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Le premier constat qu'il fait en menant sa recherche est qu'aux États-Unis, la créativité est utilisée couramment dans les pratiques sociales depuis 1945. Cependant il s'aperçoit que dans l'usage commun la créativité et la création sont confondus, or les deux termes ne renvoient pas au même objectif. Cette confusion est dû au fait que les termes se ressemblent et que jamais des définitions claires n'ont été posées. Dans le champ de l'art, les définitions sont très compliquées. Il faut les distinguer afin de poser correctement les termes du propos de sa recherche.
Étymologiquement, la création est un processus tandis que la créativité est un état, un qualificatif. Concernant la création, le processus est défini par Legendre comme "processus rationnel" à quatre étapes. Tout d'abord la préparation de l'oeuvre, puis son incubation, son illumination et son élaboration.
Concernant à présent la créativité, dans le sens commun, elle permet de faire émerger des possibles. Elle n'est pas le propre de l'art, elle peut se retrouver dans d'autres domaines et notamment sur le marché de l'emploi ou dans la pédagogie. Cela n'appartient donc pas seulement aux artistes. C'est aussi un concept universel dans le sens où tous les individus sont porteurs de créativité. Personne n'est moins créatif qu'un autre. Pour que la créativité existe, il faut l'exprimer et pour cela on la concrétise par des formes. Elle s'exprime aussi dans des espaces sociaux et culturels très divers et face à des publics très différents aussi. C'est important de rappeler cette diversité et cette universalité à la fois pour éviter les dérives telles que penser qu'être un artiste c'est avoir un don ou que certains sont plus créatifs que d'autres. Avec ces lieux communs, des chercheurs ont établi des tests afin d'évaluer le degré de créativité des enfants d'après des critères. Ici, l'auteur refuse cela. Il préfère se demander : si tout le monde est porteur de créativité, la créativité peut-elle être jugée dans sa valeur (...)
[...] Pour que la créativité existe, il faut l'exprimer et pour cela on la concrétise par des formes. Elle s'exprime aussi dans des espaces sociaux et culturels très divers et face à des publics très différents aussi. C'est important de rappeler cette diversité et cette universalité à la fois pour éviter les dérives telles que penser qu'être un artiste c'est avoir un don ou que certains sont plus créatifs que d'autres. Avec ces lieux communs, des chercheurs ont établi des tests afin d'évaluer le degré de créativité des enfants d'après des critères. [...]
[...] Il cite de grands penseurs de la question, notamment Dewey qui dit que l'on est constamment en expérience dans la vie quotidienne. C'est le processus même de l'existence, ce qui nous fait fonctionner en tant qu'Être. Dans cette expérience on saisit un sensible et intelligible (espace- temps, objets, humains). L'expérience stimule les sens qui eux-mêmes vont stimuler la créativité Des écueils à éviter. Cependant, à la différence de beaucoup de penseurs, Filiod trouve qu'associer art et créativité est problématique car l'art est une forme sociale et culturelle construite où les individus s'opposent, s'invectivent, se distinguent. [...]
[...] Très vite il y a eu des enjeux d'évaluation de l'art, de jugements de valeurs Définition de l'esthétique, l'esthésique, le Beau. Plutôt que se demander comment associer Art et Créativité, Jean-Paul Filiod se demande qui est porteur d'expérience artistique. Est-ce l'artiste parce qu'il est dans l'invention ? Ou celui qui reçoit l'œuvre car il est dans la sensibilité ? Pour répondre à cela il faut comprendre le processus qui a lieu dans l'expérience artistique. Il distingue alors le sensible esthétique et ce qu'il nomme l'esthésique. En milieu scolaire on tend à occulter l'esthésique pour l'expérience esthétique. [...]
[...] Pour saisir la créativité, il faut accéder à l'esthésique. L'esthétique de son côté c'est un rapport entre l'expérience et le sens de cette expérience. Entre les deux il y a le Beau. Avant d'aller plus loin dans la définition de l'esthétique, il nous faut définir le Beau. Le Beau n'est pas une question de goût, au contraire le Beau se décentre de cela. Le Beau c'est faire l'expérience d'émerveillement pour accéder au sens de l'expérience, à la vérité. Il faudrait se laisser submerger par le sensible, les sentiments, les sensations, pour accéder à cette vérité. [...]
[...] Pour conclure sa recherche, il peut définir l'art (à travers les concepts de créativité, création, expérience, esthétique, esthésique, Beau) comme un ensemble d'objets mis en scène dans le cadre d'un récrit appelé histoire de l'art. Mais surtout comme une activité qui consiste à produire des rapports au monde à l'aide de signes, de formes, de gestes ou d'objets. Cette définition permet d'éviter les écueils pensant qu'il y a une classification dans l'art entre ce qui est dit comme noble et populaire par exemple. [...]
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