En 1982 les ZEP sont mises en place afin de lutter contre l'échec scolaire des catégories d'élèves les plus défavorisés. L'objectif des auteurs de cet article est d'évaluer l'efficacité de ce dispositif. Pour ce faire, ils s'intéressent à la « fonction de production d'éducation », qui doit refléter l'impact des ressources attribuées aux établissements scolaires (tels que la taille des classes, la qualification et le salaire des enseignants) sur la réussite scolaire des élèves.
Cependant l'évaluation du dispositif ZEP peut poser problème dans la mesure où c'est un traitement appliqué par le gouvernement à certains établissements scolaires. Le choix de ces établissements peut donc amener des biais de sélection (positif ou négatif). Pour contrôler cette difficulté, les auteurs feront appel à la technique des variables instrumentales et à celle des différences de différences.
Ici, effectuer une différence de différence consistera à comparer les écarts de résultats entre ZEP et hors ZEP avant et après la mise en place du dispositif. De cette manière, nous sommes sûrs de ne souffrir d'aucun biais (...)
[...] Si on peut donc saluer l'importance des moyens mis en œuvre, on peut néanmoins critiquer plusieurs aspects de leur attribution. Ainsi, la part destinée aux heures d'enseignement supplémentaires s'est avéré relativement insuffisante pour faire baisser la taille des classes de manière significative. Ensuite, l'efficacité du projet a probablement souffert de son ampleur : on peut penser qu'un ciblage plus restreint aurait permis une attribution plus efficiente des moyens. Ensuite, un établissement classé ZEP est généralement synonyme dans l'esprit des gens d'établissement difficile Cette stigmatisation provoque souvent la fuite des meilleurs élèves et parfois celle des professeurs les plus qualifiés. [...]
[...] Au final, concernant la réussite des élèves, la conclusion des auteurs est sans appel : le dispositif ZEP n'a aucun effet significatif sur elle. Néanmoins, ces derniers restent prudents en insistant sur le fait que l'étude ne concerne pas les écoles primaires pourtant elles aussi soumis au dispositif. R. BENABOU F. KRAMARZ C. PROST [ Synthèse ] B*CJaJphÿh6?àh¹lÝhQ= h@>hOOhX9ßhã2ýhchˆ@yh[?]Ghˆ@ B*CJaJphÿ#h[7½hã2ý:?>Zones d'Education Prioritaire : Quels moyens pour quels résultats ? [...]
[...] Introduction En 1982 les ZEP sont mises en place afin de lutter contre l'échec scolaire des catégories d'élèves les plus défavorisés. L'objectif des auteurs de cet article est d'évaluer l'efficacité de ce dispositif. Pour ce faire, ils s'intéressent à la fonction de production d'éducation qui doit refléter l'impact des ressources attribuées aux établissements scolaires (tels que la taille des classes, la qualification et le salaire des enseignants) sur la réussite scolaire des élèves. Cependant l'évaluation du dispositif ZEP peut poser problème dans la mesure où c'est un traitement appliqué par le gouvernement à certains établissements scolaires. [...]
[...] On peut également faire une remarque sur la couverture géographique du dispositif puisqu'on note une forte concentration de sa mise en place dans les zones urbaines. Une fois les ZEP définies, les établissements ciblés obtiennent donc des moyens supplémentaires pour lutter contre l'échec scolaire. Ces ressources additionnelles se traduisent pour l'essentiel en heures d'enseignement et crédits indemnitaires. Ainsi, en 1998-1999, elles représentaient des dépenses des activités d'enseignement (des écoles et collèges, les lycées n'étant que très peu concerné par le dispositif). [...]
[...] Le troisième indicateur n'est lui non plus pas très significatif du fait de la difficulté d'interpréter les résultats. En effet, la variation du nombre de redoublement peut venir d'un changement dans la politique d'orientation d'un établissement. S'il décide de devenir plus sévère, on aura plus de redoublement sans pour autant que cela traduise une détérioration du niveau des élèves. Pour ce qui est des langues, on constate que le choix de l'espagnol est plus répandu dans les ZEP qu'ailleurs. En conclusion à ces observations, on peut dire que le classement d'un établissement en ZEP a tendance à appauvrir sa population, à l'image de la baisse du nombre de demi-pensionnaires qui montre bien que la part de la population défavorisée augmente dans les ZEP. [...]
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