On ne sait pas exactement combien de suicides en rapport avec le travail se produisent en France chaque année. En effet, les pouvoirs publics et L'Etat font tout leur possible pour minimiser ce phénomène, et ainsi occulter la part de responsabilités des politiques publics dans ce fléau. En réalité, nous ne connaissons pas le nombre de suicide en rapport avec le travail car les enquêtes épidémiologiques ne rendent pas compte de ce qui pourrait avoir attrait à la situation professionnelle.
L'épidémiologie est une discipline scientifique dont l'objet est l'étude de la distribution des états de santé et de leurs déterminants dans les populations humaines. D'un autre côté, le nombre de suicide importe peu. Un seul suicide seulement est nécessaire pour affecter toute la communauté du travail car ce geste témoigne d'une profonde dégradation de l'ensemble du tissu humain et social.
Pourtant, la dépression en milieu de travail n'est pas un phénomène nouveau. Qu'elle soit due à des raisons professionnelles ou personnelles, elle a toujours existé.
Mais pourquoi les salariés commettent-ils aujourd'hui cet acte violent sur leur lieu de travail ?
Nous pouvons identifier deux raisons principales.
Tout d'abord, dans les milieux de travail souvent tenus par des hommes (bâtiment, armée, industrie automobile...) on constate la mise en place de stratégies de défense. Elles se traduisent par la démonstration ostentatoire, publique de courage, de virilité, de force. Pour être plus clair, les hommes doivent montrer qu'ils n'ont peur de rien sous peine de provoquer les moqueries, les réflexions voir les insultes de leurs collègues. L'expression de la souffrance, du mal-être, de la peur ou de la dépression serait comme montrer aux autres un habitus efféminé, méprisable et honteux. Ainsi l'homme cache ce malaise sous un masque médico-somatique : troubles de l'équilibre, céphalées... : c'est le « syndrome subjectif post-commotionnel » (...)
[...] On tente donc par la suite de déstabiliser psychologiquement le travailleur. On constate que les nombreuses personnes qui se sont suicidées sur leurs lieux de travail traversaient des périodes difficiles (conflits, conjugaux, deuils, divorce Il n'y a donc pas une réelle séparation entre vie de travail et hors-travail. Par exemple, la personne qui est surchargée de travail emporte ses soucis à la maison et devient souvent irritable, désagréable. En fin de compte, nombre de conflits insolubles dans le couple trouvent en fait leur origine dans les contraintes imposées par le travail. [...]
[...] En effet, seul le résultat, la productivité compte : les entreprises sont en fait peu regardantes sur la qualité. Ce détachement à l'égard de la qualité au travail est en cause dans la rupture du lien social et dans l'augmentation du nombre de dépression. Bibliographie : Etude réalisée d'après le livre Suicide au travail : que faire ? [...]
[...] D'une part avec cette peur la reprise du travail est impossible ; d'autre part, il ne peut le reconnaître sous peine de voir disparaître son sentiment d'appartenance à la communauté, de remettre en cause son identité et de risquer une dépression. Nous pouvons donc conclure à deux choses. La première est que les stratégies de défense collectives sont capables d'entraîner un remaniement de la personnalité chez les ouvriers. La deuxième est que ce syndrome, avec ces symptômes médicaux, masque une menace beaucoup plus sérieuse comme la dépression. [...]
[...] C'est l'une des raisons pour lesquels, auparavant, les suicides n'étaient pas commis sur le lieu de travail. La seconde raison est la disparition de l'entraide et de la solidarité au travail. Lorsqu'un salarié souffrait tellement qu'il ne pouvait plus cacher son désespoir au travail, malgré ses efforts ; ses collègues s'en rendaient compte. Ils tentaient alors de l'aider à s'en sortir, de parler, de le protéger. Qu'un suicide puisse se produire au travail montre que ces usages ordinaires se sont effacés au profit de la solitude, de l'égoïsme. [...]
[...] Pourtant un suicide sur le lieu de travail montre bien que c'est le travail qui est la cause de ce suicide. La situation demeure inchangée. On peut donc poser la question A qui le tour ? Quelle est alors la signification sociale du suicide ? L'absence de réaction collective montre-il que le suicide ne sert finalement à rien ? Cette absence de réaction est pourtant loin d'être sans conséquences. Il aggrave le sentiment d'impuissance, de résignation voir de désespoir des collègues. [...]
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