Il est difficile de définir la pauvreté et la mesure de celle-ci. Il existe trois différentes approches : l'approche monétaire avec l'utilisation de l'échelle de l'OCDE; l'approche subjective, qui tient compte de l'aspect positif que peut représenter le fait d'avoir des enfants au sein du ménage, et l'approche par les conditions de vie où l'on définit la catégorie sociale des « pauvres » avec le cumul de handicaps. On ne peut étudier l'argent ni le revenu pour analyser la pauvreté car ils sont soumis à des fluctuations trop importantes et périodiques. Georg Simmel définit le « pauvre » par l'assistance qu'une personne reçoit publiquement de la collectivité, ce qui détermine son statut.
[...] Aujourd'hui, la différenciation est plus subtile, notamment au niveau du type de travail et de responsabilités et au niveau de l'éducation et de la culture. En effet, le savoir et le pouvoir est en passe de devenir des biens rares au sein de notre société d'abondance, comme l'explique Jean Baudrillard dans la société de consommation. [...]
[...] En effet, dans les pays du Sud, il existe une culture de la pauvreté (définie par Oscar Lewis comme caractérisée par la marginalité, le manque d'intégration et de participation à la vie collective, le sentiment d'infériorité) qui est transmise. Cette transmission peut s'expliquer par les inégalités devenues plus criantes au Sud qu'au Nord. Ainsi, la pauvreté constitue une sorte d'organisation sociale. Mais les effets de la pauvreté peuvent être atténués par les liens de filiation c'est-à-dire le soutien familial, surtout présents dans les pays du Sud de l'Europe, expliquant le modèle corporatiste de l'Etat providence. [...]
[...] On peut aussi expliquer ces variations de représentations par le système de protection sociale et d'action sociale. Ainsi, le système d'assistance sociale est défini par 4 critères : la définition du partage des responsabilités entre l'Etat et les autres acteurs, la définition administrative de personnes pouvant prétendre à l'assistance, puis les aides auxquelles elle peut accéder et enfin les modalités d'intervention (individualiste ou bureaucratique). De plus, aujourd'hui, il existe 3 grands types de pauvreté : la pauvreté intégrée, la pauvreté marginale et la pauvreté disqualifiante. [...]
[...] La question de la pauvreté dérange, car elle n'est pas à sa place dans une société démocratique et prospère. Ainsi, les sociétés modernes rompent avec l'ordre social traditionnel, puisque Maurice Halbwachs souligne que le genre de vie rural avant l'industrialisation au XIXe siècle instaure un équilibre et une stabilité dans les relations sociales. Commentaire L'importance grandissante de la précarité du travail et du chômage de masse provoque l'angoisse collective au sein de la société et amène les individus à craindre le déclassement c'est-à-dire le sentiment que personne n'est à l'abri, que chacun risque de perdre son statut social. [...]
[...] Le retour de l'idée d'inégalité chez les hommes est essentiellement dû à la fragmentation culturelle entraînée par le développement de l'éducation secondaire et supérieure, comme l'a souligné Emmanuel Todd dans l'Illusion économique. Dans les sociétés modernes, l'importance du milieu urbain et industriel souligne de nouvelles raretés : le temps, l'espace, la verdure, le silence Ainsi, certains biens deviennent accessibles à une frange privilégiée de la population alors que les biens manufacturés et les services sont disponibles massivement. En somme, les objets de consommation courants sont de moins en moins évocateurs du rang social et les revenus perdent de leur valeur comme critère distinctif. [...]
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