Un débat virulent existe aux États-Unis depuis que des chercheurs sociologues ont mis en évidence que les programmes de télévision, et notamment ceux destinés aux enfants, sont un vecteur important de scènes de violence.
Le débat existe aussi en Europe, particulièrement en France, car si la philosophie et la politique des médias sont différents sur les deux continents, les chercheurs français ont eux aussi démontré que les émissions violentes sont nombreuses à la télévision (...)
[...] De même, la progression des scènes de violences entraînant la mort est de 67%. En France, l'indice de Gerbner, enrichi par une évaluation de la durée, de l'intensité et de la gravité de la violence dénonce la chaîne hertzienne M6 dite aussi chaîne des jeunes comme la chaîne la plus violente. Il n'y a d'ailleurs pas que les fictions à montrer la violence, les journaux télévisés, les documentaires, les jeux vidéo le font aussi. Les sociologues, dont Gerbner, considèrent que la violence constatée ne correspond pourtant pas aux attentes des téléspectateurs. [...]
[...] Cette identification était elle- même différente selon l'âge, le sexe et le niveau social de l'individu. L'autre théorie tend à démontrer que la violence regardée a sur les spectateurs un effet de catharsis : le spectacle et la réalisation fantasmatique d'actes de violence éviteraient le passage à l'acte. Le chercheur américain Gerbner considère quant à lui que les scènes montrées à la télévision renforcent la perception que la violence est beaucoup plus présente dans la vie qu'elle ne l'est en réalité. [...]
[...] Dans ce cas,les chaînes admettent, comme elles le font en France et en Grande-Bretagne, leur responsabilité et définissent un barème qui passe alors par la création de commissions ou de comités de visionnage et crée une déontologie des chaînes et une auto-discipline pour agir à priori, et éviter la sanction. Jusqu'à présent en effet,le contrôle exercé par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) ou son homologue britannique est un contrôle a posteriori qui,s'il a entrainé une réflexion éthique chez les professionnels des médias, n'évite pas la diffusion de l'émission. Par ailleurs, le pouvoir de sanctionner implique qu'il y ait des règles à faire respecter. Devant les procédés techniques nouveaux (câble, satellites,Internet) qui internationalisent les flux de communication, la réglementation ne peut être seulement nationale. [...]
[...] CONCLUSION Les sociétés contemporaines sont désarmées devant la montée de la violence. La télévision fournit alors une cause simple à un phénomène complexe alors qu'aucune étude ne semble avoir démontré un lien objectif entre la violence à la télévision et la violence sociale. Comme toute internationalisation de la réglementation semble difficile, il faut sans doute éduquer à l'image et renvoyer la famille à sa propre responsabilité et à sa marge d'action dans le cadre du consumérisme. [...]
[...] La directive européenne télévision sans frontières a tenté harmoniser les directives nationales. Mais outre les spécificités culturelles nationales relatives à la violence, le respect de cette réglementation entraîne pour les professionnels un coût non marginal. En effet, les revenus des chaînes proviennent pour l'essentiel de la publicité, et à l'extrême on pourrait dire que le travail de la télévision n'est pas de fournir des programmes à une audience, mais une audience à des annonceurs. Le paradoxe est que la publicité à la télévision obéit, elle, a une réglementation drastique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture