Cet article, paru en avril 2008, est tiré d'une revue historique intitulée Histoire de l'éducation consacrée à l'enseignement en France et à l'étranger.
Laurence W.B Brockliss, l'auteur, part d'un constat : celui d'un tournant dans l'éducation des élèves et étudiants en France, à partir du XVIIe siècle. Jusque-là connus pour leur indiscipline, le comportement des élèves et étudiants français évolue au cours du XVIIe siècle. Sur les traces des travaux de Philippe Ariès, historien français, Laurence W.B Brockliss tente de nous apporter des éléments de réponses quant aux raisons de cette évolution ainsi que ses limites.
Nous essayerons de restituer au mieux le développement de l'auteur en mettant en relief ses grandes idées et leur fondement. Pour cela, nous adopterons une démarche similaire en partant du constat concernant l'indiscipline des élèves et étudiants sous l'Ancien Régime et l'évolution de celle-ci ainsi que les raisons d'un tel changement.
[...] La littérature pédagogique de l'époque prône plus de justice dans l'attribution des punitions aux élèves. L'auteur cite Rollin, historien et pédagogue français du XVIIIe siècle, pour qui, les châtiments corporels sont à bannir. Face à la brutalité des institutions, la réaction des élèves à une discipline oppressive et violente peur amener une révolte ouverte contre l'autorité et ainsi être contre-productive : « ces châtiments corporels abrutissent l'esprit et l'endurcissent dans le mal » (Rollin). Les humanistes de l'époque pensent que la punition ne doit pas être une obsession pour ceux qui l'inflige et que toute correction doit être désintéressée, loin d'un esprit de revanche par exemple (...)
[...] A ce système construit, sont intégrés, chez les Jésuites par exemple, les parents et ce, afin de les impliquer dans la vie scolaire de leur enfant et d'apporter une portée supplémentaire dans les mesures déjà en place. Aussi, à cette époque, les collèges misent sur d'autres outils pour canaliser les moins disciplinés. En effet, un effort est fait pour rendre les programmes intéressants et ce, en axant ces derniers plus sur la pratique; à la différence des facultés. Les programmes proposés sont le plus varié possible dans le but de mobiliser l'attention des élèves et de favoriser le maintien de la paix en classe De plus, en encourageant l'esprit de compétition, les collèges espèrent intéresser et impliquer les élèves dans ce qu'ils font et accroitre leur écoute. [...]
[...] Aussi, Laurence W.B Brockliss cite quelques auteurs et penseurs au fur et mesure du texte (Norbert Elias, Philippe Ariès, Locke, Rollin), sans réellement expliquer leur point de vue ou du moins, sans donner un sens au fait qu'ils soient cités à un moment T du texte et dans quelle mesure ils viennent étayer sa réflexion. Pourtant, je trouve le travail de recherches effectué très intéressant pour autant qu'il donne des pistes de réflexion et nous apporte un éclairage sur les conceptions de l'éducation sous l'Ancien Régime, en France, mais pas seulement. Cependant, comme nous le dit l'auteur, nous ne pouvons guère nous en contenter parce que nous manquons d'éléments comparatifs pour élucider et étudier dans toute son ampleur, les modèles de comportement de la jeunesse à l'époque moderne, en Europe. [...]
[...] Contenir et prévenir la violence : la discipline scolaire et universitaire sous l'Ancien Régime de Laurence W.B Brockliss. Compte-rendu de lecture Propédeutique en sciences de l'éducation Cet article, paru en avril 2008, est tiré d'une revue historique intitulée Histoire de l'éducation consacrée à l'enseignement en France et à l'étranger. Laurence W.B Brockliss, l'auteur, part d'un constat : celui d'un tournant dans l'éducation des élèves et étudiants en France, à partir du XVIIe siècle. Jusque-là connus pour leur indiscipline, le comportement des élèves et étudiants français évolue au cours du XVIIe siècle. [...]
[...] Il ne semble pas exister beaucoup d'écarts entre l'idéal prôné et la réalité dans la mesure où, selon certaines sources de l'époque, le manque de discipline ne s'apparente pas à une violence à proprement parlé mais il s'agit plutôt de délits mineurs tels que l'oubli de matériel. Quelques débordements se produisent toutefois de manière ponctuelle, à Paris notamment, l'auteur l'explique par l'effectif des classes bien trop important. En revanche, chez les étudiants des Universités, le décalage entre le modèle attendu et la réalité s'avère être plus important. Quelles sont les raisons de ce décalage ? [...]
[...] Laurence W.B Brockliss pense pourtant que la violence engendre la violence et favorise l'indiscipline. Jusqu'au XIXe siècle, en Angleterre, les bagarres et le bizutage sont considérés de manière positive et profitable au devenir de l'homme. Le sport va permettre de faire évoluer cette pratique en la sublimant sur le terrain. A la fin de son discours à propos du modèle anglais sous l'Ancien régime, l'auteur apporte une nuance à ses propos concernant la remise en cause du Protestantisme. Cette nuance est justifiée par le fait que l'auteur ne dispose pas d'autres éléments comparatifs qui reconnaitrait le Protestantisme comme un frein au processus de civilisation. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture