Le mot culture revêt une grande polysémie de sens, rarement un signifiant aura couvert autant de signifiés. En effet, dans une étude de 1952 désormais célèbre, KROEBER et KLUCKHOHN dénombrent 160 définitions. Ainsi, et paradoxalement comme le souligne Edgar MORIN : « La notion de culture est sans doute en science sociale la notion la moins définie de toutes les notions ; tantôt elle englobe tous les faits sociaux pour s'opposer à la nature, tantôt elle est le résidu où se rassemble tout ce qui n'est ni politique, ni économique, ni religieux » . Le paradoxe du champ culturel comme étude du champ est d'être intrinsèquement agonistique, de faire tacitement appel à différente acception de la culture pour légitimer son point de vue propre : « Etre d'accord non pas sur un sens […] explicitement défini, mais, implicitement, sur le fait de n'avoir pas à se mettre d'accord explicitement, pour n'avoir pas à courir le risque d'un désaccord explicite » . En fait, l'objectivation du caractère sui generis de la culture repose sur un mode d'intellection de représentation de schèmes permettant transfert d'une culture objective à une culture objectivée, soit, en somme : « La naïveté est de croire qu'il puisse exister une grille en soi ou, au contraire, qu'on puisse comprendre en se passant de grille ». Faire état de la culture revient dès lors à apprécier un triptyque hiérarchisé ontologique, normative et matérielle.
[...] L'immigration en France, le choc des cultures (1987), La culture en question Abdelmalek Sayad (synthèse) Le mot culture revêt une grande polysémie de sens, rarement un signifiant aura couvert autant de signifiés. En effet, dans une étude de 1952 désormais célèbre, KROEBER et KLUCKHOHN dénombrent 160 définitions. Ainsi, et paradoxalement comme le souligne Edgar MORIN : La notion de culture est sans doute en science sociale la notion la moins définie de toutes les notions ; tantôt elle englobe tous les faits sociaux pour s'opposer à la nature, tantôt elle est le résidu où se rassemble tout ce qui n'est ni politique, ni économique, ni religieux Le paradoxe du champ culturel comme étude du champ est d'être intrinsèquement agonistique, de faire tacitement appel à différente acception de la culture pour légitimer son point de vue propre : Etre d'accord non pas sur un sens [ ] explicitement défini, mais, implicitement, sur le fait de n'avoir pas à se mettre d'accord explicitement, pour n'avoir pas à courir le risque d'un désaccord explicite En fait, l'objectivation du caractère sui generis de la culture repose sur un mode d'intellection de représentation de schèmes permettant transfert d'une culture objective à une culture objectivée, soit, en somme : La naïveté est de croire qu'il puisse exister une grille en soi ou, au contraire, qu'on puisse comprendre en se passant de grille Faire état de la culture revient dès lors à apprécier un triptyque hiérarchisé ontologique, normative et matérielle. [...]
[...] Par ailleurs, il ne faut pas confondre acculturation et assimilation, celle-ci devant être comprise comme la phase ultime de l'acculturation, phase rarement atteinte car impliquant pour un groupe donné la disparition totale de sa culture d'origine et l'intériorisation complète de la culture du groupe dominant. Enfin, l'acculturation ne peut être confondue avec la diffusion car, d'une part, même si quand il y a acculturation il y a toujours diffusion, il peut aussi y avoir diffusion sans contact continu et direct et d'autre part, la diffusion n'est jamais qu'un aspect de l'acculturation, processus beaucoup plus complexe. Ainsi, l'acculturation est une tendance, selon l'expression forgée par SAPIR. [...]
[...] Le Mémorandum pour l'étude de l'acculturation (1936). Anthropologie appliquée (1971). [...]
[...] Il convient donc de s'affranchir des conceptions de types holistes en montrant l'agencement de différentes cultures, propre à telle configuration spécifique, dont l'ordonnancement forme un même système sociétal. C'est ainsi que Guy ROCHER dispose que la culture est : Un ensemble de manière de penser, de sentir et d'agir plus ou moins formalisées qui, en étant apprises et partagées par une pluralité de personnes, servent, d'une manière à la fois objective et symbolique, à constituer ces personnes en une collectivité particulière et distincte Dans cette normativité culturelle, la culture désigne l'ensemble des cultures comprises dans la culture sociétale. [...]
[...] Qui plus est, et compte tenu des processus d'acculturations, il ne se peut être employer le terme de culture des immigrés dans le système social français, mais au contraire une pluralité originale de cultures des immigrations qui possèdent toutes leurs spécificités propres, qu'elles soient ou non objectivées. Encyclopedia Universalis, (1989) Abdelmalek Sayad, L'immigration en France, le choc des cultures, la culture en question (1987) Primitive culture (1871, p.1) Introduction à la sociologie générale (1968, p.111) Sociologie des pratiques culturelles, (2005, p.4). Race et Histoire, (1952). [...]
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