Alfred Sauvy, économiste français, évoque « la malédiction de la machine » : l'histoire du progrès technique étant jalonnée d'un débat entre ceux qui en vantent les mérites et les travailleurs éliminés par la mécanisation qui expriment parfois violemment leurs craintes. Récemment les médias accrochaient ainsi l'opinion : faut-il avoir peur des nanotechnologies ? L'introduction d'innovations technologiques provoque donc une série de questions. Processus recouvrant l'ensemble des innovations visant à améliorer le processus productif, le progrès technique a un impact à la fois dans la sphère économique et dans la sphère sociale. Comme tout changement, le progrès technique peut effrayer le salarié qui perçoit le processus productif, dans lequel il avait sa place bouleversée. Mais le progrès technique est globalement source de croissance et donc de création d'emplois. Ne doit-on pas plutôt s'en réjouir ? Pourquoi l'incrimine t-on aujourd'hui ?
[...] Les salariés doivent-ils craindre le progrès technique ? Introduction Alfred Sauvy, économiste français, évoque la malédiction de la machine : l'histoire du progrès technique étant jalonnée d'un débat entre ceux qui en vantent les mérites et les travailleurs éliminés par la mécanisation qui expriment parfois violemment leurs craintes. Récemment les médias accrochaient ainsi l'opinion : faut-il avoir peur des nanotechnologies ? L'introduction d'innovations technologiques provoque donc une série de questions. Processus recouvrant l'ensemble des innovations visant à améliorer le processus productif, le progrès technique a un impact à la fois dans la sphère économique et dans la sphère sociale. [...]
[...] A court terme, le progrès technique peut être destructeur d'emplois. Cette situation pose le problème de la reconversion des salariés touchés par le chômage. Une nouvelle organisation du travail, un investissement de productivité, une délocalisation pour se rapprocher d'un nouveau marché ou d'une nouvelle source de matière première sont autant d'événements qui menacent l'emploi de certains salariés. Le problème de la reconversion est particulièrement aigu pour les moins qualifiés : comment les reconvertir et qui financera ? Les nouveaux gisements d'emplois qui permettent d'envisager des reconversions sont difficilement accessibles à tous (comment reconvertir un ouvrier sidérurgiste du groupe Mittal en aide à domicile Le progrès technique n'est pas toujours synonyme d'amélioration des conditions de travail. [...]
[...] Au cours de cette période de croissance exceptionnelle, dénommée croissance fordiste par les théoriciens de la régulation des gains de productivité considérables ont permis d'accroître fortement les salaires et la demande tout en augmentant sensiblement les profits et l'investissement. Les hausses de l'investissement et de la demande furent les moteurs de la croissance qui favorisa le plein-emploi (chômage frictionnel autour de dans les années 1960 en France). Pour toutes ces raisons, l'emploi peut bénéficier quantitativement et qualitativement Du progrès technique, ce qui devrait rassurer les salariés. Mais des éléments perturbent les enchaînements positifs entre progrès technique et travail salarié. [...]
[...] Les mutations technologiques aboutissent donc à un jeu à somme positive. Qualitativement, le progrès technique peut améliorer les conditions de travail. D'une part, en permettant les gains de productivité, l'innovation de procédé peut permettre, dans certains contextes, de réduire l'intensité du travail et le temps de travail nécessaire. D'autre part, l'innovation technique permet la suppression de tâches pénibles réalisées par la machine. Par exemple, l'introduction des caisses automatiques dans la grande distribution permettrait de résoudre le problème des troubles musculo-squelettiques. [...]
[...] Pour que le progrès technique se transforme en progrès social, il faut donc débat autour des effets du progrès technique. Le progrès technique a une fonction économique en même temps qu'il est pensé pour libérer l'homme de certaines contraintes. On noiera enfin qu'il peut y avoir contradiction entre modernité et efficacité : les japonais, dans les usines dites de haute technologie ont ainsi parfois abandonné l'assemblage par des robots, inutilement coûteux, au nom d'un calcul de coûts : les coûts de production sont de moins en moins liés ait travail ouvrier mais aux frais d'organisation, de conception . [...]
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