La prostitution est communément appelée « le plus vieux métiers du monde ». Il faut revenir sur l'historique de la prostitution avant d'étudier ce qu'elle est aujourd'hui. Il est vrai que ce n'est pas une activité nouvelle puisqu'elle existait déjà pendant l'Antiquité. Il apparaît que la première forme de prostitution était sacrée car elle concernait les femmes stériles qui, ne pouvant assurer la procréation au sein d'une famille avec un seul homme, trouvaient une place dans la société en servant la déesse de la fertilité. En Grèce et à Rome, les femmes étaient souvent des esclaves. A Rome, la femme esclave était d'ailleurs exclue du champ d'application des lois sur l'adultère. Au Moyen-Age, la prostitution est peu a peu organisée par les responsables de l'ordre public qui en tirent un avantage financier. Elle est toujours considérée comme naturelle et comme susceptible de ramener des homosexuels sur « le droit chemin ». Certains bordels sont même possédés par des monastères ou des chapitres.
A partir du milieu du XVIe siècle, la tendance à organiser la prostitution se renverse et la fermeture des maisons se généralise dans toute l'Europe, en pays réformés comme en pays catholiques. En France, l'ordonnance de proscription date de 1560. Du XVIIè au XIXè siècle, la prostitution est pourchassée. Les mesures prises visent son éradication par l'emprisonnement ou le bannissement. Mais beaucoup de ces mesures sont assez vite oubliées ou pas du tout appliquées ce qui va permettre au phénomène de perdurer : il lui suffit de s'adapter, et de se développer dans la clandestinité.
La maison close du XIXe siècle est partie intégrante de la vie sociale, les hommes d'affaires respectables ou les jeunes gens, étudiants, lycéens s'y rencontrent habituellement et sans devoir se cacher.
Aujourd'hui, la prostitution semble prendre un nouveau visage. Réseau, trafic, tourisme sexuel, drogue, exploitation, ravivent l'éternelle question : doit-on et peut-on interdire la prostitution ?
[...] En effet, les enquêtes statistiques montre que la plupart des prostituées sont des personnes issues d'un milieu précaire et souffrant d'une grande détresse affective. Victimes de frustrations graves sur le plan affectif, qu'elles soient familiales ou conjugales, les prostituées sont souvent des "mal aimées" qui souffrent de carences affectives, éducatives et morales. Qu'elles aient été chassées de chez elle ou qu'elles aient fui leur milieu d'origine, elles viennent en général des classes les plus précaires. Coupées de leur milieu d'origine, extrêmement fragilisées, elles se livrent en général aux premières rencontres qu'elles font (c.f. "Chaos"). [...]
[...] Certaine filles arrivent sur le trottoir pour se payer leur dose : si elles volent, elles risquent de se retrouver en prison et donc en manque. La prostitution semble donc être un moyen sur d'obtenir l'argent dont elles ont besoin. Les toxicomanes ont besoin de plus en plus de prises et certaines se prostituent donc sans arrêt pendant 4 ou 5 jours sans dormir, ni manger pour pouvoir se payer leur dose. Les injections créent des abcès chez les femmes qui se piquent n'importe où et les seringues circulent - Le Sida : la toxicomanie est souvent le lien entre prostitution et sida. [...]
[...] Le système réglementaire: une alternative? Certains pays considèrent donc la prostitution comme un mal inévitable nécessaire à l'ordre social et préfèrent au système prohibitionniste un système réglementaire où la prostitution est autorisée mais encadrée par la loi, ceci dans le but de préserver l'ordre public, de protéger les citoyens de l'incitation à la débauche, d'imposer des règles d'hygiènes, de protéger les prostituées contre les agissements de certains clients malades ou pervers, de lutter contre le proxénétisme et plus généralement de contenir la prostitution. [...]
[...] Des résultats positifs furent cependant obtenus dans certains pays. D'une part dans les pays où le niveau de vie est très élevé comme certains Etats américains ou nordiques (Suède, Norvège, Danemark). Ceci s'explique par le fait que tous ces pays soient dans une situation économique très favorable et disposent d'institutions sociales efficaces. D'autre part la grande liberté de mœurs dans ces Etats semble diminuer l'attrait des hommes pour la prostitution. D'autre part dans les pays communistes (URSS, Chine populaire) où la philosophie marxiste s'oppose à toute exploitation de l'homme par l'homme et rejette l'achat du corps humain. [...]
[...] Mais très peu seraient toxicomanes ou séropositives. En revanche, parmi les toxicos qui se prostituent sur les parkings ou au bord des périphériques, certaines présentent de multiples pathologies : sida, hépatite B ou herpès, abcès, infections génitales, gingivites ou encore délabrement dentaire (l'un des effets de l'héroïne). Cela s'explique comme on l'a vu par les seringues usagées qui circulent mais aussi parce qu'elles sont prêtes à accepter n'importe quoi, y compris les rapports non protégés. Apparemment certains clients sont attirés par le goût du risque. [...]
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