Hugues Lagrange est sociologue à l'observatoire sociologique du changement, directeur de recherche au CNRS, et l'un des experts français les plus reconnus sur la délinquance des jeunes. Il est l'auteur de plusieurs livres sur la question.
Lagrange définit la délinquance comme la « rébellion face à un ordre social et institutionnel qui leur est étranger », comme une conduite « de rupture avec l'ordre et la morale ». Dans le premier chapitre de son ouvrage, il dresse un constat de l'évolution de la délinquance des jeunes du XIXè siècle à nos jours. Il distingue trois phases.
[...] La pauvreté n'est plus le facteur principal de la délinquance. Désormais, ce sont les enfants des classes moyennes qui sont les plus délinquants. Le foyer principal de la délinquance est le cœur ville. En effet, la périphérie (grands ensembles) est relativement épargnée, car avec la mixité sociale, les classes moyennes “tirent les plus pauvres vers le haut, en donnant un exemple de progrès social. Au contraire, dans les villes, les distances entre classes mettent à mal la croyance en le progrès social. [...]
[...] Le traitement médiatique amplifie et dramatise le malaise des cités. Comme le souligne Cyprien Avenel, les grands ensembles sont inlassablement présentés comme des zones de non-droit Il est probable que, parce que la société lui colle une étiquette de délinquant, le jeune de citée ne voit pas d'autre avenir que la délinquance et devienne délinquant. D'autre part, le délinquant est stigmatisé par les pouvoirs publics. Ainsi, la police a tendance à vouloir faire du chiffre et on assiste à une volonté de réponse pénale plus systématique. [...]
[...] De l'affrontement à l'esquive. Violences, délinquances et usages de drogue (Chapitre Hugues Lagrange Hugues Lagrange est sociologue à l'observatoire sociologique du changement, directeur de recherche au CNRS, et l'un des experts français les plus reconnus sur la délinquance des jeunes. Il est l'auteur de plusieurs livres sur la question. Exposition des grandes idées du texte Lagrange définit la délinquance comme la rébellion face à un ordre social et institutionnel qui leur est étranger comme une conduite de rupture avec l'ordre et la morale Dans le premier chapitre de son ouvrage, il dresse un constat de l'évolution de la délinquance des jeunes du XIXè siècle à nos jours. [...]
[...] Des auteurs comme Cohen ou Becker ont appréhendé avant lui la délinquance des jeunes et permettent d'éclairer le texte. Le délinquant en rupture avec les normes dominantes et l'ordre établi Tout d'abord, le délinquant est exclu des normes dominantes. Au XIXè siècle, la mobilité est perçue comme une menace par la société, qui est basée sur des normes de stabilité. Selon le Code Civil, on bénéficie de certains droits si et seulement si on peut justifier d'une adresse fixe. Le vagabond est donc étranger à la norme dominante, de même que le délinquant de la fin du XXè siècle Celui-ci n'a par exemple pas la même conception de la violence que le reste de la société. [...]
[...] Tout d'abord, le profil du délinquant "type" évolue : c'est désormais un garçon mineur, souvent issu de l'immigration, en situation de précarité scolaire Les ensembles HLM quartiers pauvres et excentrés, sont les principaux foyers de délinquance. Des années 1980 au début du XXIè siècle, de plus en plus de quartiers sont touchés. La nature de la délinquance évolue également. On observe une nette augmentation de la violence. Une violence gratuite apparaît. Les violences sexuelles se développent, de même que la délinquance en groupe et les récidives. L'affrontement entre bandes apparaît. [...]
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