ALZHEIMER-VIEILLESSE-AUTONOMIE-SANTE-SYMBOLE-MORT-GÉRONTOLOGIE-ETHIQUE-BURNOUT-AGISME.
Les personnes âgées qui se présentent dans le service de gériatrie peuvent, après consultation, se répartir en trois groupes : les vieillards vigoureux, les personnes âgées ayant perdu une grande partie de l'autonomie et ceux en fin de vie ou presque. Les pratiques sur les personnes âgées appellent plusieurs questions éthiques. Il ressort par exemple que les personnes âgées qui perdent leur autonomie (ou deviennent dépendantes) conduisent l'éthicien à s'interroger sur ce que voudrait dire « être âgé » ?
Dire d'une personne âgée qu'elle est dépendante ne voudrait-il pas signifier que l'âge est une cause de dépendance ? Si l'âge est entendu comme une caractéristique dynamique de la personne, sa constitution biologique ou physiologique, affaiblie ou pas, devrait-elle être dissociée de son identité personnelle en rendant possible une quelconque discrimination ? Le processus vital de croissance en âge rend-il vraiment l'individu vulnérable ?
Un constat général affirme l'augmentation de l'espérance de vie dans la plupart des pays du monde. En Europe, par exemple, les hommes vivent en moyenne 74 ans et les femmes 82 ans. A cet âge, ils sont dits « vieux ». Ils ont atteint la vieillesse.
[...] Une telle définition peut sembler convaincante dans la mesure où elle ignore les cas des personnes dépendantes non avancées en âge. Mais en réalité, vieillesse veut-il dire dépendance ? Répondre par l'affirmative voudrait dire que rendre la personne autonome serait une manière efficace de combattre la vieillesse. Or cela ne ramène pas la personne âgée à l'âge de la jeunesse. Alors, la question de départ resurgit et que nous reformulons de cette manière : Du vieillissement que pouvons-nous savoir ? ( ) Du vieillissement que nous est-il permis d'espérer ? [...]
[...] Car c'est l'homme qui se trouve au centre de toutes les préoccupations. Dans la pratique de soins aux personnes âgées, les questions éthiques qui appellent une prise de responsabilité sont de divers ordres. Stanley Mikey évoque quatre ordres différents qui sont : les questions en relation avec le vieillissement et le sens humain ; celles en relation avec l'expérience subjective de la maladie et la dépendance (telle que cette expérience est vécue par les malades et les soignants), l'expérience touchant au processus de la prise de décision médicale; celle en lien avec les personnes âgées comme groupe faisant partie de la société[15]. [...]
[...] Bibliographie BADEY-RODRIGUEZ Claudine, Les personnes âgées en Institution : vie ou survie. Pour une dynamique de changement, Paris, Seli Arslan BRUNEL Pierre, ATTIAS-DONFUT Claudine, LEVY Jacques, MORVAL Jean, Penser l'espace pour lire la vieillesse, Paris, puf CAILLET Solange, ELY Maité, FONTAINE Anne, Pour connaitre les personnes âgées et comprendre le vieillissement, Paris, Documentation française CARADEC Vincent, Sociologie de la vieillesse et du vieillissement, Paris, Armand Colin FELLER Élise, Histoire de la vieillesse en France 1900-1960 : du vieillard au retraité, Paris, Seli Arslan FRANCOEUR Marie, Fin de vie en établissement gériatrique, Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble GUTTON Jean-Pierre, Naissance du vieillard : essai sur l'histoire des rapports entre les vieillards et la société en France, Paris, Aubier MIKEY Stanley, GAUNTLETTE-BEARE Patricia, Soins infirmiers en gériatrie : vieillissement normal et pathologique, Bruxelles, De Boeck OLIVENSTEIN Claude, Naissance de la vieillesse, Paris, Odile Jacob SEBAG-LANOE Renée, Soigner le grand âge, Paris, Desclée de Brouwer WILLY Vanessa, Vivre ensemble en EMS : d'une communauté de contrainte à une communauté d'attente, Fribourg, Fribourg, Academic Press [1]Jean Pierre Gutton, Naissance du vieillard : essai sur l'histoire des rapports entre les vieillards et la société en France, Paris, Aubier p.148. [...]
[...] Car il y a dans la société l'idée que la vieillesse requiert des traitements particuliers adaptés à la différence de sexe. Les études médicales mettront l'accent sur le rythme différent de la vieillesse chez l'homme et chez la femme. Des mémoires scientifiques seront consacrés à l'anatomie et à la pathologie des vieillards. ( ) Une telle évolution n'est pas étonnante puisque le retour à Hippocrate conduit à insister sur la spécificité des maladies en fonction du sexe, de l'âge, du mode de vie. [...]
[...] En Europe, par exemple, les hommes vivent en moyenne 74 ans et les femmes 82 ans. A cet âge, ils sont dits vieux Ils ont atteint la vieillesse. Cette appellation ne date pas d'aujourd'hui. Depuis le XIIIe siècle, la société considère qu'au cours de sa vie, l'homme passe de la jeunesse à la maturité et de la maturité à la vieillesse. La fin de la jeunesse est placée autour de 30 ans seulement ( Mais la maturité, une fois acquise, dure longtemps ( ) Et le XVIIIe siècle est le temps où, dans les mémoires, on trouve des expressions telles que mort âgé de X années seulement». [...]
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