Plaidoirie, esclavage moderne, crime contre l'humanité, Togo, accès à l'éducation, immigration illégale, exploitation de mineurs, droits de l'Homme
40 millions, c'est le nombre de personnes, qui, au moment où je vous parle, sont réduites en esclavage. 40 millions, dont 10 millions n'ont pas encore atteint la majorité, ils ont votre âge, ou bien celui de vos petits frères et petites soeurs. Pourtant, de 1792 à 1980, tous les pays ont, un à un, aboli ce qui a été déclaré en 2001 "crime contre l'humanité" par la France. Comment se fait-il alors que 40 millions de personnes se voient dénuées de tout droit fondamental, et ce même s'il suffit de quelques clics au reste de la population pour être au fait et s'indigner de leur situation ? Pourquoi des pays comme la France, qui s'autoproclame pays des droits de l'homme, deviennent-ils muets quand on en vient au sujet de l'esclavage moderne ?
[...] À quatorze ans, Henriette s'est séparée de sa famille. À quatorze ans, Henriette n'a plus eu accès à l'éducation. À quatorze ans, Henriette travaillait sans relâche pour subvenir aux besoins d'une famille qui n'était pas la sienne et la traitait mal, tout ça sans salaire. A quatorze ans, Henriette commença à penser que la seule issue était de se donner la mort. Six mois après son arrivée, elle a été vendue à une amie de sa première maîtresse, elle vécut alors tapie quatre ans durant dans un appartement du XVIe arrondissement, ne sortant que pour emmener les deux enfants de ses nouveaux bourreaux à l'école, c'est d'ailleurs ce qui l'a maintenu en vie, les enfants. [...]
[...] L'histoire d'Olivia, elle aussi originaire du Togo, mérite aussi d'être racontée, elle a elle aussi subi l'horreur en étant esclave domestique pendant neuf ans à Paris. Des histoires similaires millions d'enfants en partagent, qu'ils aient été esclaves domestiques ou sexuels, mais nous n'entendrons pour la majorité sûrement jamais leurs témoignages, car à l'inverse d'Henriette, de Grace et d'Olivia, ils n'ont pas pu ou ne seront pas sauvés. À ce jour, dans notre pays, des centaines voire des milliers de mineurs sont exploités, bafoués dans leur dignité et privés de leurs droits et de leurs libertés fondamentales. [...]
[...] Il faut réitérer ce qui a été entrepris en 2014, mais avec des moyens plus adaptés et plus efficaces. Toutes les victimes doivent être identifiées et prises en charge et les répercussions sur les bourreaux de ces enfants doivent être concrètes, afin que la peur les empêche de poursuivre leur trafic. Et c'est seulement après ça que la France sera légitime de se faire appeler pays des droits de l'homme, et que les membres du gouvernement pourront scander la devise liberté, égalité, fraternité sans hypocrisie. Sources : Le monde, Le figaro, HRW news, 20minutes. [...]
[...] Pourquoi est-ce que des pays comme la France, qui s'autoproclame pays des droits de l'homme, deviennent muets quand on en vient au sujet de l'esclavage moderne ? L'histoire de Henriette Aujourd'hui, je vais vous parler d'Henriette Siliadin, qui, à ses 14 ans, a quitté sa terre natale, le Togo, pour rejoindre Paris. Si elle a pris une telle décision si jeune, c'est qu'on lui avait fait miroiter une vie bien meilleure que celle que lui assurait sa famille. Elle devait être hébergée sur place par une amie de son père, et scolarisée, en échange, elle devait simplement réaliser quelques tâches chez ses hôtes. [...]
[...] Seulement, la réalité fut bien différente de ce qu'on lui avait promis, ce qui attendait Henriette dans la capitale de ce pays qui prône la liberté, ce n'était ni un lit, ni une scolarisation, ni de simples services à rendre, mais un statut d'esclave domestique. Henriette dormait dans un couloir, sous un semblant de couverture, elle mangeait peu et travaillait à longueur de journée, son corps s'affaiblissait, alors elle voulait appeler à l'aide, mais vers qui pouvait-elle se tourner ? Personne. Elle n'avait pas pu contacter sa famille une seule fois depuis son arrivée, elle ne sortait jamais, et on lui avait confisqué son passeport, même si elle arrivait à fuir, où irait-elle. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture