Aujourd'hui, une radio sur deux est une radio associative. On dénombre à l'heure actuelle près de 1200 opérateurs radiophoniques en France, dont près de 600 radios associatives. Leur nombre n'a rien à voir avec leur audience, contrairement au reste des radios, puisqu'elles ne sont pas financées par la publicité et n'ont donc pas les mêmes impératifs d'écoute. Alors que les radios privées comme publiques font aujourd'hui la course à l'audience, et ont tendance à se ressembler de plus en plus, les radios associatives représentent l'alternative, le « Tiers secteur de l'audiovisuel ». Pour beaucoup, se sont elles qui aujourd'hui endossent la casquette de média le plus populaire et le plus accessible, un media pour tous et par tous. Les radios associatives se sont imposées comme un maillon indispensable du paysage radiophonique français.
Les radios associatives sont un ensemble disparate et mouvant, mais sont toutes aidées par l'Etat et ne pourraient subsister sans l'aide publique. Leu nombre augmente (400 en 1995, 600 aujourd'hui), ce qui ne signifie pas pour autant qu'elles ne sont pas menacées, et depuis vingt ans, les radios associatives se battent contre une situation de précarité financière, et sont maintenues la tête hors de l'eau par des pouvoirs publics conscients du caractère intouchable de ces médias alternatifs. Pourquoi se bat-on autant pour la sauvegarde des radios associatives ?
[...] La réglementation de ce fonds a été ajustée de nombreuses fois depuis (notamment en 1989, avec l'amendement Delfau qui a rétabli l'autorisation pour les radios associatives de faire de la publicité de façon limitée, à moins de 20 mais dans l'ensemble le système n'a pas été remis en cause. En résumé, le Fonds de Soutien à l'Expression Radiophonique est alimenté par une taxe versée par les radios commerciales privées sur leurs recettes publicitaires, puis redistribué par une commission composée de représentants de l'Etat de représentants des radios associatives et de représentants des régies publicitaires nommés par la Ministre de la Culture. Ce système aide environ 600 radios chaque année, dans leur installation, leur fonctionnement ou leur investissement. En 2003, le fond s'élevait à 24 millions d'euros. [...]
[...] Pour toutes ces raisons, il est indéniable que les radios associatives sont créatrices de lien social. Elles assument donc bien des missions de service public en contribuant à renforcer la cohésion du tissu social local et en permettant une plus large représentation des citoyens dans les médias. Ce rôle n'est pas seulement assuré au niveau local, puisque les radios associatives facilitent aussi l'intégration dans la vie nationale, en décodant ensemble, avec les citoyens du petit échelon, les informations nationales, pour les relier à la vie quotidienne, les expliquer, et leur attribuer une dimension pédagogique. [...]
[...] Pourquoi se bat-on autant pour la sauvegarde des radios associatives ? Emerge tout d'abord une question que l'on pourrait qualifier de mathématique : les radios associatives sont de plus en plus nombreuses à se partager le gâteau des aides étatiques. L'argent public n'est pas extensible à l'infini, tandis que le nombre de radios associatives potentielles l'est, elles doivent donc se contenter de peu d'aide. A cette première raison expliquant la bataille pour la sauvegarde des radios associatives s'ajoute l'argument du rôle de ces radios. [...]
[...] Ce pluralisme des contenus est un élément de plus contre la banalisation des modes, des idées et des comportements, phénomène évoquée précédemment (II.B/1.) Animation sociale locale, formation et emploi Les radios associatives constituent des outils de communication pour des personnes qui sont déjà des acteurs sociaux. Leur première raison d'être vient d'associations qui ont besoin d'audience pour faire connaître leur action, donc les radios associatives sont forcément des radios d'animation et de solidarité. Parce qu'elles sont faites par ceux-là mêmes qui l'écoutent, les radios associatives sont en prise directe avec leurs auditoires. [...]
[...] En pleine campagne électorale, Radio Verte, la radio des écologistes, déclenche la bataille contre le monopole. En quelques mois, les stations se multiplient. A Montpellier, la municipalité libérale brave la loi avec Radio Fil bleu. A Longwy, la CGT crée une radio de lutte Lorraine Cœur d'Acier. En région parisienne, plus d'une dizaine de radios ont déjà vu le jour : Radio onz' débrouille, les Nanas radioteuses, Radio-Massipal A peine audibles à quelques centaines de mètres de distance mais régulièrement brouillées, saisies par la police, ces premières radios libres font vivre à leurs animateurs un parfum sulfureux de clandestinité. [...]
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