société de consommation, précarité, social, révolution industrielle, modes de vie, inégalités, précarité environnementale
La consommation est un élément de premier plan de nos modèles de société, comme l'illustre le vif débat né de l'ouverture des commerces le dimanche, prévue par le récent projet de loi pour la croissance et l'activité (dite « loi Macron »).
La société de consommation peut être décrite comme une société où il est possible au plus grand nombre d'accéder à un marché de biens et services caractérisé par une variété pléthorique de l'offre.
[...] Ainsi, la consommation appelle en quelque sorte la consommation. L'économiste américain Vance Packard (1914-1996) parlait à ce sujet d'assoiffés de standing Une homogénéisation des modes de vie La société de consommation, qui repose sur une demande soutenue, nécessite de disposer de puissants facteurs de production. En ce sens, elle a révolutionné l'organisation du travail. Elle implique également une importante main d'œuvre ; partant, la redistribution des richesses a permis de faire nettement reculer la pauvreté dans les sociétés industrialisées. L'emploi massif d'ouvriers peu qualifiés a en effet entraîné une généralisation de l'activité salariée, du fait notamment de l'application des théories fordistes (du nom de l'industriel Henry Ford fondateur du constructeur automobile Ford) visant à accroître productivité et rentabilité des chaînes de production. [...]
[...] La précarité peut se définir comme une forme de pauvreté diffuse : il ne s'agit pas du dénuement total, mais d'une situation dans laquelle l'individu redoute le lendemain. En ce sens, la précarité est une instabilité des valeurs et moyens dont dispose l'être humain non seulement pour survivre, mais aussi pour se développer et s'épanouir. Ainsi, il convient de se demander en quoi la société de consommation implique nécessairement un accroissement de la précarité. En effet, si l'avènement de la société de consommation a participé à la régression de la pauvreté extrême dans les sociétés industrialisées elle est intrinsèquement porteuse de précarité (II). [...]
[...] Mais le modèle de la société de consommation entraîne une précarisation plus globale du cadre de vie de l'être humain. Vers une précarité environnementale A l'heure actuelle, un changement de paradigme dans la façon d'envisager la consommation semble faire l'unanimité. Cette nécessité ne relève plus d'orientations idéologiques, mais de réalités concrètes, à savoir les effets néfastes d'une consommation effrénée sur le cadre environnemental de l'être humain. La société de consommation semble atteindre un paroxysme, comme en attestent les techniques d'« obsolescence programmée qui permettent de soutenir un renouvellement constant de la demande, notamment en matières d'objets de haute technologie. [...]
[...] Porté notamment par le cinéma, l'avènement des grands magasins et du concept de grandes marques ce modèle plaide pour une accession par le plus grand nombre de biens de consommation dit courants On assiste alors à une démocratisation de l'automobile, des appareils électroménagers qui révolutionnent les modes de vie. Ce phénomène s'inscrit dans un contexte à la fois économique et social. D'une part, les 30 glorieuses expression désignant la période de forte croissance économique caractérisant les sociétés d'après-guerre et issue de l'ouvrage éponyme de Jean Fourastié, entraînent plein-emploi et dynamisation de l'offre de biens et services. Ce progrès économique s'accompagne d'un progrès social, par exemple les congés-payés institués à l'issue des accords de Matignon en 1936. [...]
[...] La pauvreté, dans sa définition classique, c'est-à-dire entendue comme un dénuement total et l'absence de moyens de subsistance, semble donc avoir disparu dans les pays occidentaux bien qu'elle reste un problème de premier plan à l'échelle mondiale. Sans nul doute, la société de consommation et les profonds changements économiques et sociaux qui se sont produits dans son sillage ne sont pas étrangers au recul de la pauvreté extrême. Toutefois, l'avènement de la société de consommation semble aujourd'hui receler de lourdes conséquences en termes de développement de l'être humain. Dans un contexte de globalisation à marche forcée et de crise des valeurs, la société de consommation apparaît comme un facteur de précarité. [...]
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