Jean-Pierre Levaray n'est pas un écrivain pure souche mais un ouvrier de l'usine de Grande Paroisse de type Seveso II située au cœur de l'agglomération Rouennaise. Fort de son expérience salariale d'une trentaine d'années, l'auteur nous dresse un sombre panorama des conditions que subissent les ouvriers. L'ouvrage soumis à notre étude est la réédition de certains écrits de l'auteur: le récit de "Putain d'usine" est agrémenté par celui d'"Après la catastrophe" et par l'épilogue de "Plan social". En effet, la juxtaposition homogène de ces textes est une illustration pertinente des sentiments de l'auteur. L'ouvrage contenant deux cent vingt-quatre pages est publié aux éditions Agone.
[...] Putain d'usine de Jean-Pierre Levaray Résumé Jean-Pierre Levaray n'est pas un écrivain pur souche mais un ouvrier de l'usine de Grande Paroisse de type Seveso II située au cœur de l'agglomération Rouennaise. Fort de son expérience salariale d'une trentaine d'années, l'auteur nous dresse un sombre panorama des conditions que subissent les ouvriers. L'ouvrage soumis à notre étude est la réédition de certains écrits de l'auteur : le récit de Putain d'usine est agrémenté par celui d'Après la catastrophe et par l'épilogue de Plan social. [...]
[...] De plus, le poids du travail éreinte les salariés qui n'atteignent pas toujours l'âge de la retraite car on ne sort pas indemne de ces années de labeur. Les craintes de l'auteur sont concrétisées par un funeste accident survenu le 23 février 1989 duquel il est sorti indemne physiquement, mais qui lui laissa des séquelles psychologiques indélébiles. Cet événement ouvre une nouvelle page de sa vie puisque c'est l'élément déclencheur de son adhésion syndicale. Les syndicats sont, à ses yeux, des outils prolifiques car ils participent à la politique conventionnelle de l'entreprise et assure la défense des salariés. [...]
[...] Pour lui le fait de dire non est une véritable jouissance. Il nous explique avec engouement les âpres négociations qui s'engagent avec la direction après de sempiternelles Assemblées Générales. Les manifestations, se déroulant principalement devant le siège de l'usine, sont un instrument inestimable pour les salariés qui permet de déverser sa colère contre la sphère patronale notamment en provoquant des dégâts matériels. Le dénouement d'un conflit n'est pas une chose facile car il ne satisfait pas toujours toutes les prétentions. [...]
[...] Ce livre autobiographique est proche d'une expertise sociologique car l'auteur analyse avec minutie les conditions de travail et de vie que subissent les ouvriers qui sont loin d'être idylliques malgré une société en perpétuel progrès. L'existence de ramifications terminologiques au terme ouvrier et l'invention de catégories intermédiaires semblent n'être que des leurres car les travailleurs n'en sont pas moins exemptés de la pénibilité du travail. En se fondant sur les propos de Jean-Pierre Levaray, l'usine est perçue comme un établissement pénitentiaire où chacun rêve de son évasion. [...]
[...] Malgré la mondialisation et le progrès technique, il semble que le fond du problème est toujours présent : la misère salariale est toujours à son paroxysme. Les ouvriers sont instrumentalisés au profit de l'économie et deviennent donc par là même des automates que l'habitude et non l'envie fait travailler. Dans cette optique, l'argent apparaîtrait comme la mesure de toute chose dans un monde où la consommation rythme la vie de tout individu. Il semble évident que la solidarité salariale est occultée progressivement par un univers individualiste où chacun lutte pour sa propre survie matérielle. [...]
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