Les mouvements lycéens survenus à cause de la réforme de l'éducation de F. Fillon ont fait couler beaucoup d'encre. Quotidiens, périodiques ou encore mensuels s'y sont intéressés. Le champ d'études est large : manifestations, occupations de locaux mais aussi présence de casseurs, violence de la part des CRS. Il parait judicieux d'étudier dans cette introduction celui par qui tout est arrivé : François Fillon. Il est né le 4 mars 1954 et a fait des études de droit. Sa carrière politique commence en tant qu'assistant parlementaire puis chef adjoint de cabinet. Il est élu conseiller municipal la première fois en janvier 1981, par la suite il sera maire de Sablé-sur-Sarthe et député (RPR). Il sera à la tête de différents ministères (enseignement supérieur, affaires sociales…) avant d'être ministre de l'Éducation.
A ses yeux, la réforme de l'éducation a pour but entre autres de valoriser l'enseignement en assurant un socle commun de connaissances pour tous les élèves et d'éviter le stress et les injustices provoquées par le seul examen terminal : le bac.
Cependant, les lycéens ne le voient pas de cet œil. C'est pourquoi on peut s'interroger sur les revendications des lycéens et la manière dont elles se sont exprimées.
[...] Par la suite, de grands mouvements lycéens auront lieu en 1971 ; 1973 ; 1974 ; 1975 ; 1986 ; 1990 ; 1998. Deux caractéristiques se retrouvent tout au long de l'histoire : - soit le mouvement est printanier et traduit un malaise envers une réforme - soit le mouvement a lieu à la rentrée et traduit de profonds problèmes liés aux conditions de travail La plupart du temps, les mouvements lycéens sont redoutés de la part du gouvernement car ils ont un effet entraînant : comme le mouvement qui a suivi celui des lycéens sur la demande de la hausse du pouvoir d'achat. [...]
[...] C / Le rôle des syndicats On a beaucoup parlé du rôle des syndicats lycéens sur la réussite des mobilisations. Deux syndicats sont majoritaires en France : L'unl avec à sa tête Constance Blanchard et le Fidl. Un article du Figaro daté du 9 mars met en avant le combat fratricide entre les deux syndicats et les nombreux coups bas A l'inverse, Le Monde a consacré plusieurs articles sur l unl notamment à travers un grand portrait sur Constance Blanchard et sur les raisons de la colère d'après elle. [...]
[...] Comment peux-tu l'expliquer sereinement ? Par ailleurs, une autre critique se fait entendre dans l'éditorial du Monde du 12 février : - système est déjà à deux vitesses (notamment à cause des dossiers qui jouent un rôle majeur dans le système postbac de certaines filières : sélection sur la base du dossier scolaire et de la réputation du lycée d'origine plutôt que sur les résultats du baccalauréat On peut donc dire que la réforme de F. Fillon en touchant à une institution centrale de la société française s'attaque à un point sensible. [...]
[...] Quartier Latin mobilisé mais pas seulement. Les élèves y ont passé plusieurs nuits et cela a été accueilli de manière diverse par la presse cela ressemble à un baroud d'honneur Le Monde du 24mars / des actions coup de poing Le Figaro du 18mars) Finalement, ils ont été évacués par la force lors d' opérations coup de poing de la part des CRS. Par ailleurs, la plupart des lycéens craignent que F.Fillon profite des grandes vacances pour faire passer le contrôle continu dans le silence. [...]
[...] Pasquier suit cette interview. D'après elle, les casseurs sont le symbole d'une lutte réelle entre mondes et représente la revanche scolaire. En fait, les casseurs qui sont issus de milieux défavorisés et qui se retrouvent dans des filières dépréciées veulent se venger de ceux qui ont réussi dans des filières prestigieuses. Les dominants qui veulent manifester afin de conserver leurs privilèges se voient agressés par les dominés (c'est-à-dire ceux qui disposent de peu de capitaux sociaux, économiques et culturels) qui veulent faire entendre par cette leur mal-être. [...]
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