« Une ville !
C'est la mainmise de l'homme sur la nature, c'est une action humaine contre la nature, un organisme humain de protection et de travail, c'est une création ». Extrait de la préface du livre LE CORBUSIER, Urbanisme, édition Flammarion, Paris 1994.
Dans cet exposé, je ne parlerai pas d'urbanisme, et ne traiterai pas de la ville en tant qu'entité géographique ou urbaine, mais des changements qu'elle a subis au cours des deux derniers siècles par l'évolution du travail.
Je tiens à souligner, dans l'extrait cité ci-dessus, deux choses :
• L'aspect protecteur de la ville.
• Le fait que la ville soit un organisme humain de travail.
Le travail est un élément très important dans la vie de la personne qui l'exerce, c'est un élément central autour duquel l'individu forge son identité sociale, l'individu est jugé en premier lieu par le travail qu'il fait et par sa participation, par le biais de celui-ci, à l'évolution de la société. Le travail est, aujourd'hui, l'unique moyen de promotion sociale, avoir un emploi signifie avoir une place plus ou moins importante (la nature de l'homme le pousse à conquérir la plus haute des places). En bref, le travail est une chose sacrée.
[...] Étudier la ville et l'évolution du travail, c‘est retracer la trajectoire de celui-ci dans le temps et dans l'espace. Dans le temps, car il est important de se pencher sur les différentes périodes à travers lesquelles le travail a évolué, mais aussi dans l'espace, car le travail a changé de façon flagrante le paysage géographique et urbain de la France, surtout, depuis la révolution industrielle et l'apparition de l'industrie et du machinisme. La population mondiale a augmenté depuis deux siècles, et la croissance de la population vivant dans les villes a été plus rapide (la population du monde a quadruplé depuis 1850, la population urbaine a été multipliée par dix), et ceci est une conséquence des progrès réalisés depuis la révolution industrielle en matière technique et scientifique. [...]
[...] À la Révolution française, les paysans se libèrent et deviennent propriétaires de leurs terres. Il faut dire qu'à l'époque, l'agriculture était le secteur dominant. Avant la révolution industrielle de la population active était agriculteurs travaillaient dans les services (essentiellement des domestiques) et d'artisans. Tableau On voit à partir de ces données que dès la fin du 18e siècle, la population active dans le secteur agricole baisse au profit du secteur de l'industrie et celui des services. On remarque aussi qu'entre 1856 et 1881, alors même que l'industrie connaît un vigoureux essor depuis le Second Empire, la population industrielle reste immobile, c'est une particularité française. [...]
[...] Ajoutons à ces deux causes, une autre historique. En effet, après la Première Guerre mondiale, un grand nombre de paysans y ont trouvé la mort d'où la nécessité d'industrialiser l'agriculture. Avec le développement en taille et en performance des moyens de production, un nombre restreint d'agriculteurs (de à 10% de la population active) suffit pour nourrir l'ensemble des habitants, or, il y a deux siècles, ce chiffre était de cela signifie que ceux qui étaient en trop et qui exploitent les terres les moins rentables ont dû partir et devenir citadins malgré eux, donc la dépopulation des compagnes remplie les villes. [...]
[...] En effet, à la Révolution française, tous les travailleurs sont devenus libres et les paysans propriétaires de leurs terres et paient moins d'impôts. Mais l'industrie était là, mais dans les campagnes, sous forme de ce qu'on appel la proto industrie, ce qui explique l'augmentation de la population rurale jusqu'en 1850, l'année à partir de laquelle on commence à faire payer plus d'impôts aux paysans. La proto industrie : (fabriquer dans des petites industries, pour la plupart familiales, à la campagne et vendre soit à la campagne ou en ville ou même dans d'autres pays) Le 18e siècle avait été, en effet, favorable aux productions rurales, grâce à l'expansion des marchés et à l'effritement des privilèges qui jusque-là protégeaient les corporations urbaines. [...]
[...] La banlieue s'est progressivement équipée en services et en commerces. La deuxième phase (1919-1939) s'inscrit après la Première Guerre mondiale, dans un contexte de crise du logement à Paris et en proche banlieue[6]. On assiste à une extension sans précédent des agglomérations le long des vallées, mais aussi à l'assaut des plateaux environnants, jusqu'à des distances de 25-30 km. Les terrains lotis accueillent principalement un habitat individuel pavillonnaire. L'urbanisation progresse aux dépens des espaces naturels (agricoles et boisés). À l'aube de la troisième phase (1955-1970). [...]
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