En 1992, Gary Becker reçoit le prix Nobel d'économie pour avoir « étendu le domaine de l'analyse micro-économique à un grand nombre de comportements humains et à leur interaction, y compris à des comportements non-marchands. » Dans cette optique, Steven D. Levitt développe plusieurs thèmes liant vie sociale et comportements économiques dans Freakonomics, ouvrage écrit en collaboration avec le journaliste Stephen J. Dubner et publié en 2005. Travaillant à partir de données statistiques, il cherche à expliquer les comportements de l'individu dans la société.
[...] Il imagine alors un taux d'échange (un nouveau-né pour cent fœtus) et à l'aide de statistiques concernant la baisse de la criminalité, démontre que pour un économiste, il est plus efficace de légaliser l'avortement même avec un tel taux de change vu le nombre de vies épargnées grâce à cette mesure. Si l'idée de faire un lien entre avortement et baisse de la criminalité paraît intéressante, le principe d'utiliser des raisonnements économiques laissant de côté les arguments moraux est discutable. En effet, l'analyse que propose Levitt étant fondée sur des statistiques et des raisonnements scientifiques, elle se présente comme une vision incontestable des choses. Cette méthode peut s'avérer ainsi intéressante et utile, mais doit aussi être vue avec un esprit critique. [...]
[...] Freakonomics, de Steven D. Levitt En 1992, Gary Becker reçoit le prix Nobel d'économie pour avoir étendu le domaine de l'analyse micro-économique à un grand nombre de comportements humains et à leur interaction, y compris à des comportements non-marchands. Dans cette optique, Steven D. Levitt développe plusieurs thèmes liant vie sociale et comportements économiques dans Freakonomics, ouvrage écrit en collaboration avec le journaliste Stephen J. Dubner et publié en 2005. Travaillant à partir de données statistiques, il cherche à expliquer les comportements de l'individu dans la société. [...]
[...] Il poursuit en observant les statistiques témoignant d'une forte hausse de la criminalité dans les années 80 suivie d'une baisse importante dans les années 90. Il reprend ensuite les principales réponses apportées à ce phénomène en évaluant leur pertinence, puis explique enfin sa principale cause selon lui. La légalisation de l'avortement une vingtaine d'années plus tôt a permis d'éviter dans les milieux défavorisés la naissance de nombreux bébés non désirés qui potentiellement avaient de nombreuses chances de devenir des criminels au vu de leur environnement familial. En premier lieu, Levitt montre la fréquente confusion faite entre corrélation et causalité. [...]
[...] Un troisième phénomène peut entrer en jeu. Ainsi, Levitt explique que si une corrélation existe entre le nombre d'armes à feu en libre circulation et le nombre de crimes, la causalité n'est pas évidente, il faut tenir compte du comportement de celui qui tient l'arme au poing. En Suisse, dit-il, le nombre d'arme à feu par habitant est parmi les plus élevé au monde, alors que le pays est particulièrement sûr. De plus, si une relation de cause à effet est établie entre les deux évènements, il faut être prudent pour ne pas intervertir la cause et la conséquence. [...]
[...] La contrainte de participation qui encourage à ne pas commettre de crime n'est pas assez élevée. Avec un calcul de probabilité, Levitt montre que le nombre d'exécutions est en réalité trop faible pour inciter les criminels à renoncer à leurs nuisances. Sur le même principe, il expose l'inefficacité de la répression du port illégal d'armes à feu, due à la sévérité trop limitée des peines encourues. L'incitation n'est ici pas assez efficace. Le criminel maximise alors son profit en commettant le méfait et non en respectant les règles. [...]
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