L'apparition du chômage suppose plusieurs conditions réunies:
- le chômage implique une coupure entre temps de travail social, destiné à procurer un revenu, et temps de travail privé ou domestique, destiné à la satisfaction directe des besoins des membres du groupe familial ;
- l'apparition du chômage suppose que le travail social soit l'objet d'un échange marchand, c'est-à-dire que le travailleur vende sa force de travail à un employeur.
Le chômage naît avec la généralisation du salariat.
Bref, d'un point de vue théorique, le chômage est une forme de sous-utilisation des capacités de travail spécifique des économies dans lesquelles un rapport salarial de marché s'est généralisé.
[...] Profiter du chômage pour réduire leurs salaires entraînerait démotivation, instabilité et conflits. De ce fait, le taux de salaire s'établit à un niveau supérieur à celui qui équilibrerait l'offre et la demande de travail. Le chômage qui en résulte est bien involontaire Les théories insiders-outsiders (Lindbeck et Snower, 1988) s'appuient sur les coûts de turn-over (coûts de licenciement, de recrutement et d'adaptation au poste de travail). Leur existence engendre une différence entre le gain net que procure à la firme un titulaire d'emploi stable (insider) et celui qui résulterait de l'embauche de chômeurs ou du recours à des travailleurs précaires (outsiders). [...]
[...] Il apparaît comme le solde de deux grandeurs indépendantes. Comment est déterminé le niveau de l'emploi dans les entreprises ? A court terme, les techniques de production sont données et déterminent un certain niveau de productivité du travail ; dès lors, le niveau de l'emploi, compte- tenu de cette productivité, sera fonction du volume de production de l'entreprise. Cependant, l'analyse détaillée de l'évolution de la productivité montre que celle-ci ne dépend pas seulement de la transformation à moyen terme des techniques de production, mais qu'elle est aussi sensible à court terme aux fluctuations conjoncturelles. [...]
[...] Au total, à partir de 1969, un mouvement généralisé de baisse du taux de profit est observable dans les principales économies capitalistes. Le besoin sans cesse croissant de capitaux et la pression sur les profits conduisent les entreprises à recourir massivement à l'endettement pour financer l'investissement, relayant ainsi un autofinancement devenu insuffisant. Cette évolution accroît leur fragilité tout en contribuant, en raison de la hausse des taux d'intérêt, à réduire les marges de profit net. L'accélération de l'inflation, nécessaire pour sauvegarder les profits face à la croissance des salaires nominaux, joue un rôle d'amplificateur. [...]
[...] C'est la dynamique demande-production-emploi qui est privilégiée. Néanmoins, au vu de l'échec des expériences nationales du fait de la contrainte extérieure il semble que l'échelle pertinente pour ces politiques soit internationale. Un faux débat ? Dans la théorie néoclassique, la décision d'investissement repose sur le calcul de son rendement pendant la durée d'utilisation. Ce rendement est mesuré par une comparaison des coûts de production et de recettes escomptées. Ces dernières, à leur tour, sont fonction de prévisions sur la demande solvable future. [...]
[...] quelles sont les transformations intervenues dans ces mécanismes entre la décennie 60 et la décennie 80 qui permettraient d'y voir l'origine d'un chômage massif ? ] L'effet d'hystérèse On désigne par là l'impact inéliminable que le comportement d'une économie pendant une période donnée exerce sur son comportement au cours des périodes suivantes. Les trois récessions survenues depuis 1973 auraient pu avoir un effet de cliquet, relevant à chaque fois le niveau du taux de chômage d'équilibre en l'absence d'une politique active visant à en éliminer les conséquences durables. [...]
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