Analyse de la relation d'aide : les soins relationnels

Thèmes abordés

Relation d'aide, soins relationnels, communication non verbale, reformulation, écoute, confiance, entretien

Résumé du document

L'échange se passe dans la chambre d'une patiente que je prenais en charge dans le service d'oncologie. Cette patiente, je la suivais depuis deux semaines, c'est une femme de 65 ans atteinte d'un cancer du pancréas récidivant sur cancer du sein, elle est arrivée dans le service pour altération de l'état général et amaigrissement.
Elle avait confiance en moi, elle se confiait à moi, c'était une femme courageuse qui tentait tant bien que mal de garder le moral, c'était important pour elle de garder espoir, « elle disait être fière de garder la tête haute ». Mais un début d'après-midi, alors que j'étais de matin je suis passée la voir pour être sure qu'elle n'avait besoin de rien, c'est à ce moment-là que je l'ai trouvée en larme dans son lit. Ce fut dur pour moi de constater son mal-être. J'ai donc fermé la porte, pris une chaise que j'installai à côté d'elle afin de me mettre à sa hauteur. Elle venait d'apprendre que les résultats de son pet-scan ne sont pas bons.

Extraits

[...] De plus, j'ai eu du mal au départ à trouver ma place en tant que professionnelle car elle était plus âgée que moi, j'aurais pu être sa fille (voire petite fille) et le fait de garder une certaine distance professionnelle n'est pas toujours évident. J'ai donc gardé le vouvoiement une distance relationnelle particulière, et cherché à faire exprimer les sentiments de Mme R malgré la difficulté. J'ai vécu d'autres situations de ce genre durant mon stage ce qui m'a permis d'enrichir mon questionnement et je pense être pus à l'aise à ce jour pour mener de nouveau un entretien d'aide. [...]

[...] L'écoute active était la clé de cet entretien. En effet, Mme R s'est adressée à moi de diverses manières comme, le questionnement, l'information ect de par ses questions, j'ai pu entrevoir leur contenu affectif et le besoin d'être rassurée. De plus, cet outil m'a permis d'augmenter la qualité de mon écoute grâce à une gestuelle rassurante, une décentration de moi-même et le fait que j'étais prête à l'écouter quoi qu'elle me dise en lui donnant de l'attention, du temps et une présence. [...]

[...] Je me demande si Mme R a ressenti cette confiance que j'ai entrevue en elle et si mes mots l'ont rassurée. Les principales questions sur le déroulement : - Est ce qu'elle n'aurait pas préféré sortir de cette chambre pour discuter ? - Est ce qu'elle s'est confiée à moi car elle avait confiance en moi, ou juste parce qu'elle avait besoin de parler et que je passais par la à ce moment ? Les questions sur moi : - Est ce que j'ai su trouver les mots justes pour être efficace (le juste milieu entre émotions et savoirs médicaux). [...]

[...] J'ai tout de même utilisé la synthèse et l'interprétation avec des pincettes. Mais connaissant mes travers j'avais peur de bloquer la conversation à force de trop focaliser. Suis je aidante ? Je me suis dit que j'aurais pu faire mieux, la faire plus verbaliser, mettre en relief ses inquiétudes et ensemble mobiliser ses ressources pour affronter cette épreuve. En ce qui concerne les outils, j'ai utilisé : - La reformulation (attentive à l'aidé ( sur le plan verbal et non verbal ; compréhensive et considération de l'écouté, aide à s'exprimé ; élucidation des sentiments - Le reflet (pour extraire le sentiment relié aux paroles et à le communiquer a ma patiente). [...]

[...] J'avais donc vu juste sur le fait qu'elle avait besoin de parler. - En arrivant dans la chambre je suis allée m'installer directement vers elle, mais j'aurais du lui proposer de sortir prendre l'air, ou descendre à la machine à café car c'est dans sa chambre que le médecin lui a annoncé les mauvais résultats. Je n'ai pas pensé de lui demander ce qu'elle préférait. Sans dire que j'ai basé mon entretien que sur la communication verbale, en tout cas je n'avais pas intégré le toucher dans le temps de parole, jusqu'à ce que ma patiente prenne ma main. [...]