L'ouvrage de Jean-Blaise Grize, Logique naturelle et communication, s'ouvre sur le constat suivant : l'approche logicomathématique appliquée aux Sciences sociales n'a pas obtenu le même succès que dans les Sciences physiques. Refusant de céder à l'explication simple selon laquelle cette différence tiendrait à la jeunesse des sciences sociales, Grize propose d'aborder le problème sous un autre angle, celui de la nature des objets étudiés. D'un côté, les sciences dures, avec des objets ayant une certaine permanence et de l'autre, les sciences sociales avec pour objet d'étude, l'individu et son comportement. Ce dernier, inscrit dans une historicité et une culturalité qui lui sont propres, ne peut être analysé de manière aussi systématique que les objets en sciences physiques ; Une approche qui, dans le cadre de l'étude de l'individu, est qualifié par Grize comme étant "mutilante". La deuxième raison avancée par l'auteur pour justifier le constat initial est le retour du sujet, où comment les études en sciences sociales sont toujours empreintes du point de vue du chercheur, ce dernier ne pouvant se placer dans une certaine extériorité par rapport à son objet d'étude et contribuant à le former de l'intérieur. Edgar Morin, sociologue français cité par Grize, avait d'ailleurs abordé ce problème dans son ouvrage La science avec conscience (1982), où il mettait en avant la responsabilité du chercheur face à son objet d'étude et proposait une nouvelle posture idéale du chercheur.
La nature des objets ainsi que la posture particulière du chercheur en sciences sociales influencent donc évidemment la manière de traiter un sujet mais aussi les productions qui s'ensuivent : les discours. En partant de l'hypothèse de départ que le langage de ce type de sciences tient plus du raisonnement naïf et de sens commun que de la logique pure et formelle, Grize se propose de détailler quelques aspects de ce genre de discours, à commencer par l'argumentation (chap.1) (...)
[...] Logique naturelle et communication : introduction et 1er chapitre L'ouvrage de Jean-Blaise Grize, Logique naturelle et communication, s'ouvre sur le constat suivant: l'approche logicomathématique appliquée aux Sciences sociales n'a pas obtenu le même succès que dans les Sciences physiques. Refusant de céder à l'explication simple selon laquelle cette différence tiendrait à la jeunesse des sciences sociales, Grize propose d'aborder le problème sous un autre angle, celui de la nature des objets étudiés. D'un côté, les sciences dures, avec des objets ayant une certaine permanence et de l'autre, les sciences sociales avec pour objet d'étude, l'individu et son comportement. [...]
[...] A ce stade, il est indispensable de préciser le rôle que Grize accorde à l'auditeur dans sa conception du discours argumentatif, à savoir une part très active. Le destinataire est décrit comme un pur d'esprit un être qui ressent, qui a des valeurs et qui est influencé par ces dernières, notamment dans le processus de persuasion. L'individu infère à partir des outils cognitifs dont il dispose, il est capable d'analyser différente données, notamment contextuelles, pour pouvoir juger un énoncé. L'étude de l'argumentation donne un aperçu de l'orientation de Grize. [...]
[...] Le développement de Jean-Blaise Grise se déroule de manière très linéaire. L'auteur sait exactement par où il doit passer pour que son texte soit clair pour le lecteur et les concepts que ce dernier doit intégrer avant de pouvoir arriver à une conclusion. La différence entre logique formelle et raisonnement naïf est posée, et des termes comme énoncé (qui implique un destinataire et une certaine temporalité), proposition (atemporelle), jugement et bien d'autre encore sont clairement définis. N'ayant pourtant qu'une très faible connaissance de la logique, je n'ai pas trouvé ce texte très difficile à lire. [...]
[...] Son plan consiste donc à exposer les deux approches et à en exploiter les conclusions au service de son propre discours : L'étude de l'approche formelle amène des concepts tels que les Principes, des vérités générales et reconnues Un concept largement développé par Perelman et que ce dernier a classé en quatre catégories : les lieux de la quantité, de la qualité, d'ordre et de personne. On aborde aussi la proactivité du discours, propre au logicien et la retroactivité, généralement de l'ordre de la pensée quotidienne. L'approche discursive en revanche renvoie plus à la question du discours comme interaction et donc à la question du destinataire. Le concept d'individualisation est exploré, et les cognitions de l'individu, son historicité prennent une place plus importante. [...]
[...] J'espère pallier rapidement à cette lacune en matière de critique. Concernant le texte de Grize, ce qui m'a particulièrement intrigué c'est le concept de vraisemblance. Je trouve ce concept intéressant dans le sens où il renvoie directement au destinataire, et qu'il échappe à toute règle logique stricte. En effet, comment théoriser son usage argumentatif puisque la vraisemblance est lié à un individu (voir à un groupe d'individu), qui a ses propres valeurs, sa propre histoire ? [...]
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