L'emploi étudiant et les inégalités sociales dans l'enseignement supérieur - Vanessa Pinto (2010) - Résumé de texte informatif

Thèmes abordés

Formation universitaire, enseignement supérieur, emploi étudiant, inégalités sociales, marché du travail, diplôme, professionnalisation

Résumé du document

Le travail étudiant est souvent représenté comme un complément de la formation universitaire, comme une sorte de phase de transition vers le monde du travail. Cet encouragement de la double occupation de l'étudiant - en amphithéâtre et sur son lieu de travail - renvoie à une volonté de professionnalisation de la formation universitaire. Cette volonté se traduit par exemple par des aménagements d'emploi du temps octroyés aux étudiants travaillant à mi-temps ou à plein-temps à côté de leurs études, ou l'attribution de crédits pour certaines activités rémunérées.

Extraits

[...] Cette complexité nouvelle des différentes activités intensives en travail étudiant est importante à prendre en compte, car elle doit permettre d'identifier la relation entre classes sociales de l'étudiant d'une part, la durée et la régularité de l'emploi de ce dernier d'autre part. Les intitulés de certains postes proposés dans le cadre du travail étudiant sont suffisamment flous pour supposer que ce dernier est le même pour l'ensemble de la population estudiantine, quel que soit l'origine sociale des individus concernés. Pinto considère que la représentation disproportionnée de classes sociales - au sens INSEE- dans certains secteurs par rapport à la population estudiantine créé une sorte d'homogénéité, qui paradoxalement libère les étudiants - au moins temporairement- des classements sociaux. [...]

[...] De même, en donnant un rôle prépondérant à l'entreprise privée dans la détermination du contenu et de l'organisation du cursus universitaire, on lui octroie un privilège de taille dans le choix de sa force de travail future. Ce choix se fait aux dépends de la stabilité de l'emploi, qui était la norme chez les générations passées, mais risque également de renforcer des éléments invisibles aux candidatures des nouveaux arrivants sur le marché du travail, avantages qui vont renforcer les inégalités sociales. [...]

[...] On en veut pour exemple de Fabienne, dont les deux parents fonctionnaires guident les choix professionnels. Cet encadrement permet ainsi à l'étudiant de trouver des activités professionnelles en lien avec l'emploi qu'elle cherche à obtenir, ainsi que ses études - pour devenir bibliothécaire. On remarque que son autre emploi étudiant, dans une jardinerie sera de moins en moins mis en avant, même si Fabienne déclare tirer un plaisir d'y travailler. Cette attitude est similaire à celle de Leila, dont le rapport à l'emploi étudiant est perçu comme une période transitoire à l'obtention d'un emploi en phase avec ses qualifications universitaires. [...]

[...] L'emploi étudiant et les inégalités sociales dans l'enseignement supérieur - Vanessa Pinto (2010) - Résumé de texte informatif Le travail étudiant est souvent représenté comme un complément de la formation universitaire, comme une sorte de phase de transition vers le monde du travail. Cette encouragement de la double occupation de l'étudiant - en amphithéâtre et sur son lieu de travail - renvoie à une volonté de professionnalisation de la formation universitaire. Cette volonté se traduit par exemple par des aménagements d'emploi du temps octroyés aux étudiants travaillant à mi-temps ou à plein-temps à côté de leurs études, ou l'attribution de crédits pour certaines activités rémunérées. [...]

[...] A contrario, les postes d'emploi étudiant classés comme ouvriers, ou employés sont occupés en premier lieu par les étudiants issus du même milieu, entre 28% et 31%. On observe cependant que si les emplois étudiants les plus prisés - internes, ATER, cours particuliers, etc.- sont monopolisés en grande partie par les étudiants dont les parents sont cadres, les emplois ouvriers ou de services sont plus ouverts et diversifiés : certes les étudiants dont les parents sont ouvriers représentent un peu moins du tiers pour ces postes, la part des étudiants enfants de cadres est à 18.9%, une proportion supérieure à celle des étudiants enfants d'employés par exemple. [...]