Le texte que je vais étudier est un article, qui s'intitule la CGT continue, il est extrait du journal l'Université Syndicaliste, du bulletin de Paris et date de janvier 1948. L'US est hebdomadaire du Syndicat national des enseignements de second degré. Il a été écrit par Alain Le Leap, qui fut secrétaire général de la CGT (Confédération Générale du Travail) U.G.F.F (Union Générale des Fédérations de Fonctionnaires).
Cet extrait vise à dénoncer la décision prise lors la conférence nationale par Force Ouvrière de quitter la CGT, afin de constituer une deuxième centrale syndicale. Cet article explique les raisons de cette scission et en dénonce les répercussions.
Le salariat est devenu le lot commun des hommes et des femmes dans les pays développés. En France, il est celui de 80% de la population active et il est bien rare qu'une famille ne comporte pas au moins un salarié à temps plein ou à temps partiel, même chez les agriculteurs.
Les premières lois sur le travail remontent au temps où les problèmes du salariat étaient essentiellement ceux de la condition ouvrière, et spécialement de la condition des ouvriers de l'industrie, bien que ceux de l'agriculture fussent alors bien plus nombreux. C'est que les conditions de travail dans l'usine transformaient profondément, avec le rapport des hommes à la nature, celui des hommes entre eux : la première loi sociale, du 22 mars 1841, interdisait le travail des enfants de moins de 8 ans dans les ateliers.
Le syndicalisme est né au XIXe siècle, de la prise de conscience par les salariés de leurs conditions de vie précaires (dureté des conditions de travail, faible salaire, absence de protection sociale, etc.) et de leur incapacité à changer individuellement le cours des choses. C'est une façon, à travers l'union, de refuser la domination des employeurs.
Les syndicats et les sections syndicales sont les structures de base l'organisation. Ils prennent en charge, journellement, la défense des intérêts des salariés dans leur entreprise, usine, service ou administration.
Les fonctions des syndicats et leur importance dans les relations de travail dépendent des traditions nationales, elles-mêmes étroitement conditionnées par l'histoire et par les conditions d'émergence du mouvement syndical. Ainsi, hormis le modèle qui prévalait dans les pays du bloc soviétique, où les syndicats fonctionnaient comme des structures d'encadrement des travailleurs salariés, on a coutume d'opposer le syndicalisme de type allemand ou scandinave, qui s'inscrit dans une tradition réformiste et privilégie la négociation entre salariés et patronat, et le syndicalisme des pays latins, qui se réclame d'une tradition d'inspiration révolutionnaire et recourt à la grève pour faire valoir les revendications des salariés.
Fondée au congrès de Limoges le 23 septembre 1895, la Confédération générale du travail (CGT), dominée par les syndicalistes révolutionnaires, définit ses objectifs dans la charte d'Amiens (1906) : indépendance à l'égard des partis politiques et destruction du système capitaliste par la grève générale. Comme son nom l'indique, la « Confédération » constitue un ensemble de « fédérations » qui, elles-mêmes regroupent des « syndicats » appartenant à une même industrie (il n'y a plus depuis longtemps de syndicats de métier à la CGT). Elle se définit comme un « syndicalisme de masse et de classe ». Bien plus que de revendication sur le travail, la confédération prêche une transformation plus profonde de la société. La CGT connaît son apogée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale avec 3,7 millions d'adhérents.
Des raisons plus spécifiques à l'histoire du mouvement social français donnent également à la CGT certains des traits particuliers qu'elle conservera tout au long de son existence : un taux d'adhésion relativement bas, une hostilité persistante vis-à-vis de l'Etat et du patronat et une incapacité à surmonter les divisions au sein du mouvement social qui contribuera pour beaucoup à l'affaiblir.
On peut donc se demander quelles sont les raisons de la scission de la CGT en décembre 1947 et quelles en seront les conséquences ?
Pour cela dans un premier temps, nous aborderons les causes de la scission : l'affaiblissement du mouvement dus à son histoire ; les enjeux des grèves de 1947l; et l'affrontement est-ouest ainsi que la domination des communistes dans la centrale. Dans un second temps nous nous attacherons à percevoir les répercussions de la division, tout d'abord sur la classe ouvrière ; sur la CGT ; et pour finir nous verrons l'expansion de la FO.
[...] Crises et alternatives, Paris, Economica SELLIER François, La confrontation sociale en France 1936-1981, Paris, Presses universitaire de France Encyclopédie Microsoft Encarta 2005 www.snes.edu/snesactu/IMG/pdf/usmag628-3.pdf Chronologie 1884 mars : Loi Waldeck-Rousseau légalisant les syndicats et abolissant définitivement la loi Chapelier (juin 1791) qui interdisait toute forme d'organisation au monde du travail septembre : Création à Limoges de la CGT 23-26 avril : Congrès de fondation de la SFIO à Paris : Charte d'Amiens : Léon Jouhaux devient secrétaire de la CGT : Scission de la CGT et création de la CGTU août : Pacte de non-agression entre l'URSS et l'Allemagne mai : Les ministres communistes sont évincés du gouvernement par P. Ramadier. Juin : Annonce du plan Marshall Septembre-novembre : Grèves généralisées en France. [...]
[...] Ce mouvement qui s'achève par une répression touchant plus de deux mille militants aura pour conséquence d'éloigner pour des années de la IVe République une grande partie de la classe ouvrière. Comme nous le dit l'auteur, le gouvernement intervient dans la fixation des salaires et peut seul régler le problème de m'ensemble Pourtant, le 30 novembre, les majoritaires refusent la proposition du gouvernement d'accorder une indemnité provisoire de vie chère et une négociation d'ensemble sur les salaires, les prix et la monnaie. Ils quittent le cabinet du ministre du Travail à 3 heures du matin. Les membres FO durent reprennent, seules les négociations. Dans les faits, la scission est accomplie. [...]
[...] Mais c'est sans se préoccuper de l'intérêt de la classe ouvrière qui est alors perçut comme un simple instrument de pouvoir. Pour les communistes, le départ de nombreux militants a été inspiré par Léon Blum qu'ils représentent comme l'agent direct de l'impérialisme américain Dans de telles conditions, l'auteur nous explique aux lignes 205 à 210, que les syndicats risquent de dépenser plus d'énergie à se tirer dessus qu'à réfléchir au moyen de se tenir la tête hors de l'eau. En oubliant toute revendication sociale. [...]
[...] L'unité de la CGT n'existe plus. Ainsi comme l'auteur le souligne à la ligne 220, la CGT n'a pas tenu jusqu'à la conférence qui devait régler les divergences entre grévistes et gouvernement. Alain le Leap remplace Charles Laurent au poste de secrétaire général de l'Union Générale des Fédérations de Fonctionnaires. Le Léap devint ainsi l'un des principaux interlocuteurs de Maurice Thorez sur les traitements, le reclassement et le statut des fonctionnaires. Une autre donnée de l'histoire sociale française a également pesé de façon déterminante dans la scission de décembre 1947 : le poids du communisme Le poids du communisme L'existence d'un parti communiste puissant, surtout depuis la libération, est une des clés de l'histoire de la CGT. [...]
[...] La CGT connaît son apogée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale avec 3,7 millions d'adhérents. Des raisons plus spécifiques à l'histoire du mouvement social français donnent également à la CGT certains des traits particuliers qu'elle conservera tout au long de son existence : un taux d'adhésion relativement bas, une hostilité persistante vis-à-vis de l'Etat et du patronat et une incapacité à surmonter les divisions au sein du mouvement social qui contribuera pour beaucoup à l'affaiblir. On peut donc se demander quelles sont les raisons de la scission de la CGT en décembre 1947 et quelles en seront les conséquences ? [...]
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