Les bidonvilles sont des véritables villes dans la ville. Ils s'organisent avec l'incorporation progressive des vagues d'immigrants que connaît Casablanca. Ils constituent, d'une certaine manière, une véritable société. Radia, une habitante du bidonville de Bermoussi à Casablanca, utilise les termes de « ruelles de terre, toits de tôle, déchetterie à ciel ouvert » pour décrire son lieu d'habitat.
Le bidonville est un habitat spontané. Ils sont marqués par une absence d'assainissement, un entassement des petites maisons, un fort taux de promiscuité et de chômage accentuant la marginalité sociale, constituant les symptômes criants de la pauvreté citadine.
Il n'y a ni eau, en dehors de quelques bornes-fontaines, ni électricité. Les eaux usées et les ordures ménagères sont rejetées dans les ruelles, souvent creusées de caniveaux par le ruissèlement des eux de pluie. En dépit des contraintes de cet environnement, les femmes font tout leur possible pour entretenir la propreté du ménage et de leurs nombreux enfants. L'extension des bidonvilles s'étend sur des kilomètres le long des voies ferrées ou des canalisations d'eau.
[...] Les bruits du bidonville inspirent de la nostalgie . ils font référence au logement en tant que tel, mais aussi la ruelle, le bloc ou le bidonville en général. Concernant le logement, ils sont témoins d'une grande promiscuité sociale. Au niveau de la ruelle, ils servent de repère des acteurs : les femmes et les enfants. Pour le bloc, c'est aux commerçants et aux groupes de jeunes adolescents qu'ils en réfèrent ; enfin au niveau du bidonville, il se place en tant que position de spécificité par rapport aux autres composantes du tissu urbain. [...]
[...] Le projet VSB concerne toutes les préfectures de la métropole de Casablanca: Moulay Rachid, Ben Sick, Hay Hassani, Ain Chock, Anfa, Ain Sebâa-Hay Mohammadi et Sidi Moumen. Au niveau de la seule région du Grand Casablanca ménages vivent dans des bidonvilles répartis en 450 noyaux. L'action de ce projet se répartit en trois phases. Une première tranche du programme de lutte contre le phénomène intéresse 17.500 ménages. Le programme a déjà bénéficié à 9.300 ménages. La deuxième tranche concerne 34.500 ménages. L'opération s'inscrit dans le cadre de l'INDH. Son état d'avancement a atteint 55%. [...]
[...] De plus, cette face cachée de Casablanca alimente une mauvaise image pour la ville. Trouver des solutions paraît donc être une nécessité. Le projet urbain Villes sans bidonvilles prend alors naissance : celui-ci répond à une politique qui va tenter d'ici 2010-2012 de résorber ces habitations précaires. En coopération avec l'Etat, Casablanca entremêle leurs actions afin de revaloriser certains quartiers et de conduire à des réductions d'inégalités entre les différentes couches sociales de cette ville. Une base contractuelle s'est établie et de nombreux fonds sont développés pour contrer ce phénomène grandissant : missions législatives, partenariat avec des collectivités territoriales et des associations se sont lancé le défi de reloger ces populations dans des habitations en durs, et surtout synonyme de dignité. [...]
[...] La désignation de la cour utilisée par les habitants bidonvillois, est pertinente car elle se réfère à certaines fonctions d'utilisation. Cet espace est utilisé : - pour des déplacements : entrer et sortir de la maison sans passer (pour le visiteur) par des pièces, pour circuler d'une pièce à l'autre - pour des tâches domestiques (cuisiner, coudre à la machine, tisser un tapis) - pour le rangement (d'ustensiles de cuisine, localisation d'une commode, parcage de nuit d'une motocyclette ou d'un vélo) - et de manière accessoire pour le dormir (dans le cas d'une famille nombreuse). [...]
[...] Quant au sol, le ciment constitue l'unique dallage des baraques). Les habitants des bidonvilles ont pour mode d'éclairage principal, la bougie des zribas), vient ensuite le butagaz et le pétrole La cuisine, véritable pièce à vivre très importante pour ce peuple urbain est en général localisée dans une pièce des zribas), parfois dans un abri et accessoirement dans la cour . A quelques constituants de l'espace bidonvillois Les impressions sur les bidonvilles sont fortes, et quelquefois ambiguës. Les sols foulés, les odeurs qui délimitent l'espace, les bruits qui le définissent sont retenues. [...]
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