mouvements sociaux, Marx, Tilly, comportement collectif, contentious politics, Lilian Mathieu, théorie des Nouveaux Mouvement Sociaux, Alain Touraine, mai 68
Le sujet de l'exposé est un sujet très large qu'il a fallu problématiser bien sûr : "Quand les citoyens donnent de la voix" peut en effet regrouper beaucoup de choses : on peut ainsi mettre sous ces termes tout ce qui relève de la participation politique des citoyens entendue par Pierre Bréchon comme la participation électorale, le vote donc, mais aussi les autres formes de la participation politique, à savoir les formes non électorales de la participation qui permettent aux citoyens de se faire entendre par la sphère politique : le militantisme partisan, la participation syndicale, associative, mais d'autres actions comme le fait de pétitionner, de manifester, de faire grève...
[...] ont chacun leur contexte historique, culturel, politique particulier, c'est de ce contexte que peut-être ils tirent leurs richesses, mais aussi leurs faiblesses : principale difficulté : tous les concepts avancés sont critiqués et remis en cause. Cela illustre ma deuxième problématique. C'est en fait la difficulté à saisir toutes les facettes des mouvements sociaux qui est soulevée ici. Dès lors, on peut se demander si les mouvements sociaux peuvent-ils se définir par leur orientation vers le changement, ou alors par les acteurs qui les portent et, si oui, quels types d'acteurs faut-il retenir, ou encore peut- on définir les mouvements sociaux par leurs modes d'action. [...]
[...] Les mobilisations protestataires ne sont donc pas seulement une forme ou un lieu d'expression parmi d'autres, à côté des partis, parlements, élections, mais elles sont devenues une partie de l'environnement et des structures sociales qui façonnent et donnent naissance à ces mêmes partis, parlements et élections. Cette institutionnalisation croissante est une façon pour la ou les minorités de se faire entendre dans nos sociétés démocratiques occidentales, et de les inclure au jeu politique, pour faire référence au titre de la séance. Approfondir sur le mouvement social : de Marx à Tilly Dans quelles circonstances les individus passent-ils à l'action dans le but de protéger des intérêts communs ? [...]
[...] Le paradigme de la contentious politics pose un problème toutefois : il oppose les bénéficiaires d'un système (les élites, le pouvoir, les groupes institutionnalisés) et ceux qui les combattent (les mouvements sociaux), comme si le jeu dans lequel sont pris les mouvements se ramenait à une relation exclusive à l'État et comme si tous les mouvements sociaux se donnaient pour but la défense de groupes dominés socialement et politiquement. Certains mouvements sociaux ne se donnent pas pour cibles l'État et les élites, mais d'autres groupes, d'autres mouvements. C'est ainsi que, à partir des années 80, des travaux aux USA qui empruntent à la psychosociologie, invitent à prendre en compte les facteurs idéels et subjectifs de la participation bringing ideas back in c'est-à-dire une dimension cognitive et symbolique de l'action collective. [...]
[...] Charles Tilly apportera à cette théorie une nouveauté : selon lui, les mouvements sociaux sont d'abord porteurs d'une confrontation avec les autorités publiques ; c'est par celle-ci qu'ils cherchent à obtenir de nouveaux droits. Le mouvement social se définit dès lors comme une série continue d'interactions entre les détenteurs du pouvoir et ceux qui les défient. Ces dernières années, Charles Tilly a proposé d'amender sa définition des mouvements sociaux, dans le cadre d'une collaboration avec Doug McAdam et Sidney Tarrow sur ce que les trois chercheurs ont nommé la contentious politics. Le critère de l'opposition à l'autorité, c'est-à-dire l'État, y demeure plus que jamais central. [...]
[...] Cet univers, dans le même qu'il se différencie de l'autre univers militant qu'est le domaine de la politique institutionnelle et partisane, lui est étroitement lié par des relations de dépendance. Dans aucune des théories avancées, il n'est toutefois traité du rôle des mouvements sociaux dans une démocratie. Pourtant, pour Lilian Mathieu, on vient de l'aborder, les mouvements sociaux participent à la qualité du débat public, et par conséquent à celle de la démocratie. Protestation et démocratie ne s'opposent donc pas. Quand la protestation est active, c'est un signe de l'intérêt des militants, et plus largement de l'ensemble des citoyens, pour le fonctionnement de la démocratie. [...]
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