Soudan, migrer, Europe, France, traversée, conditions de vie, malnutrition, racisme, passeurs, sécurité, forces de l'ordre, instabilité politique
Je m'appelle Djibril. J'ai 15 ans. Je suis soudanais et aujourd'hui, je vais vous raconter pourquoi j'ai quitté mon pays. La terre où j'ai grandi et que je chéris tant. J'ai tout quitté en fuyant : mes parents, mes frères et soeurs, mes amis. C'était une décision égoïste. Je n'ai pas pensé à ce que les miens pouvaient ressentir. Je ne pensais qu'à moi et ma sécurité. Parce qu'il faut se choisir, soi, avant tout chose. Avant tout le monde. Et puis jamais mes parents n'auraient accepté de partir. Ils ne sont pas comme moi. Ils n'ont pas vraiment d'ambitions. La situation politique de mon pays est pour ainsi dire, à l'heure actuelle : catastrophique.
[...] Avoir une vie meilleure. Là où nous étions, il n'y avait pas d'électricité. Pas de lumière. Il faisait sombre tout le temps. J'ai peur du noir maintenant. Il faisait extrêmement chaud et que très peu d'eau pour nous rafraîchir. Côté nourriture, le constat n'était pas meilleur : un petit pain par jour et par personne. Nous étions faibles à cause de la chaleur et du manque de nourriture. Je me souviens m'être un peu révolté contre cette situation. J'ai eu droit à des coups en signe de réponse. [...]
[...] À cause de la petite taille du bateau et de son instabilité, beaucoup se sont noyés. Les cris de ces pauvres malheureux résonnent encore dans ma tête. J'ai également cette image d'un homme et son fils. C'est le dernier jour de la traversée que l'on s'est rendu compte que le petit ne respirait plus. Pareil pour le papa. C'est Abou qui a fini par jeter leur corps à la mère à contrecœur. Arrivés en Italie et après quelques périples, nous voilà enfin arrivés à Marseille. [...]
[...] J'ai dû m'adapter et suivre des cours intensifs de français afin de pouvoir être plus ou moins compris par le plus grand nombre. J'apprends vite. Cette année, je prépare l'épreuve du Brevet. C'est un vrai challenge pour moi. Ce qui m'attriste un peu, c'est de ne toujours pas avoir de nouvelles de ma famille au Soudan. J'aspire à obtenir mon Brevet, pratiquer un peu plus la langue française, car je me débrouille mieux à l'écrit qu'à l'oral et si tout se passe bien, intégrer un lycée professionnel apprenant les bases de la cuisine. [...]
[...] Bon nombre de personnes y ont perdu la vie. Parce qu'ils osaient dire non. C'est d'ailleurs comme ça que j'ai perdu mon meilleur ami, Aroun. C'est lors de l'un de ces affrontements. Je pense que c'est ce tragique incident qui a forgé ma décision de partir. Cela a été un déclic pour moi. Au-delà de l'immense tristesse et douleur que je pouvais ressentir, je me revois faire défiler ma vie. Je n'avais rien vécu, encore rien vu et j'ai un peu honte pour ce que je vais dire, mais je ne voulais pas finir comme Aroun. [...]
[...] Migrer aujourd'hui ? Présentation du narrateur Bonjour, Je m'appelle Djibril. J'ai 15 ans. Je suis soudanais et aujourd'hui, je vais vous raconter pourquoi j'ai quitté mon pays. La terre où j'ai grandi et que je chéris tant. J'ai tout quitté en fuyant : mes parents, mes frères et sœurs, mes amis. C'était une décision égoïste. Je n'ai pas pensé à ce que les miens pouvaient ressentir. Je ne pensais qu'à moi et ma sécurité. Parce qu'il faut se choisir, soi, avant tout chose. [...]
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