Selon vous, l’argent est-il un facteur de dégradation du sport ?

Résumé du document

« Les puissances de l'argent, l'argent qui corrompt, l'argent qui achète, l'argent qui écrase, l'argent qui tue, l'argent qui ruine, et l'argent qui pourrit jusqu'à la conscience des hommes ! » Dans son discours d'Epinay de 1971, François Mitterrand évoque l'influence néfaste que peut avoir l'argent sur les domaines qu'il touche. Ce faisant, l'ancien président de la République se fait le relai d'un critique classique qui oppose argent (et par transparence, capitalisme) à des valeurs plus humanistes qui seraient, notamment, portées par le sport.

Extraits

[...] Ainsi, l'argent en tant qu'il remet en cause certaines valeurs normalement propres au sport peut sembler un facteur de dégradation du sport Cependant, il est possible de considérer que la prise en compte des facteurs financiers dans les sports connaissant traditionnellement violents a poussé les organisations comme les clubs à mettre en place des logiques d'assainissement du sport et de contention de la violence (II). L'argent est un facteur de dégradation du sport, le plus souvent sur le plan moral Ainsi, l'argent, en introduisant de nouveaux facteurs autres que les valeurs portées traditionnellement par le sport peut être considéré comme une forme de dévoiement des valeurs fondamentales qui l'animent. A ce titre, les sports les plus touchés par l'argent sont les plus à même de développer des comportements jugés peu éthiques et particulièrement le dopage, les matchs truqués, corruption, blanchiment de capitaux, etc. [...]

[...] Déjà, les violences opposèrent les spectateurs de deux villes rivales qu'étaient Nucérie et Pompéi. Insultes, jets de pierres mais également combats à main armée en résultèrent. Le bilan humain fut si lourd (« Beaucoup de Nucériens furent rapportés chez eux, le corps tout mutilé ; un grand nombre pleuraient la mort d'un fils ou d'un père ») que l'affaire fut portée au sénat romain qui trancha en ordonnant la dissolution des associations qui s'y étaient formé, mais également en punissant à l'exil, l'organisateur de ces jeux. [...]

[...] De même, l'association de l'image du club et donc, de l'image de ses sponsors à des actions violentes ou même à des considérations politiques pourrait nuire profondément aux revenus du club et des ligues. En effet, les logiques marketing qui sous-tendent le recours à tel ou tel club de la part d'une société vise, explicitement à augmenter le niveau de notoriété de cette marque, mais également à véhiculer une image positive et de succès dans la partie consciente mais également inconsciente de l'esprit des spectateurs. Dès lors, la neutralité politique, au moins apparente, des clubs est un critère important qui s'accommode mal de la présence de groupuscules extrémistes dans le stade. [...]

[...] Selon vous, l'argent est-il un facteur de dégradation du sport ? « Les puissances de l'argent, l'argent qui corrompt, l'argent qui achète, l'argent qui écrase, l'argent qui tue, l'argent qui ruine, et l'argent qui pourrit jusqu'à la conscience des hommes » Dans son discours d'Epinay de 1971, François Mitterrand évoque l'influence néfaste que peut avoir l'argent sur les domaines qu'il touche. Ce faisant, l'ancien président de la République se fait le relai d'un critique classique qui oppose argent (et par transparence, capitalisme) à des valeurs plus humanistes qui seraient, notamment, portées par le sport. [...]

[...] Ce faisant, il est possible de considérer que l'argent agit comme catalyseur des mauvais penchants naturels de toute organisation humaine. Le sport, à ce titre, semble ne pas devoir faire exception. A titre d'exemple, le caractère mercenaire des sportifs les plus cotés sur le marché peut être entendu comme une remise en cause de la nature même de la pratique sportive qui vaut pour elle-même. De plus, le phénomène compréhensible pour les clubs est désormais devenu monnaie courante pour les changements de nationalité comme illustré par la coupe du monde de Handball au Qatar ou l'équipe du pays organisateur, finaliste, n'était constituée que de « transfuges » d'autres nationalités. [...]