Emmanuel Jovelin s'est intéressé aux motivations des populations qui choisissent de devenir travailleur social à travers le prisme des travailleurs sociaux d'origine étrangère (TSOE). Le but est d'analyser sociologiquement les facteurs, les conditions de détermination de ce choix et d'expliquer comment les conditions objectives liées à une position sociale ou à la conjoncture économique ont favorisé l'émergence d'un tel choix.
L'auteur formule deux hypothèses :
- le choix des professions sociales serait d'ordre vocationnel pour les personnes d'origine étrangère à cause d'une similitude entre leur milieu social d'origine et celui des assistés sociaux, ce qui les prédisposerait à répondre aux besoins des autres et les socialiserait à la culture professionnelle du secteur social.
- le travail social serait pour les personnes d'origine étrangère une « profession de repli » ainsi que pour une grande partie des travailleurs sociaux français d'origine (TSFO) et représenterait pour les personnes d'origine étrangère une piste de promotion sociale.
[...] Nous avons apprécié la lecture de ce livre riche en enquêtes, en comparaison avec d'autres auteurs, en témoignages, qui permettent la compréhension de la thèse accessible .Même si quasi toutes les données du livre sont importantes, nous avons tenté de synthétiser les idées principales en lien avec notre thème de départ .Afin d'en connaître un peu plus sur l'auteur, voici à titre indicatif les autres ouvrages réalisés par E. Jovelin : Le travail social face à l'interculturalité. Comprendre la différence dans les pratiques d'accompagnement social . [...]
[...] Ainsi, on s'aperçoit qu'il existe une catégorie d'accidentés biographiques pour lesquels le travail social est un repli (échecs dans les études, chômage, redoublants persistants, errants et surdiplômés) aussi bien chez les TSOE que chez les TSFO. On peut parler pour certains de vocation tardive. Lors d'entretiens, l'auteur pose la question : Quelles sont les raisons qui vous ont orienté vers le travail social ? Il en ressort de ces entretiens, différents items majeurs : Les intérêts professionnels, l'échec dans les études antérieures, le chômage, le conseil d'un ami et le militantisme. *De là, nous allons nous intéresser à l'item Militantisme puisque notre sujet d'étude est porté sur l'engagement des professions sociales. [...]
[...] Emmanuel JOVELIN, Devenir travailleur social aujourd'hui, vocation ou repli ? Emmanuel JOVELIN, Devenir travailleur social aujourd'hui, vocation ou repli ? L'exemple des Educateurs, Animateurs et Assistants sociaux d'origine étrangère, Editions L'Harmattan, Collection Le travail du social, mars 1999, 252p. Emmanuel JOVELIN est Docteur en sociologie. Chargé de mission à l'Institut Social Lille-Vauban, il enseigne à l'Université de Lille III (IUT carrières sociales), et à l'Université Catholique de Lille. Membre associé au CLERSE (URA 345 du CNRS), il travaille également dans l'enfance inadaptée où il assure les fonctions de Chef de service Pédagogique à l'Association Départementale du Nord pour la Sauvegarde de l'Enfance et de l'Adolescence. [...]
[...] Cependant, on peut noter qu'à travers l'échantillon que l'auteur a étudié, les motivations exprimées qui apparaissent pour cette population sont dans l'ordre décroissant : désir d'aide, intérêt professionnel, échec dans les études, chômage.Les parcours des leaders étudiés montrent une socialisation précoce au travail social donc une forme de vocation causée par les déterminismes sociaux de leur environnement. partir de là, E.Jovelin s'intéresse aux caractéristiques nombreuses des travailleurs sociaux .Nous en avons retenu quelques-unes importantes. On remarque que les TSOE sont majoritairement issus de familles qui cumulent des positions défavorables (beaucoup de parents ouvriers par exemple) ce qui n'a pas manqué d'influer sur leurs trajectoires. Il a été de plus constaté que le rang dans la fratrie joue un rôle dans l'orientation vers des études plus ou moins courtes. [...]
[...] Travail social et immigration. Inter culturalité et pratiques professionnelles. Quel social pour quelle société au XXe siècle ? La société change, le social bouge. [...]
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