Violence sexuelle, arme de guerre, justice, viol, arme de génocide, Rwanda, Hutus, Tutsis, Afrique Noire, genre, mondialisation, colonie belge, guerre civile, violences généralisées, cohésion sociale, Dix commandements du Hutu, Tribunal pénal international pour le Rwanda, conflits en ex-Yougoslavie, SEVOTA Solidarité pour l'Épanouissement des Veuves et des Orphelins visant le Travail et l'Autopromotion, stratégie militaire
Le Rwanda est une ancienne colonie belge, qui obtient son indépendance le 1er juillet 1962. À la suite du retrait belge, des tensions ethniques apparaissent entre les Hutus et les Tutsis. En effet, ces deux communautés sont rivales depuis longtemps, notamment depuis la colonisation qui a favorisé les Tutsis, ainsi que leur accès au pouvoir et à l'éducation. À l'heure de l'indépendance, la tendance s'inverse, et les Hutus arrivent au pouvoir, poussant les Tutsis à l'exil. La guerre civile éclate en 1990 et tourne en génocide des Tutsis à partir de l'assassinat du président rwandais le 6 avril 1994, et jusqu'au 17 juillet de la même année. Au total, ce génocide fait entre 800 000 et 1 000 000 morts. Ce génocide est notamment étudié en raison des méthodes utilisées par les Hutus, et particulièrement du fait de l'utilisation de la violence sexuelle comme arme de guerre. On compte près d'un demi-million de victimes, femmes et enfants, de viols, de mutilations sexuelles et d'assassinat. Le tribunal pénal international pour le Rwanda qualifie le viol comme arme de génocide, car il s'agissait de violences généralisées et commises dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe ethnique particulier.
Ainsi, il s'agira dans cet essai de comprendre comment la violence sexuelle est devenue une arme de guerre, les conséquences de celle-ci et enfin les moyens de contestation dont disposent les victimes.
[...] Ensuite, les auteurs remarquent une certaine difficulté à reprendre une vie « normale ». Elles ont ainsi l'impression de devoir se comporter de manière ordinaire, alors même qu'elles sont détruites. Elles doivent aussi subir la cohabitation avec ceux ayant parfois été témoins de leur agression, qui n'ont parfois pas agi. Plusieurs témoignent avoir ressenti un sentiment d'étrangeté et de solitude intense. Elles ont en effet souvent subi de la stigmatisation sociale, et ont parfois perdu leurs droits sur les biens et les héritages, ainsi que leur emploi et toute perspective d'embauche. [...]
[...] Si elle ne permet pas en soi de venger ces femmes, l'ONG les aide à se reconstruire. C'est une aide qui, symboliquement, aide à détruire les intentions des agresseurs, qui souhaitait les détruire à jamais. Godelieve Mukasarasi, fondatrice de cette organisation, explique que celle-ci leur permet de « vivre avec ces violences sexuelles tout en ayant la possibilité de s'épanouir, notamment améliorer leurs relations avec leurs enfants issus de viols ». L'Association des Veuves du Génocide est un autre exemple d'organisation ayant pour but de protéger, et de faire entendre la voix des femmes victimes de viols pendant le génocide. [...]
[...] Également, le Tribunal reconnaît que le viol est un des crimes les plus graves en droit international. Le tribunal pénal international pour le Rwanda fournit sa propre définition, le viol étant « tout acte de pénétration physique de nature sexuelle commis sur la personne d'autrui sous l'empire de la coercition ». Également, le viol est reconnu juridiquement comme outil de génocide. En effet, il permet de perpétrer celui-ci, selon le Tribunal international pour le Rwanda, et il mène à un anéantissement physique et psychologique des femmes qui le subissent, de leur famille et de leur communauté. [...]
[...] Celui-ci a pour rôle le jugement des « personnes présumées responsables d'actes de génocide et d'autres violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire du Rwanda et les citoyens rwandais présumés responsables de tels actes ou violations du droit international commis sur le territoire d'États voisins entre le 1[er] janvier et le 31 décembre 1994 ». La reconnaissance du viol en tant que crime de génocide apparaît juridiquement à la suite des conflits en ex-Yougoslavie et au Rwanda. En effet, avant cette reconnaissance, le viol était simplement considéré comme une composante normale d'une guerre ou d'un conflit armé. [...]
[...] Ces violences sexuelles répondent à plusieurs objectifs précis. D'abord, ils terrorisent les populations visées, et les poussent à fuir, en abandonnant leurs biens et ressources. Également, le viol empêche la reconstitution du groupe visé : il déstabilise la cohésion sociale du fait de l'humiliation qu'il provoque. C'est particulièrement le cas lors d'un génocide, puisque l'objectif est d'éliminer la présence physique de l'ennemi. Le fait de générer une grossesse est également un objectif recherché par l'agresseur, afin de non seulement détruire la communauté, mais également d'interférer dans celle-ci et dans les familles. [...]
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