La majorité du travail des femmes demeure sous-estimée et sous-évaluée dans le monde, voire non considéré du tout dans certains pays. Ceci a des conséquences dramatiques sur le statut des femmes dans la société, leurs opportunités dans la vie publique et les politiques de développement non regardantes sur les différences entre les sexes. Il convient donc d'apporter un regard plus juste sur le rôle des femmes dans la société, en particulier leur contribution à l'économie du pays. Il faut prendre en considération le travail des femmes au foyer ainsi que les tâches qu'elles accomplissent pour la communauté. Si l'on prenait en considération la contribution non rémunérée des femmes et des hommes, les conséquences sur les politiques socio-économiques, les normes sociales et les institutions seraient d'une importance considérable.
Si le travail des femmes est largement sous-estimé en terme économique, cela est en partie dû à la définition trop restrictive de l'activité économique. Il y a en réalité un problème sur la notion même de valeur. En économie, lorsque l'on parle de valeur, on fait uniquement référence à la valeur marchande des choses ; c'est oublier qu'un grand nombre de produits et de services ne sont pas caractérisés par une valeur monnayée, ce qui ne les empêche pas d'avoir une valeur économique. Quelques progrès dans la considération des valeurs non marchandes ont été faits avec la révision en 1993 du SNA (System of National Accounts) : une valeur marchande a été assignée à plusieurs biens produits et consumés au sein du ménage. Ceci n'est pas suffisant, on oublie encore d'estimer une grande partie du travail à la maison et pour la communauté, ce qui entraîne une sous-évaluation du produit total des pays et surtout une sous-estimation de la contribution des acteurs économiques, en particulier des femmes. Les efforts que ces acteurs produisent ne sont donc pas récompensés à leur juste valeur.
Une autre considération est que la valeur d'une activité au foyer ou en faveur de la communauté transcende la notion de valeur marchande, puisqu'elle a une valeur humaine intrinsèque qui n'est pas capturée par sa valeur d'échange. L'extension des choix dans la vie d'une personne est au cœur de la réflexion sur le développement humain ; le revenu est seulement un moyen pour y parvenir, il n'est pas une fin en soi. Il ne s'agit pas d'une critique de l'évaluation du produit national mais une remarque pertinente sur ses limites dont il faut bien être conscient. Le SNA n'a jamais eu pour fonction de mesurer le bien-être, mais seulement le rendement, les revenus et les dépenses. De plus, dans ces calculs, on présume qu'une heure de travail rémunéré à la même valeur qu'une heure de travail non rémunéré. Ceci simplifie la mesure du rendement économique mais pas la mesure du bien être humain. Dans l'étude, nous nous intéresserons au temps que consacrent les femmes et les hommes à des activités marchandes et non marchandes dans 31 pays différents.
[...] Elles assurent en moyenne 53% de la charge totale de travail dans les pays en voie de développement et 51% dans les pays industrialisés. Dans les pays industrialisés, les hommes passent environ deux tiers de leur temps dans des activités rémunérées et un tiers dans des activités non rémunérées. Pour les femmes, c'est la tendance inverse que l'on constate. Dans les pays en voie de développement, plus des trois quarts des activités masculines se font dans des domaines comptabilisés par le SNA. [...]
[...] La valorisation du travail des femmes et l'étude par l'approche des capacités au service du bien-être commun Au travers de ces deux textes, nous avons étudié différents aspects de la condition de la femme dans le monde, tout d'abord par une approche sur la valorisation de son travail et de sa contribution à la société puis par l'approche des capacités qui souligne les réactions négatives et positives de la femme dans des conditions hostiles de conflits. On constate qu'il existe un réel problème sur le statut de la femme dans la société ; ce problème est mondial et universel, mais a des conséquences encore plus graves en terme de santé dans les pays en voie de développement et les zones de conflit. [...]
[...] Les principales conclusions tirées des 13 études sont les suivantes : La proportion de temps passée par les femmes dans les activités marchandes varie considérablement : d'un quart en Colombie et dans les villes du Népal jusqu'à plus de 40% dans les zones rurales du Kenya et plus de la moitié des hauts plateaux du Népal. ( Les femmes ajustent leurs activités en fonction de l'environnement et des besoins de la famille. Le temps consacré par les femmes et les hommes aux activités à vocation économique à destination du foyer diffère beaucoup entre zones rurales et zones urbaines. [...]
[...] Plus de 85% de la population prend des antidépresseurs dont on estime la part de femme entre 70 et 80%. Dans la plupart des cas, les femmes prennent sur elles et encaissent la charge de stress pour s'occuper des membres de leur familles, sans prendre le temps de soigner leur propre santé mentale, jusqu'au point critique où elles doivent absolument être hospitalisées. Cette attitude s'explique du fait que ces femmes font passer en priorité le bien-être de leurs familles avant leur propre bien-être Les conséquences positives du conflit sur la condition des femmes Parallèlement, on remarque que le conflit offre de nouvelles opportunités aux femmes dans des champs d'intervention inespérés. [...]
[...] La dégradation de l'environnement signifie donc pour les femmes une augmentation de l'intensité et de la durée de travail, surtout dans les tâches ménagères. Elle signifie aussi une augmentation de la charge de travail dévolue aux enfants, où l'on peut là aussi noter une disparité entre les sexes : les filles vont se voir attribuer plus de tâches que les garçons La situation dans les pays industrialisés La durée totale du travail dans les pays industrialisés est de 7 heures par jour en moyenne, soit inférieure de 20% à la durée de travail observée dans les pays en voie de développement. [...]
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