L'expérience de « démocratie sanitaire » décrite dans le film illustre la prise en compte dans le champ des soins des apports de l'anthropologie sanitaire, mais aussi de l'évolution des sociétés, ce dernier point étant décisif dans le discours anthropologique, les sciences sociales elles-mêmes, sont le produit de l'évolution sociale.
[...] C'est le patient qui vivra, et son corps est riche d'un savoir. Ce corps qui sait lui-même, est une notion qui a été travaillée par l'anthropologie sanitaire. B - Des partenaires en recherche -L'ignorance alors, apparaît, dans ce nouvel espace relationnel. Il y a des moments, c'est dit dans le film, où le médecin ne sait pas, ne sait pas encore, ne peut que se prononcer en terme de pourcentage de réussite. Concéder cela a été nécessaire, dans l'Histoire, et cela se sait. [...]
[...] D'où les comités de patients au contact des futures convalescents, comme dans le film. Mais la valeur centrale de ces différentes activités reste l'autonomie. Les démarches sont volontaires, de chaque côté. La démocratie sanitaire, illustrée par le film, est redistributrice de pouvoir et repose sur un profond bouleversement philosophique, qui tient aux rapports entre le corps et l'esprit, et à la notion même de bien-être humain. La démocratie sanitaire procède de la citoyenneté comme implication, elle ne peut être passive. [...]
[...] -Pour autant, dans le quotidien du soin les évolutions sont nécessairement plus ambivalentes. Certains patients, par exemple, parce qu'ils sont « ces personnes-là » et pas d'autres, ont besoin d'entendre « de petits mensonges » (expression d'un médecin du film), comme dans le cas où le risque de mortalité est très fort voire certain. C'est donc paradoxalement la prise en compte de la singularité du patient, et donc du patient comme Sujet, qui va conduire à ne pas lui parler en toute franchise. [...]
[...] II - Reconfiguration des pouvoirs A-Ce que l'on peut, ce que l'on veut -Ne plus réduire le patient à un corps docile implique un nouveau rapport de pouvoir. Les soignants du Centre apparaissent très lucides sur la reconfiguration de leur pouvoir. Un oncologue définit ainsi dans le film un nouveau partage du pouvoir, qui ne peut plus être univoque : le médecin règne sur le champ des possibilités, le patient sur le champ du vouloir. Pourtant les médecins ne semblent pas souffrir d'une perte de pouvoir. [...]
[...] ANALYSE DU FILM DE LAURENCE TAUBMAN, « Le patient éclairé » L'expérience de « démocratie sanitaire » décrite dans le film illustre la prise en compte dans le champ des soins des apports de l'anthropologie sanitaire, mais aussi de l'évolution des sociétés, ce dernier point étant décisif dans le discours anthropologique, les sciences sociales elles-mêmes, sont le produit de l'évolution sociale. Il n'est guère surprenant de voir converger le changement social et l'évolution des savoirs pour participer d'une transformation des pratiques soignantes, des représentations des soignants et des usagers. [...]
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