Selon Claude Rivière, « les études de parenté constituent le socle même des recherches anthropologiques » (Rivière, 1999 :50). De fait, notre cour d'anthropologie de la parenté a pu tout au long du semestre nous présenter les faits de parentés comme étant à la fois des faits biologiques et culturels, c'est à dire à cheval entre nature et culture. En ce sens, nous avons pu constater via les approches notamment fonctionnalistes de B.Malinowski et de E.E Evans-Pritchard et structuralistes de Lévi-Strauss que la parenté ne « colle » pas nécessairement au biologique dans la mesure où le lien ne prime pas partout.
[...] Ainsi, grâce à cet enseignement, nous sommes plus à mêmes de comprendre des phénomènes sociaux en rapport avec les faits de parenté qui ont pu faire l'objet d'un traitement médiatique. Dès lors, nous avons souhaité nous focaliser sur la thématique des femmes seules qui décident d'avoir un enfant à l'étranger via des donneurs anonymes. Un phénomène, qui nous le verrons, va de facto changer les règles de filiations dans la société française. En effet, cette thématique nous a paru pertinente dans la mesure où, selon les propos d'Agnès Fine, « les changements familiaux des trente dernières années dans les sociétés occidentales sont liés pour une grande part à l'évolution du statut des femmes et à la place nouvelle de la volonté individuelle dans la création de la parenté. [...]
[...] Les modes de filiations sont donc tous différents d'une société à l'autre. Dès lors, dans une société où le mariage (qui organise de manière traditionnelle le système des alliances) n'est plus forcément une norme sociale, et qu'en parallèle, la femme n'est plus considérée comme uniquement accroché à son rôle social de mère, les règles de filiations se voient modifiées. C'est ce constate Sylvie Cadolle. Selon elle, « L'effondrement du mariage comme organisateur de la filiation laisse ainsi dans l'incohérence nos représentations sociales et notre droit, hésitants entre la promotion du biologique et celle de l'électif. [...]
[...] De fait, si la femme seule souhaite avoir des enfants via des donneurs inconnus, cela modifie la règle de la prohibition de l'inceste dans la mesure où les règles de filiations ne sont pas clairement établies. Il y a donc par ce phénomène social une remise en cause des schémas traditionnels en ce qui concerne les faits de parenté. Le rôle social de la femme/mère est ainsi modifié, transformé par sa volonté d'avoir des enfants sans passer par un cadre normatif. De fait, cela nous renseigne à la fois sur la rationalité de l'acteur et sur les principes d'individualisation qui sont en vigueur dans la société occidentale. En effet, les valeurs traditionnelles tendent à s'estomper. [...]
[...] En ce sens, nous avons pu constater via les approches notamment fonctionnalistes de B.Malinowski et de E.E Evans-Pritchard et structuralistes de Lévi-Strauss que la parenté ne « colle » pas nécessairement au biologique dans la mesure où le lien ne prime pas partout. Cela rentrant en contradiction avec l'approche évolutionniste de L.Morgan et E.B.Tylor. En effet, pour Lewis Morgan, les ordres de parenté sont en lien avec le biologique. Cependant, la famille nucléaire monogame n'est pas un aboutissement. C'est que nous allons apprécier dans le travail suivant. [...]
[...] Finalement, ce phénomène social n'est pas le seul à remettre en cause les schémas traditionnels de la parenté. En ce sens, les familles d'accueils qui acceptent d'élever des enfants qui ne sont pas biologiquement les siens peuvent également interroger des notions que nous avons pu apprécier durant notre cours sur la parenté. Cependant, à la lumière de ces phénomènes sociaux, il est important de reconnaître que tous les faits de parenté, quels qu'ils soient, pris dans la tradition ou dans la modernité, sont relatifs au domaine du social avant d'être relatif au domaine du biologique. [...]
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