Dans quelles mesures le modèle républicain du « vivre-ensemble » a été remis en question par la montée des communautarismes ? En d'autres termes, en quoi le communautarisme peut rentrer en contradiction avec le modèle français en matière d'intégration ?
[...] Les groupes culturels ne sont pas donnés une fois pour toutes, ils sont le produit d'une construction historique » (SCHNAPPER, 2004). B. Les tensions liés à la montée des communautarismes En ce sens, le communautarisme peut ainsi « effrayer » certaines couches de la société française tant le modèle républicain de l'intégration à la communauté nationale à toujours été érigé en étendard. C'est peur a pu ainsi être instrumentalisé par les politiques conservatrices jusqu'à l'extrême droite. En effet, pour Jean-Michel Belorgey, « on parle essentiellement de communautarisme pour désigner ses peurs, les menaces que l'on ressent » (BELORGEY, 2005). [...]
[...] En guise de conclusion, et à la lumière de nos propos, il est important de rappeler que tant la notion de « vivre-ensemble » que de « communautarisme » sont des phénomènes que l'on ne doit pas considérer comme figés, ou comme des signifiants vide de sens. Même si la sphère médiatique et politique a pu par le passé, pointer du doigt le « communautarisme » comme une volonté d'opposition au modèle républicain du « vivre-ensemble », il reste que ces phénomènes sont complexes et mérite qu'on s'y attarde afin de mieux les comprendre et de dépasser ainsi le sens commun. [...]
[...] De fait, ce processus d'acculturation ne doit pas remettre en cause la tendance au multiculturalisme qui est érigé notamment par les gouvernements dit progressistes qui se sont succédés depuis 2012 comme une nouvelle caractéristique du « vivre-ensemble », une manière d'assumer les différences culturelles apportées par les différentes communautés d'immigrations. Mais surtout pour apporter plus de cohésion sociale et lutter contre les tendances au repli identitaire, c'est à dire à se couper de l'ensemble de la formation sociale. Catherine Audard quant à elle s'interroge sur la citoyenneté multiculturelle. Selon elle, « que pourrait être une citoyenneté « multiculturelle » ? ( . Qu'arrive-t-il à l'égalité fondamentale des personnes si nous cherchons ainsi à transformer la citoyenneté ? [...]
[...] En effet, selon le penseur américain, elles peuvent relever de multiples formes comme l'ordre moral (la religion), l'ordre politique (les partis), l'ordre culturelle et socio-familiale (pays, classe sociale ou encore le genre). En ce sens, par le truchement de ces associations, le communautarisme peut favoriser la stigmatisation, au sens qu'en a donné Erving Goffman dans son fameux ouvrage sur les stigmates sociaux. Ainsi, reconnaître ces « associations involontaires » en les stigmatisant peut ainsi renforcer le repli identitaire et les tensions. C'est ce que confirme Dominique Schapper. [...]
[...] En effet, il peut aussi bien être perçu comme une volonté de résistance de la part de communautés qui ne veulent pas ou peu s'intégrer comme pouvant être la source de tensions dans le corps social. Première partie : Le modèle français remis en question ? A. Les caractéristiques du modèle français : Pour Dominique Schnapper, « la société française a une tradition d'intégration spécifique, liée à son histoire nationale. C'est ce qu'on appelle dans la vie publique le « modèle républicain ». [...]
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