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Depuis quelques années, on n'a jamais autant parlé en France du "devoir de mémoire" à l'occasion de la réactivation d'affaires concernant la Seconde Guerre mondiale ou la Guerre d'Algérie. "Devoir de mémoire", "lieux de mémoire", "mémoires obsédantes de passés qui ne passent pas", "commémorations" en tout genre : tous ces termes montrent combien nos sociétés ont du mal à assumer leur passé.
[...] La révolution historiographique des années 1960 aura pour but d'expliquer le contexte et les spécificités allemandes qui ont permis au nazisme de se développer. Une nouvelle génération d'historiens, nés dans les années 1960 et 1970, dépasse le débat entre internationalistes et fonctionnalistes, et se penche notamment sur les violences quotidiennes et la contribution des Allemands ordinaires aux entreprises du Reich (et montrent aussi que la défaillance morale n'était pas systématique). Selon E. Nolte, il faut penser le nazisme comme un « fascisme allemand » et replacer celui-ci dans son époque. [...]
[...] Soixante ans plus tard, les Allemands s'affairent toujours à comprendre et à expliquer la rupture que constitue la Seconde Guerre mondiale. En parlant de la « purification de l'Allemagne », Karl Jaspers avait prédit dès 1946 que le tribunal de Nuremberg n'était pas le « jugement dernier », et que « l'histoire ne s'arrêtait pas à Auschwitz ». La chute du Mur de Berlin a démultiplié les enjeux de l'intégration de la mémoire à la conscience nationale allemande : faut-il aborder le passé sans honte afin de restaurer une unité nationale brisée ou, au contraire, avec le sens d'une responsabilité collective à assumer ? [...]
[...] La culpabilité et la responsabilité des horreurs du XXe siècle ne se limitent pas à ceux qu'elles ont directement impliqués. Mais le retour à une mémoire pénitentielle et fortement politisée traduit moins un progrès que l'éclatement du sentiment national et la perte du sens à la fois du passé et du présent. La responsabilité commune des peuples contemporains doit être la quête de la vérité historique et donc la recherche de faits relevant d'une méthode laïque et démocratique. Certes l'histoire européenne du XXe siècle a de quoi fournir matière à nourrir la mauvaise conscience et la culpabilité : les totalitarismes, les guerres et leurs cortèges de tueries, et surtout la Shoah. [...]
[...] » sans parvenir à la trancher. On a coutume de distinguer deux grands courants d'historiens radicalement opposés, les internationalistes et les fonctionnalistes, qui s'opposent notamment sur le degré de responsabilité du peuple allemand. En schématisant ces courants, les historiens internationalistes privilégient la responsabilité d'Hitler et des nazis qui auraient programmé le mal absolu qu'est le génocide (ce qui dédouane le peuple allemand de la responsabilité du génocide juif)[11]. Les historiens dits fonctionnalistes montrent que le système nazi était un système complexe comprenant plusieurs centres et que toutes les décisions n'étaient pas dans les seules mains d'Hitler. [...]
[...] Le remords, en revanche, est une sorte de complaisance à son péché, une façon de toujours se sentir insuffisant », in : Pascal Bruckner, La tyrannie de la pénitence « On ne met pas au futur une entreprise de remémoration, donc de rétrospection, sans faire violence au libre exercice de l'anamnèse, et, =>?@ABR`tuÙÚ risquons le mot, sans un brin de manipulation »Paul Ricœur, Le monde juin 2000. [...]
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