Le tag désigne une signature sous forme de pseudonyme. C'est la forme la plus répandue de graffiti, qu'on distingue du graff, peinture élaborée et plus ou moins complexe, réalisée à l'aide de bombes de peintures, de pinceaux, de pochoirs, plus proche techniquement et stylistiquement des formes picturales légitimes, et par là moins enclin au déni d'esthétique dont sont victimes ces différentes interventions graphiques. On entend souvent dire que le tag serait du vandalisme alors qu'une « belle » pièce serait, parfois, de l'art. Le terme « graffiti » a été exporté d'Italie. Graffiti vient de « grafio », traduit par « éraflure » ou « stylet à écrire » (sorte de mandarin utilisé pour graver des lettres dans la cire). Il existe aussi une étymologie grecque : « graphein », verbe qui signifiait à la fois « dessiner, peindre et écrire ». Le « sgraffito » n'est non pas une version moyenâgeuse du tag, mais une technique de décoration murale très en vogue durant la Renaissance. Comme dans un musée « classique », une sélection des oeuvres des graffeurs est effectuée, et un certain nombre de codes implicites régulent la conduite de ses utilisateurs : « Instructions basiques : apprends les lois, connais les règles, construis ton style, développe tes lettres. »
Impossible dorénavant de considérer le graffiti seulement comme une invention issue des ghettos américains du XXe siècle. Toutefois, en marge, le Greenwich Village rassemblait les artistes les plus radicaux, qui dénonçaient une société de consommation écoeurante et superpuissante. Au cours des années soixante-dix, quelques-uns décidèrent de fonder l'East Village, sur l'autre rive de Manhattan. Dans cette « communauté » jeune se côtoyèrent les élèves de la New York School of Visual Art à la recherche de lieux pour vivre, travailler et exposer et les adolescents noirs du Bronx, de Brooklyn et de Harlem qui furent les premiers à décliner sur les murs de la ville, après s'être fait la main dans le métro, l'art brut de leurs « logos », « tags », et d'autres « graffs ». Des bandes se sont organisées comme le WAR (Writers Already Respected) qui, par le biais d'une écriture, tend à imposer le respect et surtout la reconnaissance. A travers une inscription identitaire, une surenchère va se cristalliser et par la même, une compétition. Etudiants et jeunes des ghettos firent rapidement cause commune, à l'instar de musiciens, afin de créer une sous-culture urbaine (...)
[...] Pensez-vous que le graff a sa place dans les musées ? Une jeune femme : - Oui, je pense qu'il a sa place, on a bien fait du hip hop une vraie danse, donc le graff a sa place dans les musées aussi. Une maman : - Je pense qu'il peut avoir sa place dans les musées, mais ça lui enlève tout son sens. Un jeune homme : - C'est un nouvel art urbain qui mérite sa place dans les musées. [...]
[...] En effet, elle est fondamentale dans le fait d'exister en tant que graffeur. Pour commencer, Mme Granger, personne rencontrée sur notre terrain et qui porte beaucoup d'intérêt au graff, nous a fait remarquer que les graffeurs accordent très peu d'importance à la dimension politique : leurs slogans et leurs blazes comportent plus d'humour que de revendications politiques. Cependant, le choix du blaze est une nécessité pour éviter de se faire arrêter par la police. On peut donc en déduire qu'ils sont uniquement à la recherche d'une reconnaissance personnelle et sociale, et que le indépendant. [...]
[...] Il y a 36000 murs où tu peux bomber à Lyon, c'est-à-dire partout quoi, et si toi tu poses un truc et qu'un autre mec passe derrière et te repasse, bah voila c'est qui a un truc qui va pas. Alors que nous, on sait qu'on va se faire repasser. Regarde, moi demain, je vais être repassé mais c'est de ma faute, je n'ai pas terminé mon graff. Mais c'est pas pour autant que je vais en vouloir à celui qui m'aura repassé. Faut bien prendre conscience de ces deux familles. [...]
[...] Nous : - Comment vous êtes devenus graffeurs et qu'est-ce que vous faites sinon ? Félix : - On est tous les trois dans la même école de cinéma Arfémis et on fait de la musique à côté. Mario est le guitariste et il est en train de monter une association Graff'musique Il était en musico-musique l'an dernier mais il n'allait qu'aux CM d'anthropologie ! 17 Université Lyon 2 TD enquête ethnologique Nous : - C'est dur de commencer seul ? [...]
[...] du Cerf : Malesherbes 232p. Pereira Sandrine, Graffiti Sneuw Jérôme, La bombe dans le caniveau [film] Anart, graffitis, graffs et tags Textes de Aline Seconde, Olivier Desvoignes, Loic Lafargue de Grangeneuve, Emmanuel Rister, Gabriel Joly-Di Nunzio. Webographie : http://vids.myspace.com/index.cfm?fuseaction=vids.individual&videoid=1572222636 http://vids.myspace.com/index.cfm?fuseaction=vids.individual&videoid=2013960707 http://revuedada.canalblog.com/tag/tag http://viewmorepics.myspace.com/index.cfm? fuseaction=viewImage&friendID=479878430&albumID=0&imageID=9135988#a=0&i=9135951 http://www.mattb.eu/peintures/ 13 Université Lyon 2 TD enquête ethnologique 14 Université Lyon 2 TD enquête ethnologique VI. Annexes Interviews graffeurs Fenix Qui es-tu ? Tes crew ? Fenix AIS art is stick Quel a été ton premier contact avec le graffiti ? [...]
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