L'Afrique est le continent le plus touché par le sida. L'Afrique subsaharienne compte à peine plus de 10% de la population mondiale, mais elle abrite plus de 60% de toutes les personnes vivant avec le VIH (environ 25,4 millions). Quatre-vingt-cinq pour cent des cas de décès dus au SIDA dans le monde sont en Afrique au sud du Sahara
Ce n'est que récemment que les médecins, les gouvernements et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) ont réalisé que le sida a, à l'échelle mondiale, un visage africain, mais aussi qu'il concerne de plus en plus la femme africaine.
En effet, les statistiques sur le problème du sida en Afrique montrent clairement l'augmentation de l'infection à VIH chez les Africaines, de même que la féminisation de la pandémie. En Afrique, plusieurs études ont montré que les femmes sont les plus exposées aux
MST/sida : le rapport de juillet 2004 de d'ONUSIDA illustre cette situation préoccupante.
Nulle part ailleurs la féminisation de l'épidémie est-elle plus apparente qu'en Afrique subsaharienne où les femmes et les filles constituent près de 57 % des séropositifs âgés de 15 à 49 ans. Cette inégalité est plus marquée chez les jeunes femmes de 15 à 24 ans qui courent trois fois plus de risques d'être infectées que les jeunes hommes du même âge, et le pourcentage de celles qui sont infectées ne cesse de croître.
Plus d'une femme enceinte sur cinq est infectée par le VIH dans la majorité des pays de l'Afrique australe, et dans certains (au Botswana, au Swaziland), le taux de prévalence chez les femmes enceintes atteint 40% Dans cinq des neuf provinces de l'Afrique du Sud, au moins 25% des femmes enceintes sont séropositives. Au Mozambique, le taux de prévalence varie entre 8% chez les femmes enceintes dans une région et 36% dans une autre.
L'urgence de la situation est donc évidente, l'épidémie a donc bien pris un « caractère féminin ». Globalement, trois quarts de toutes les femmes vivant avec le VIH dans le monde se trouvent dans cette région.
Ces chiffres effarants, que vient de publier l'ONUSIDA, expliquent la préoccupation croissante des organismes internationaux, des gouvernements africains et des militants de la lutte contre le sida face à sa 'féminisation'.
Face à l'augmentation des taux d'infection, les scientifiques et chercheurs s'emploient à en comprendre les causes et à concevoir de nouvelles politiques
La question est "pourquoi les femmes sont-elles si vulnérables à l'infection à VIH ?". La réponse peut ne pas être aussi simple. Les raisons sont notamment d'ordre physiologique, socioculturel, économique, sexuel, les femmes africaines constituant le groupe le plus vulnérable.
Dans ce qui suit nous aborderons tour à tour les raisons qui exposent plus les femmes africaines au sida, les tentatives de solutions qui ont été élaborées et les causes qui ont fait qu'elles n'ont pas toujours réussi.
[...] En réalité, les femmes et les filles sont confrontées à toute une série de facteurs de risques associés au VIH et à une vulnérabilité qui ne concerne ni les hommes ni les garçons et qui sont souvent enracinés dans les rapports sociaux et les réalités économiques de leurs sociétés. Il n'est pas facile d'éliminer ou de modifier ces facteurs, mais s'ils ne le sont pas, les efforts déployés pour contenir et inverser l'épidémie de SIDA ont peu de chance de réussir de manière durable. L'augmentation des taux d'infection chez les femmes remet aussi en question la stratégie de prévention très appréciée axée sur l'abstinence, la fidélité et l'utilisation du préservatif. Cette stratégie passe pour avoir considérablement réduit les taux d'infection en Ouganda. [...]
[...] Certains tabous qui entourent la sexualité privent les femmes du contrôle de leur santé sexuelle et reproductive. Le seul fait de suggérer à son mari l'utilisation d'un préservatif peut être perçu comme une preuve d'infidélité de la femme, ou d'une suspicion par celle- ci que l'homme est infecté par une MST, ce qui peut apparaître aux yeux de l'époux comme un défi à son autorité. La femme risque alors la répudiation. Il est difficile pour la femme de questionner son mari sur sa vie sexuelle. L'homme par contre jouit d'une très grande liberté sexuelle. [...]
[...] Il est important de mettre en place des programmes permettant aux filles d'aller jusqu'à la fin de l'école secondaire. Les données montrent que l'enseignement secondaire peut réduire considérablement la vulnérabilité des filles au VIH, car ces années d'école développent leurs compétences et améliorent leurs chances de parvenir à une plus grande indépendance économique. Le développement de méthodes de prévention que les femmes peuvent maîtriser ainsi que le développement de services de prévention, d'informations, de conseil et de soins appropriés dans des lieux où les femmes puissent se rendre sans se sentir gênées Le renforcement de l'autonomie économique des femmes: multiplier et renforcer les possibilités de formation des femmes, les programmes de crédit, les dispositifs d'épargne et les coopératives de femmes et coordonner ces initiatives avec les activités de prévention du SIDA. [...]
[...] Pourquoi la femme africaine est la catégorie la plus vulnérable au sida ? Comment expliquer de tels chiffres ? La vulnérabilité des femmes africaines au sida est d'ordre biologique, culturel, social et économique, et est donc la conséquence de multiples facteurs. **Raison biologique** Sur le plan biologique, le VIH se transmet plus facilement de l'homme à la femme qu'inversement. Le risque de contracter l'infection à VIH lors d'un rapport sexuel non protégé est de 2 à 4 fois supérieur pour les femmes que pour les hommes. [...]
[...] Au Mozambique, le taux de prévalence varie entre chez les femmes enceintes dans une région et 36% dans une autre. L'urgence de la situation est donc évidente, l'épidémie a donc bien pris un caractère féminin Globalement, trois quarts de toutes les femmes vivant avec le VIH dans le monde se trouvent dans cette région. Ces chiffres effarants, que vient de publier l'ONUSIDA, expliquent la préoccupation croissante des organismes internationaux, des gouvernements africains et des militants de la lutte contre le sida face à sa 'féminisation'. [...]
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