citoyenneté. I. Définition de l'allocation universelle : revenu social primaire distribué égalitairement de façon inconditionnelle. Dans un contexte de montée du chômage, de la délinquance, des psychopatologies, accompagnant une désaffection du politique, l'Etat maintient son cadre intégrateur, le travail, dépensant chaque année l'équivalent du budget d'un gros ministère pour la formation professionnelle. [...]
[...] En fonction de la crise du marxisme et des désillusions du socialisme réelle pensée politique et opinions ont renoncé à la critique de cette dernière forme de travail. Dans le même temps, avec la spécialisation, le travail a perdu de son intérêt et de sa substance en tant que moyen pour les individus de construire leur propre identité. Il semble de surcroît moins nécessaire, son utilité marginale décroît en raison de l'augmentation gigantesque des gains de productivité induits par les progrès techniques. Les erreurs de gestion, la conjoncture mondiale, les mutations technologiques peuvent justifier l'absence d'emploi mais non la privation de revenus. [...]
[...] Le keynesianisme conserve toutefois une actualité pour Ferry comme intuition d'une source exogène de revenus et de dépenses dont la création serait essentielle à la poursuite des cycles de production. Deuxième élément du contexte : la troisième révolution industrielle Deux attitudes sociales sont aujourd'hui portées sur le devant de la scène : - l'automation, la lutte dans un contexte libre-échangiste avec nos armes, celle de la haute technologie et de l'innovation scientifique contre les coûts de production très bas des pays hors OCDE - le corporatisme et le travaillisme, la revendication du plein-emploi et des acquis sociaux pour résister à la menace réelle de déprotection sociale induite par la déprotection commerciale De cette deuxième attitude naît l'idée d'un partage du travail : - moyen d'éviter les licenciements et donc d'enrayer la croissance du chômage - occasion de faire accepter les baisses des revenus salariaux sans porter atteintes aux acquis sociaux - facteur de démotivation pour les travailleurs motivés - risque de conséquences contre-productives et de servilisation du travail - facteur de libération pour certaines catégories désireuses de travailler à temps partiel et d'insertion pour d'autres Pour certains le partage du travail ne revient pas seulement à travailler moins mais à partager les avantages sociaux liés au travail. [...]
[...] C'est l'idéologie libéraliste et monétariste qui peut faire entrer le capitalisme en crise. Son slogan est double : le socialisme réel a fait faillite, seul le libéral-capitalisme est techniquement bon le keynésianisme est inefficace, seules les lois pures de la concurrence et du marché fonctionnent Pour répondre à cet unanimisme induit par ce monolithisme explicatif, Jean Marc Ferry propose l'étude de trois facteurs explicatifs du vide, dont il dégagera l'unité à partir d'une perspective constructive et non défaitiste qui porte sur deux thèmes, l'allocation universelle ou revenu de citoyenneté et le secteur quaternaire d'activités non mécanisables à forte utilité sociale . [...]
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