Les conflits liés au travail semblent encore les plus mobilisateurs, au moins au niveau statistique. Mais cette mobilisation n'implique pas toujours des changements sociaux. Au contraire, certains défendent l'idée que ces conflits favorisent l'élargissement du capitalisme plus qu'ils ne le remettent en cause (ainsi les syndicats qui prennent des critères de marché pour mobiliser, plutôt que l'opposition au capital).
La dépréciation des conflits liés au travail vient peut-être d'une dérégulation du politique. Autrefois, les conflits de travail, grâce aux régulations politiques, permettaient d'impulser des changements sociaux. On pouvait presque parler à l'époque d'institutionnalisation du conflit social. Pour l'auteur (ici Guy Droux), ce n'est plus le cas aujourd'hui.
[...] La dépréciation des conflits liés au travail vient peut-être d'une dérégulation du politique. Autrefois, les conflits de travail, grâce aux régulations politiques, permettaient d'impulser des changements sociaux. On pouvait presque parler à l'époque d'institutionnalisation du conflit social. Pour l'auteur (ici Guy Droux), ce n'est plus le cas aujourd'hui. L'une des thèses les plus avancées pour expliquer cette dérégulation est le quasi-lieu commun de la globalisation, qui affaiblit surtout les Etats providences centralisés qui jouaient un rôle important dans la protection des citoyens. [...]
[...] De plus, un employé peut faire grève alors que le syndicat a signé une convention collective. Le droit de grève est-il inadapté au temps présent ? Ce droit se construit sur le modèle de l'industrie et du taylorisme, se base sur le CDI à temps plein et la volonté des employeurs de fidéliser leur main-d'œuvre. Aujourd'hui, les services dominent, avec un modèle productif basé sur le flux tendu. Il en résulte une plus grande vulnérabilité vis-à-vis des arrêts de travail. [...]
[...] Il n'y a pas de traditions revendicatives. Ces traditions pourraient à l'inverse permettre l'émergence de collectif de travail autonome. Le secteur public possède une conflictualité propre contre 20,4% pour le privé). L'écart se creuse encore plus quand le nombre de types de conflits déclarés augmente. Le statut et la stabilité de la main-d'œuvre, l'appartenance à un secteur protégé favorisent l'émergence et la pérennisation de conflits, comme le montre la forte syndicalisation. Il existe cependant un problème de taille : les établissements interrogés sont plus grands, plus anciens. [...]
[...] La sélection d'un conflit peut permettre son extension, en incitant d'autres acteurs à rejoindre le conflit. Il y a toujours une qualification, malgré le souci d'objectivité : l'angle, le mode de traitement ont une influence. Enfin, il existe une interaction entre les journalistes et leur source, notamment les sources officielles. Les médias semblent avoir certains biais structurels négatifs envers les conflits sociaux. Le premier de ces biais concerne le traitement routinisé de l'information, qui tend à favoriser les sources officielles. [...]
[...] Enfin, le mouvement social avec ses associations et ses réseaux s'intéressent au droit du travail, concurrençant ainsi les syndicats, grâce à d'importantes campagnes médiatiques. On passe donc d'un conflit interne avec des acteurs connus et en nombre limité, avec des revendications prévisibles et le seul Code du Travail à appliquer, à un conflit mené par des collectifs externes, juridiquement incertain et souvent jusqu'au-boutiste. Il semble alors difficile d'accomplir une sortie de conflit honorable. Ces nouveaux acteurs ont peu d'adhérents, mais profitent pleinement d'Internet. [...]
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