L'enfant en miettes, Pierre Verdier

Résumé du document

Pierre Verdier est psychologue de formation. Dans son parcours professionnel, l'auteur a été inspecteur de l'aide sociale à l'enfance, ainsi que Directeur Général d'une fondation qui gère des établissements et services en faveur de l'enfance. Il est également docteur en droit, avocat au Barreau de Paris, et ancien directeur de la Direction Départemental des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS).
Pierre Verdier écrit des ouvrages qui concernent l'actualité et les courants de notre époque, ainsi que les questionnements que ceux-ci engendrent.

L'enfant en miettes a paru pour la première fois en 1997, puis en 2004. Ce livre est une étude, qui en appelle, selon l'auteur, au pouvoir de réflexion des travailleurs sociaux, éducateurs et responsables de l'aide sociale à l'enfance (ASE). Pierre Verdier fait en cet ouvrage un bilan de l'aide sociale à l'enfance, et développe ses perspectives de demain dans un état d'esprit nullement utopique, mais résolument tourné vers une autre pratique.

Extraits

[...] Le souci de l'éviter exigera qu'on envisage avec une attention particulière : -les problèmes matériels : où se cache le danger de ségrégation notamment avec la vêture qui donnait reconnaissance par les autres de leur statut de pupille. -le partage des pouvoirs autour de l'enfant : le fait que la famille accueillante doive se référer à une autorité supérieure pour certaines décisions donne à l'enfant un sentiment d'insécurité quant à la stabilité de son placement. -les relations avec les parents : sont difficiles, nécessaires et possibles. Cela est pour l'enfant un droit et un besoin. [...]

[...] Mais cela est nécessaire dans la perspective d'un retour au foyer familial. -les changements en cours de placement : peuvent provenir de l'enfant, de la situation de la famille d'accueil, du comportement des parents Alors que la garde d'enfant est un des plus anciens métiers du monde, ce n'est que dans les années soixante-dix qu'un statut a été élaboré et promulgué par la loi du 17 mai 1977. Toutefois, le Code du travail ne leur reconnaissait ni le statut de salarié, ni celui de travailleur à domicile et travailleur indépendant. [...]

[...] Au départ, seuls les enfants orphelins, trouvés, ou abandonnés étaient accueillis afin de leur éviter une mort certaine. Puis, à mesure que les conditions générales de vie s'amélioraient, l'aide à l'enfance s'intéressa à des situations moins extrêmes et amena celle-ci à diversifier ses modes d'action en privilégiant la prévention. Dès la moitié du XIXe siècle, elle commença à donner des secours financiers aux parents en difficultés afin de lutter contre les abandons. Au fil des années, les lois ont permis à l'aide à l'enfance d'accueillir des enfants de manière temporaire, de multiplier les mesures de protection à la demande des juges pour enfants ou de leur propre initiative, et de renforcer également la participation des usagers à ce service. [...]

[...] Il faut que la famille en soit prenante, que l'enfant en soit informé. À ce projet la famille doit être associée afin qu'il y ait des changements réels et que les parents soient concernés par le projet de vie de l'enfant. Le choix du placement est ensuite très important ; il faut en effet chercher à maintenir l'enfant dans son cadre de vie. C'est pourquoi le placement familial est, en règle générale, préférable. Ainsi, le choix de la famille d'accueil fait appel à un travail d'équipe. [...]

[...] En effet, les frais de placement surtout en établissement sont extrêmement élevés. Éviter le placement est donc une question de moyens et une question d'état d'esprit, étant donné que cela une enquête des accueils provisoires auraient pu être évités si d'autres formes d'aide à domicile avaient été proposées. Pierre Verdier voit l'aide sociale de demain dans de la prévention renforcée. L'état d'esprit suppose une volonté réelle de se mettre à disposition des familles en difficultés selon l'auteur. On ne peut pas nier cependant que le placement de l'enfant peut s'avérer la seule solution possible, ni qu'elle soit parfois la meilleure. [...]