L'espérance de vie en France est de 83,8 ans pour les femmes et de 76,7 ans pour les hommes.
Comparativement aux années 1950 (63 ans pour les hommes, 70 ans pour les femmes) , c'est une avancée extraordinaire réalisée grâce aux progrès couplés, de l'hygiène des conditions de vie et des innovations médicales.
Ainsi:
- Les politiques de santé publique : lutter contre les risques alimentaires, l'amélioration de la sécurité dans les transports, les normes de sécurité dans les entreprises et les bâtiments, les campagnes de préventions contre le tabac, l'alcool, la toxicomanie, le Sida...
- La recherche médicale : asepsie, antibiotique, vaccinations, chirurgie......
la technique : conservation par le froid, sécurité incendie, baisse du prix du chauffage et de l'énergie....
- La hausse du niveau de vie : réduction de l'extrême pauvreté, accessibilité à la majorité d'un confort autrefois réservé à une élite (eau courante, électricité, chauffage, accès au logement...)
…ont contribué à cette progression formidable.
Toutefois, des travaux ont mis l'accent sur le fait que, si cette baisse de la mortalité a effectivement profité à toutes les catégories socioprofessionnelles, elle n'en a pas réduit les écarts entre elles. Certains se sont même accentués.
En effet, si pour les femmes l'écart est resté stable, pour les hommes ces disparités se sont accrues.
Ainsi, le rapport des indicateurs standardisés de mortalité entre les hommes ouvriers et les cadres entre 35 et 80 ans est ainsi passé de 1,8 à 2,1 entre 1976 et 1999 (pour les femmes il est cependant de 1,4, et se traduit par une espérance de vie supérieure de 3 ans pour les femmes cadres ou de profession libérale).
Cette inégalité sociale devant la mort est d'autant plus marquée chez les personnes au chômage ou en situation d'activité professionnelle instable.
Dans les résultats d'une étude, A. Mesrine montre qu'aux âges habituels pour l'activité salariale « le chômage ou l'inactivité s'accompagne d'une surmortalité pour les hommes comme pour les femmes » et représente, par exemple, pour les hommes, une mortalité 3,3 fois plus élevée que celle de la population masculine.
Selon l'Insee, les chômeurs sont plus particulièrement issus des catégories ouvrières et des personnes à faible niveau de formation et de qualification.
Ils forment un groupe dont l'état de santé se traduit par une plus forte mortalité que pour d'autres groupes d'individus d'âges équivalents, mais socialement mieux dotés.
[...] Epidémiologie : études de la répartition et des déterminants des événements de santé dans les populations. INVS, BEH janvier 2007. Influence des facteurs socio économiques sur le recours au dépistage chez les femmes du Nord-Pas- Calais : résultat décennal santé, France 2002. H. Prouvost, G. Poirier. CREDES, Bulletin d'information en économie de la santé, 48, février 2002. A. Beynet, G. [...]
[...] Et que les répercussions sont très importantes, notamment sur la santé psychologique des personnes qui les ont vécues : Manque d'estime de soi : sentiment de ne pas être utile, de ne pas se sentir bien dans sa peau, d'être rejeté ou dévalorisé, Angoisse et troubles psychosomatiques : incapacité à se concentrer, préoccupation au point de perdre le sommeil, sentiment d'être constamment sous pression, Incapacité à faire face : l'incapacité de surmonter les difficultés, l'impossibilité de prendre les choses du bon côté et la perte de confiance en soi. Le droit aux soins de santé pour les personnes sans domicile fixe La prise de conscience du phénomène de l'exclusion et de ses corollaires, précarité, pauvreté, est apparue dans les années 1980-1990. Des décisions politiques ont directement abordé la question des inégalités sociales. La création du RMI a constitué une première réponse nationale. De plus, aujourd'hui, en France, l'intervention sociale intègre tout un ensemble de textes juridiques. [...]
[...] La société française. Paris, INSEE 1999, p. 228-235 C. Monteil, I .Robert-Bobée, in Les différences sociales de mortalité INSEE Première n°1025, juin 2005. BEH, Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, INVS, du 23 janvier 2007. L'indicateur standardisé de mortalité (ISM) est calculé, pour un groupe donné, comme le rapport entre le nombre de décès observés pendant une période dans ce groupe et le nombre de décès qui seraient survenus sur cette période si ce groupe avait été soumis à la mortalité par âge de l'ensemble de la population. [...]
[...] Les problèmes de santé peuvent être le premier rouage de la précarité. Pour des raisons médicales ne pouvoir, par exemple, travailler qu'à temps partiel, faire des efforts physiques ou prolonger un effort mental au-delà d'un certain temps, défavorisent des personnes à la santé fragile sur le marché du travail. Dans Précarisation, risque et santé M. Joubert décrit les processus qui bouleversent les équilibres permettant d'assurer habituellement la prévention et l'accès aux soins. Ils recoupent plusieurs phénomènes : accentuation de la vulnérabilité et de l'exposition aux risques, affaiblissement des capacités de résistance et de confrontation aux difficultés, sélection-exclusion par la santé (monde du travail), renoncement aux actes préventifs et aux soins en dehors des urgences, conduites visant à échapper aux difficultés (IVG répétées, consommation de produits psychoactifs), isolement et mal-être conduisant à affaiblir le potentiel de résistance aux aléas du quotidien, dégradation du soutien social, etc. [...]
[...] D'autre part, les dépendances (alcool, tabac ) apparaissent nettement plus élevées chez les sans-domiciles fixes[28], et ont un impact direct sur la santé (même si elles sont contrastées). Selon le Dr Etienne Grosdidier[29], alcoologue et médecin-référent des lits Halte soins santé du Samu Social : des sans-logis ont une dépendance à l'alcool ou à la cigarette, et dans la majorité des cas il s'agit d'une codépendance .Des troubles cognitifs, neurologiques (amnésie ponctuelle, démence alcoolique, ) apparaissent plus fréquemment .et on voit de plus en plus souvent, en lits infirmiers des gens très démunis et abimés par l'alcool Cause ou conséquence ? [...]
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