Par opposition aux organisations intergouvernementales de l'ONU, les premières grandes organisations humanitaires non gouvernementales voient le jour aux Etats-Unis au cours de la Seconde Guerre mondiale. Durant les années 70 et en raison du développement du poids des médias au sein de l'action humanitaire, de nombreuses ONG agissant sur des domaines distincts voient le jour : Amnesty International (appel à l'opinion), Juristes Sans Frontières et la Fédération Internationale de ligues du droit de l'Homme (domaine juridique et défense des droits de l'homme), Action Contre la Faim (domaine alimentaire), Planet Finance (domaines urbains et agricoles).
Les dons (la France occupe le troisième rang mondial derrière les Etats-Unis et la Grande-Bretagne) explosent dans les années 1990 ; la France compte en 1997 20 millions de donateurs et une étude révèle qu'à cette époque un français sur deux a déjà fait un don à une association. Or la tendance actuelle révèle une méfiance accrue des donateurs privés ; ces derniers sont soucieux de savoir ce que deviennent leurs sommes investies en raison de détournements de fonds et autres scandales dévoilés par les médias (nous reviendrons sur cet élément en seconde partie). La surmédiatisation des drames humains et conflits armés entraine une banalisation du geste de don et les scandales financiers entrainent les ONG dans une crise de croissance et de confiance à l'aube des années 2000.
Le Charity-Business prend ici tout son sens ; il consiste en un partenariat entre une entreprise, une ou plusieurs célébrités et une ONG et a pour vocation de générer un « marché de l'humanitaire » via la médiatisation et la professionnalisation des ONG.
[...] Aux Etats-Unis, l'Etat fédéral est peu impliqué. L'acte de donner est fréquent, normal, voire obligatoire. On donne pour son hôpital, son école, son Eglise, donc d'abord pour soi, puis on donne pour les autres. N'y t-il pas de risque de se voir dicter des choix opérationnels par de gros donateurs ? David Blanc: La question est légitime, d'autant que le donateur aime savoir où va son argent. Mais dans nos discussions avec eux, nous insistons sur l'importance d'avoir des fonds non affectés. [...]
[...] Mais ces activités demandent des investissements beaucoup plus importants. Il en va de même pour la recherche des gros donateurs, que nous attirons via des contacts directs. Il peut nous arriver d'envoyer certains de nos bailleurs sur le terrain, pour leur permettre de visiter les projets. Ce fut notamment le cas pour quelqu'un qui a souhaité visiter notre programme au Niger après avoir donné dollars. Il y a eu quelques débats avant de prendre cette décision, mais nous avons estimé que la demande était légitime et que nous pouvions l'appuyer. [...]
[...] Inauguré par la diffusion du premier Téléthon au début des années 70, le marketing caritatif fait son apparition. Les méthodes de vente par correspondance sont adoptées puis Internet devient un outil incontournable, supplantant progressivement la traditionnelle collecte de fonds sur la voie publique. La naissance du Charity-Business Par opposition aux organisations intergouvernementales de l'ONU, les premières grandes organisations humanitaires non gouvernementales voient le jour aux Etats Unis au cours de la Seconde Guerre mondiale. Durant les années 70 et en raison du développement du poids des médias au sein de l'action humanitaire, de nombreuses ONG agissant sur des domaines distincts voient le jour : Amnesty International (appel à l'opinion), Juristes Sans Frontières et la Fédération Internationale de ligues du droit de l'Homme (domaine juridique et défense des droits de l'homme), Action Contre la Faim (domaine alimentaire), Planet Finance (domaines urbains et agricoles). [...]
[...] Il existe de véritables codes de la dramaturgie, des symboles, des produits porteurs Certaines publicités ont ainsi été à l'origine de vives polémiques, à l'image de célèbres affiches de l'AICF mettant en scène de jeunes enfants africains mourant de famine. Conclusion Ainsi, tout n'est pas si simple. Car s' il est vrai que par ce moyen des sommes considérables d'argent sont récoltées pour la recherche ou l'aide humanitaire, il réside également un risque : détourner la vraie signification de l'humanitaire, en éloignant les donateurs de ses vrais enjeux. L'action humanitaire est par essence paradoxale, car confrontée à des systèmes auxquels elle ne peut que se heurter. Fatalement ambiguë, elle s'adapte à la société dans laquelle elle se développe. [...]
[...] Les donneurs de leçon, dit-elle, sont tombés dans les défauts qu'ils dénoncent : la bureaucratie, le niveau élevé des rémunérations Visant ainsi les salaires élevés que s'attribuent les dirigeants et les cadres permanents de ces grandes associations qui vivent grâce aux dons des particuliers. En allant encor plus loin, suite à divers entretiens avec un ancien fiscaliste d'Ernst & Young Genève, il apparaîtrait que des sommes pharaoniques auraient été détournées par de nombreux dirigeants (d'ONG surmédiatisées) peu scrupuleux en faveur de différents paradis fiscaux d'Amérique du Sud. Pire encore qu'un business, l'humanitaire connaît son lot de diverses escroqueries. [...]
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