L'amiante est un matériau qui possède de nombreuses vertus (isolation thermique et électrique, insonorisation, résistance à la traction et à l'action corrosive des produits chimiques) pour un coût extrêmement faible ce qui lui a valu un immense succès dans la plupart des pays industrialisés. L'amiante constitue ainsi dès la fin du 19e siècle un matériau privilégié dans l'industrie, en particulier dans le bâtiment et dans les industries automobile et ferroviaire. Jusqu'à la fin du 20e siècle, l'utilisation de l'amiante s'intensifie dans les grandes puissances industrielles.
La France, où les usines de transformation d'amiante se multiplient, n'échappe pas à ce mouvement. L'utilisation intensive de l'amiante débute vers 1930. A la fin des années 1960, l'amiante est partout en France : dans les écoles, les bouches d'aération du métro, les habitations, les ustensiles ménagers…
L'exposition à l'amiante se fait, soit par inhalation soit par ingestion, lorsque les fibres se détachent des matériaux et se propagent dans l'air ambiant. Ces fibres se fixent dans l'organisme et ne sont jamais éliminées. L'amiante peut provoquer plusieurs types de maladies.
[...] Suivent une accumulation de preuves scientifiques et médicales sur la nocivité de l'amiante. Dès 1930, les dangers sont scientifiquement prouvés en Grande- Bretagne, la première réglementation dans ce pays date de 1931. En France, bien que l'amiante soit inscrit comme source d'affections au tableau des maladies professionnelles depuis 1945, les premières réglementations sont bien plus tardives et leurs applications restent souvent partielles : Suite à l'affaire très médiatisée de l'usine textile d'Amisol et aux premières mobilisations des professeurs de Jussieu, le décret du 17 août 1977 réduit la concentration d'amiante à laquelle les salariés peuvent être exposés dans les entreprises. [...]
[...] Des cancers dont le plus fréquent est le cancer broncho-pulmonaire. Il peut apparaître de 10 à 40 ans après la première exposition. L'exposition aux fibres d'amiante multiple par cinq le risque de développer ce type de cancer. Associée à l'usage du tabac, ce risque est multiplié par cinquante. Le mésothéliome est un cancer spécifiquement lié à une exposition à l'amiante, même faible, en moyenne 30 à 40 ans auparavant. Ce cancer touche soit les plèvres, soit le péritoine, soit le péricarde. [...]
[...] Enfin, il convient de souligner que, même si l'amiante n'est plus utilisée aujourd'hui, des quantités résiduelles de ce matériau sont présentes dans les bâtiments (notamment publics) et au niveau de nombreux équipements (tuyaux, chaudières, isolation . ) ce qui continue de mettre la population en danger. Du déni à la reconnaissance des victimes L'opinion publique a pris véritablement conscience de la crise sanitaire provoquée par l'amiante dans les années 1990 au moment où l'exposition des usagers et des personnels de l'université de Jussieu a été révélée. [...]
[...] Le FIVA fait la somme des préjudices au titre de la réparation intégrale, puis en déduit l'ensemble des sommes versées par la sécurité sociale. À la différence de l'indemnisation sécurité sociale, l'indemnisation FIVA n'est pas liée au salaire. Elle varie en fonction de la gravité de la maladie et de l'âge de la victime. S'il n'y a pas eu reconnaissance de maladie professionnelle, le FIVA indemnise la victime si la maladie dont il est atteint figure sur une liste établie par arrêté des ministres chargés du travail et de la sécurité sociale. [...]
[...] Les victimes sont, de ce fait, redevables d'une indemnisation par la branche AT-MP de la sécurité sociale. Selon le système de réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles, en contrepartie d'une indemnisation forfaitaire, le salarié est dispensé d'avoir à démontrer la faute de l'employeur pour obtenir réparation. La victime perçoit des indemnités journalières et une rente si la maladie entraîne une incapacité permanente totale ou partielle. Les tableaux 30 et 30 bis de la sécurité sociale concernent les maladies de l'amiante. [...]
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