Une Vie de boy de Ferdinand Oyono1, retrace, sous forme d'un journal intime, la vie et le rêve d'ascension sociale d'un jeune camerounais, Toundi Ondoua. Ce roman traite du dilemme rencontré par les Africains à qui les colons donnent de faux espoirs d'intégration et qui cherchent, tant bien que mal, à poursuivre leur rêve d'assimilation2 (ou plutôt celui auquel on leur fait croire) : devenir « quelqu'un » dans le système colonial. Toundi, comme beaucoup d'Africains, admire les Blancs et va jusqu'à renier ses origines pour se rapprocher le plus possible de ses modèles.
L'ambivalence représente la disposition d'un sujet qui éprouve des sentiments contradictoires vis-à-vis d'un même objet. Or, Toundi fait preuve de sentiments contradictoires envers la société dans laquelle il vit, car bien que ce dernier aspire à devenir « blanc » de statut et renie son père, il n'en est pas pour autant moins attaché à ceux qu'il nomme ses congénères ou compatriotes. Les noirs sont ses frères malgré tout, c'est avec eux qu'il vit, avec eux qu'il souffre, avec eux qu'il discute etc. Ici se trouve le problème existentiel de Toundi. Qui est-il ? A quelle catégorie sociale appartient-t-il ? Est-il consciemment du côté des colons ou des indigènes ? Si non, à quoi est due cette ambivalence ?
Les problèmes que rencontre Toundi sont issus de, ou tout du moins en rapport avec, l'organisation du pouvoir dans l'état camerounais. Mais le dilemme qui s'impose à Toundi ne repose-t-il que sur une question politique ? En effet, en plus d'un problème politique, vient s'ajouter le fait que Toundi est physiquement attiré par la femme du Commandant qui est blanche de peau. Cela ne renforcerait-il pas, inconsciemment, l'envie qu'éprouve le jeune camerounais de se rapprocher du peuple blanc ? Comment se positionne-t-il par rapport aux
femmes noires ? L'ambivalence de Toundi est elle plus fondée sur des problèmes sexuels que sur des problèmes politiques ?
[...] Ce qui l'attire et le fascine chez ce Blanc est le fait qu'il lui donne de l'importance et lui permette de s'intégrer dans la communauté blanche : J'allais connaître la ville et les Blancs, vivre comme eux 22). Le père Gilbert en aidant Toundi à se sauver de chez lui, lui a fait une promesse d'amitié et lui a apporté le savoir en lui apprenant à lire et à écrire. Le naïf Toundi croit donc, dur comme fer, à cette opportunité d'intégration voire même à une possibilité d'assimilation. Il est plein d'illusions et ne se rend pas compte que toutes les belles promesses des Blancs ne seront pour la plupart jamais tenues. [...]
[...] Toute cette ambivalence serait fondée sur le fait que Toundi veut progresser dans la société, devenir quelqu'un d'important et que le seul moyen qu'il a trouvé pour y arriver est de devenir Blanc La supériorité de ses maîtres salis implicitement contestée, remet en question sa place dans la société. On voit donc que bien que les problèmes sexuels rencontrés par le jeune homme jouent un rôle extrêmement important dans sa vie, ils ne font qu'alimenter des problèmes essentiellement politiques qui eux créent l'ambivalence sociale évoquée depuis le début. Le champ lexical du regard dans le livre contribue à créer une ambivalence aussi bien liée à des questions sexuelles que politiques. [...]
[...] Est-il consciemment du côté des colons ou des indigènes ? Si non, à quoi est due cette ambivalence ? Les problèmes que rencontre Toundi sont issus de, ou tout du moins en rapport avec, l'organisation du pouvoir dans l'état camerounais. Mais le dilemme qui s'impose à Toundi ne repose-t-il que sur une question politique ? En effet, en plus d'un problème politique, vient s'ajouter le fait que Toundi est physiquement attiré par la femme du Commandant qui est blanche de peau. [...]
[...] mais dès que Madame, comme il l'appelle, est entrée dans sa vie, il ne prête plus attention aux autres femmes ou bien les dénigre : Les grosses jambes de Madame Gosier-d'oiseau [ ] La femme du docteur parut aussi plate qu'une pâte violemment lancée contre un mur. etc. Toundi s'enferme donc, sur le plan sexuel, dans une passion impossible. Plus loin dans le roman, Toundi commence à douter. La femme du commandant, qu'il avait tant idéalisée, apparaît à ses yeux comme corrompue à cause de la relation adultère qu'elle entretient avec M. Moreau, le régisseur des prisons. [...]
[...] “Toundi's ambivalence is based less on political than on sexual issues” Discuss with reference to Oyono's Une Vie de boy Une Vie de boy de Ferdinand Oyono1, retrace, sous forme d'un journal intime, la vie et le rêve d'ascension sociale d'un jeune camerounais, Toundi Ondoua. Ce roman traite du dilemme rencontré par les Africains à qui les colons donnent de faux espoirs d'intégration et qui cherchent, tant bien que mal, à poursuivre leur rêve d'assimilation2 (ou plutôt celui auquel on leur fait croire) : devenir quelqu'un dans le système colonial. [...]
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