L'objet de l'étude est une question qui relève d'un problème de santé publique internationale. Il s'agit d'observer une mobilisation collective relative à un problème public. A partir d'une étude de Marc Dixneuf, on peut en premier lieu affirmer l'existence d'un décalage entre les problèmes de santé, les réponses apportées et le cadre dans lequel elles doivent s'inscrire. Aujourd'hui, il existe une réelle urgence sanitaire. Si ces décalages se perpétuent, on peut s'attendre à l'émergence de situations de tensions avec des répercussions bien au-delà de la santé : instabilité des Etats, frein au développement économique… Aussi, la santé est devenue un véritable enjeu de « gouvernance mondiale », ce qui suppose que les acteurs doivent s'adapter à ce nouvel environnement. La position centrale de la santé résulte d'un long processus d'internationalisation des politiques sanitaires accentué par la mondialisation. Plus précisément, la position dominante de l'épidémie de sida sur la scène internationale résulte de ce processus. L'urgence que représente l'épidémie VIH ne saurait être remise en question, de même que le fait qu'elle reflète l'impact de la mondialisation sur les politiques sanitaires. L'étude générale de M. Dixneuf permet de dresser une base de réflexion sur les enjeux de la santé, et donc sur ceux de l'épidémie VIH, et de comprendre les effets des notions telle que la « gouvernance » et les interactions entre les acteurs des politiques sanitaires.
[...] On constate que pour beaucoup d'ONG, l'action n'est pas aussi concrète qu'on pourrait le penser. Elle consiste plus en la mise en œuvre de procédures administratives, en collaboration avec les bailleurs de fonds, qui considèrent ce mode d'aide comme plus fiable Dans notre cadre, il s'agit d'un acteur privé, qui, contournant les Etats, au nom d'une conception militante de l'universalisme des droits de l'homme, établit des liens directs, de société à société, d'individus à individus. Cette indépendance lui instaure un prestige moral sans égal. [...]
[...] L'exemple du Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose. Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, créé en 2001, associe des représentants d'Etats, d'ONG, de fondations et d'entreprises privées[35]. Des membres sans droit de vote y siègent également : ONUSIDA, OMS, Banque Mondiale, ainsi que des personnes vivant avec le VIH. Les ONG représentent trois sièges sur les dix-neuf ayant droit de vote. En 2004, Hélène Rossert, directrice générale de AIDES, est élue vice-présidente du Fonds. [...]
[...] Cet amalgame est très utile aux ONG. Distinguer pleinement l'économique du politique serait un contresens pour comprendre le fonctionnement des ONG : elles agissent au siège comme dans les pays d'accueil en tant qu'employeurs, relevant du privé. En dehors de l'aide apportée aux populations, les ONG ont un réel impact sur le marché de l'emploi, la formation de main d'œuvre. Plus spécifiquement, les OSI-dont AIDES se réclame- utilisent, pour décrire leur investissement, un registre de justification qui renvoie très exactement aux caractéristiques des nouvelles formes d'engagement dans l'espace public : actions concrètes, organisées en micro-projets, pensées sur le mode managérial de l'entreprise responsable. [...]
[...] Or des organisations nationales et des réseaux transnationaux peuvent comprendre les deux objectifs. Les réseaux transnationaux impliquant des acteurs économiques tels les laboratoires pharmaceutiques devraient être considérés comme des réseaux transnationaux luttant pour des intérêts matériels Cependant, cela reviendrait à nier le caractère normatif d'une part importante des discours et des objectifs de ces acteurs et des réseaux qu'ils composent. Ainsi les laboratoires pharmaceutiques n'ont pas pour seule préoccupation la vente des médicaments, mais à travers leurs fondations et leur impact au niveau mondial, ils ont aussi comme préoccupation la survie de l'Humain, et la volonté de réussite des politiques sanitaires mondiales. [...]
[...] La multiplication des ONG révèle l'intérêt sans cesse croissant des sociétés pour les relations internationales. Les ONG prétendent de plus en plus jouer un rôle prépondérant au niveau international, et pour cela se présenter en marge des Etats. Selon M-C Smouts[13], une action est transnationale lorsque par volonté délibérée ou par destination elle se construit dans l'espace mondial, au-delà du cadre étatique national et lorsqu'elle se réalise en échappant au moins partiellement au contrôle ou à l'action médiatrice des Etats. [...]
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