Dans cette dissertation complète et entièrement rédigée, nous nous interrogeons sur le rôle de l'école dans la mobilité sociale.
L'école favorise-t-elle réellement la mobilité ascendante intergénérationnelle ? Alors qu'une population de plus en plus nombreuse a accès aux études supérieures, cette élévation du niveau de diplôme a-t-elle permis de réduire les inégalités sociales ?
Nous verrons que si l'école a un rôle crucial dans la promotion sociale, elle contribue néanmoins aussi à une certaine forme de reproduction sociale.
[...] Avoir un diplôme du supérieur long multiplie par 2,8 les chances d'avoir un emploi de cadre ou de profession intermédiaire pour les enfants de cadres et par 3,4 pour les enfants d'ouvriers par rapport à avoir seulement le bac (doc 4). Ainsi, le meilleur moyen de connaître une mobilité sociale ascendante semble bien de réussir scolairement. Malgré cela, l'école ne réduit pas vraiment les inégalités sociales, et contribue même à en reproduire une partie. L'école contribue à la reproduction sociale La démocratisation et le paradoxe d'Anderson Si avoir un diplôme est de plus en plus nécessaire à l'obtention d'une position sociale élevée, le diplôme est de moins en moins suffisant. [...]
[...] Ceci est en partie dû au fait qu'à l'école s'opère un tri des élèves selon leur milieu social. En effet, si de plus en plus d'enfants ont accès aux études, quelque soit leur milieu social d'origine, cela ne signifie pas pour autant qu'ils aient tous accès aux mêmes études. Camille Peugny, dans Le destin au berceau, écrit que les « inégalités quantitatives d'accès aux différents niveaux du système éducatif tendent à être supplantées par des inégalités qualitatives liées à une filiarisation croissante de ces différents niveaux » (doc 3). [...]
[...] En conclusion, l'élévation générale de la durée des études n'a pas permis d'accroître la mobilité sociale. En effet, l'accès aux filières d'élite est toujours très sélectif, l'augmentation du niveau de diplôme a fait baisser le rendement des diplômes, ne permettant pas d'accéder à des positions sociales plus élevées que celles de nos parents même quand nous sommes plus diplômés. Le diplôme est de plus en plus indispensable à la promotion sociale, mais il n'est pas suffisant, et le capital économique, culturel et social hérité des parents joue toujours un très grand rôle. [...]
[...] Alors que seulement 35% des personnes nées entre 1964 et 1968 ont obtenu leur bac, c'est le cas de 65% de ceux nés entre 1989 et 1993 (doc 1). Les politiques de démocratisation ont réduit les écarts entre milieux populaires (enfants d'ouvriers et d'employés) et les milieux moyens et supérieurs (enfants de cadres et professions intermédiaires). En effet, si on compare les générations nées en 1964-1968 et celles nées en 1989-1993, la proportion d'enfants de milieu populaire titulaires du bac a plus que doublé, passant de 22% à alors que cette augmentation était d'environ un tiers pour les enfants de cadres et de professions intermédiaires (de 62% à 82%). [...]
[...] La démocratisation ne garantit donc pas l'égalité des chances, puisque les voies d'accès à l'élite comme les classes préparatoires ou l'ENA restent quasiment inaccessibles aux enfants de milieux populaires. Les chances de réussite scolaire ne sont pas les mêmes selon le milieu social L'école ne réduit pas les inégalités sociales car ce qui est valorisé à l'école n'est pas explicitement transmis à l'école. C'est ce qu'écrivent Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron dans Les héritiers et dans La reproduction. L'école favorise les étudiants issus de catégories aisées qui détiennent un certain type de capital culturel, certaines manières de parler, certains goûts culturels différents de ceux des classes populaires. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture