Alors que l'école a longtemps représenté le symbole de l'éducation et la formation par excellence ; le système éducatif dans « La note de passage » de François Gravel connaît à présent une crise de confiance.
A la fois roman social et roman de contestation, le récit de François Gravel constitue une satire sociale qui se déroule dans le milieu des cégeps, microcosme du Québec, et l'auteur pose un constat sévère sur la société des années 1980.
Ainsi, par le biais de son personnage protagoniste, l'auteur nous livre une peinture satirique sur les affres d'une société aliénante qu'aliénée et un système scolaire peu prometteur.
[...] En effet son voyage, en quelque sorte, représenterait les seules échappées vers une transformation possible Tout porte à croire que le jeune a réussi son programme et que le rite de passage de l'adolescence à l'âge adulte a été accompli. Morin peut envisager l'avenir avec l'espoir de se trouver une place dans cette société où il se sentait réellement marginalisé. Récit d'apprentissage, les péripéties du jeune Morin ne sont pas anodines. Il développe ainsi son esprit critique et constitue un voyage, plein de bon sens, évoluant, lentement, vers la maturité et la réflexion. [...]
[...] Le roman exploite encore le conflit entre les professeurs, ces schtroumpfjs] [sic] à lunettes ces attardés du cours classique qui croit tout savoir et qui mobilise les intelligences juste ce qu'il faut pour prendre des notes Heureusement, selon Morin, suffit de peu de choses, dans le fond, pour mettre un prof dans sa poche : prendre un air concentré quand il le faut, sourire quand il se trouve drôle. [ . ] Pour l'accroche rien comme il faut, pour le ferrerons pose une question de temps en temps, histoire de montrer qu'on voit plus loin que le bout de sa note. On lui procure des minutes de bonheur pédagogique, il nous doit bien une bonne note au prochain examen. [...]
[...] Ainsi la prise de conscience. Grâce à des références communes au lecteur, à savoir (le cursus estudiantin, etc . Cela lui permet ainsi, au-delà de la fantaisie même de l'histoire d'adhérer à l'œuvre. La structure de récit entrevoit cette progression linéaire rapportée par un narrateur intradiégétique : il fournit un parcours que l'on pourrait bien évidemment répartir en normes didactiques, néanmoins comme on peut le constater que Morin a terminé son apprentissage et peut désormais envisager de vivre au milieu de ceux qui incarnent les adultes et qu'il condamnait pourtant au début de sa chronique. [...]
[...] La note de passage symbole caractérisé par la contestation, la tolérance, la prospérité, la fraternité et la liberté. La fin du roman apporte une réponse quant à l'explication du titre, les personnages forment une sorte de microcosme où chacun trouve place et équilibre. La narration est consacrée à cette installation et propose un art de vivre, où la réalité est à la mesure de l'homme. Gravel y expose en quelque sorte les critères d'une stabilité symbolisée par le refus des ambitions éphémères, des raisonnements et des discours inutiles, ainsi que les bienfaits du travail. [...]
[...] Le remplaçant de Charrette, tout droit sorti de l'université, est déjà contaminé, lui qui lit l'avenir dans la longueur des manifestations. Le style de François Gravel, ironie, humour, récit rapide et titre frappant note de passage”, tel est l'art d'exploiter la langue à des fins polémiques. Mais au-delà des critiques énoncées par Gravel, Morin se présente aussi comme le témoignage de la quête des héros pour la réhabilitation de soi. L'expérience amène bien des désillusions, mais elle apporte la sagesse nécessaire à une prise de conscience de la réalité mise à nue par un jeune collégien. [...]
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