La santé est un produit multifactoriel. L'état de la santé de la population est un observatoire privilégié du niveau de développement d'un pays. Cet observatoire concrétise des conditions de vie (absence d'eau potable) comme des modes de vie urbains ou ruraux, ou encore les politiques de santé qui se traduisent par une efficience variable des systèmes de soin (capacités de riposte à la maladie). Les politiques de santé publique mises en œuvre peuvent être des politiques de prévention mais peuvent aussi prendre la forme de lois promulguées pour éviter les risques sanitaires. Notre perception de la santé en Afrique nous renvoie des images de la faim, des parasites véhiculés par des insectes, des eaux insalubres, des terres où la population est victime de vieux fléaux (paludisme, rougeole, choléra, maladie du sommeil). L'Afrique est aussi une terre de nouveaux fléaux comme le VIH sida, la fièvre Ebola. Tout le continent n'a pas toutes ces maladies. L'Afrique du Nord se distingue, coupée du reste de l'Afrique par l'interface saharienne, facteur d'isolement. Les indicateurs de santé permettent de lire les décalages.
[...] Le VIH appartient aux germes ubiquistes que l'on trouve sous toutes les latitudes et qui se fixent bien dans les pays les plus pauvres où les conditions de vie font leur fortune. Le paludisme Il s'agit de la première maladie parasitaire du monde et de l'Afrique noire de la population mondiale vit dans une région à risque de paludisme. L'OMS estime que chaque année, le paludisme est la cause de 1,5 à 2,7 millions de décès. L'écart est important car beaucoup de cas ne sont pas diagnostiqués. [...]
[...] Il faut faire la somme des événements des années 1970, décennie funeste où l'on a vu s'interrompre une évolution favorable, phénomène unique au monde lié à une série de facteurs : l'arrivée des résistances des médicaments contre le paludisme, les maladies émergentes, le choléra, la multiplication des années de sécheresse, et la détresse alimentaire des peuples du Sahel. Cette synergie funeste fait que l'Afrique, dans le contexte de développement de ces dernières années, est plaquée dernière au classement des rangs sanitaires mondiaux. [...]
[...] Les autres maux L'impact sanitaire des conflits est très important. Il y a une augmentation des accidents de circulation, violents et mortels. Des études récentes montrent que les maux dits du Nord (hypertension, obésité, diabète) sont plus présents que l'on ne l'imaginait, surtout en ville. Ils peuvent être en relation avec l'évolution des régimes alimentaires. Ils peuvent également ne pas avoir été connus avant, et donc pas comptabilisés faute de diagnostic et de notification. Les Africains doivent donc se battre sur tous les fronts. [...]
[...] Typologie des maladies endémiques. Le mode de contamination : -la transmission vectorielle (ex le paludisme) -La transmission interhumaine (ex. : grippe, variole, rougeole) La transmission vectorielle nécessite un parasite comme vecteur comme dans la maladie du sommeil avec la mouche Tsé-Tsé ou comme dans les schistosomoses ou bilharzioses avec un mollusque d'eau douce. Ce mollusque est inféodé aux milieux aquatiques, aux eaux de surface. L'hydrographie, l'hydrologie, les régimes des eaux de surface conditionnent les lieux de vie des insectes et autres parasites en créant un biotope qui répond ou non aux exigences des insectes vecteurs. [...]
[...] Le désastre est également catastrophique pour les services : l'éducation perd ses jeunes instituteurs et professeurs, on assiste à une dégradation du système de soins par ponction sur le personnel, une ponction financière, et enfin une ponction sur les lits. C'est aussi un désastre économique pour les capacités de production des entreprises, qui sont en baisse, ce qui fait évidemment baisser la productivité. Le coût de la santé dans les entreprises augmente, ainsi que celui de la formation des nouveaux arrivants. En ce qui concerne les familles, le sida paupérise et déstabilise (coût financier des maladies, des funérailles). [...]
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