Les minima sociaux, dont les plus connus sont le minimum vieillesse et le RMI, se caractérisent en France par leur diversité et leur spécificité. Certains d'entre eux, conçus pour être transitoires, sont parfois mis en cause car les ressources qu'ils procurent empêcheraient le retour à l'emploi. Ces critiques concernent particulièrement le RMI, ce qui peut d'ailleurs sembler étonnant puisque le RMI a été créé, en partie pour faciliter le retour à l'emploi.
Le problème vient peut-être du fait que le RMI a connu un trop grand succès. Les allocataires étaient 400000 à sa création, ils sont aujourd'hui plus d'un million et en ces temps de disette budgétaire, l'ampleur des sommes qui y sont consacrées a de quoi donner le vertige (déjà 32 milliards de francs en 1994, contre 7,5 milliards en 1989).
Le RMI serait-il devenu un simple revenu minimum sans insertion ? Derrière la controverse, deux critiques sous-jacentes sont faites au RMI. Trop élevé par rapport au SMIC, il inciterait à ne pas travailler. Octroyé de façon trop laxiste, il profiterait à des gens qui n'en ont pas réellement besoin. Si tel est le cas, le RMI s'avérerait être un obstacle au retour à l'emploi, une désincitation au travail. Sa suppression serait donc un impératif.
[...] En milieu rural ils contribuent souvent à faire vivre leur région, en entretenant l'environnement, en empêchant la désertification de certaines vallées et en y dépensant leur allocation. On pourrait même concevoir le RMI et sa revalorisation comme l'outil d'une véritable politique de relance. Tout milliard versé aux populations les plus défavorisées viendrait alimenter la demande en bien et service de première nécessité, stimulant donc la production nationale. Il en résulterait des créations d'emploi réductrices des dépenses sociales, génératrices de consommation Si l'on en croit Keynes le jeu en vaux la chandelle. De telles dépenses gouvernementales auraient un effet multiplicateur. [...]
[...] Mais c'est un droit conditionné. Le renouvellement de la prestation est subordonné à l'engagement de la part du demandeur, de l'accomplissement d'une démarche d'insertion. L'insertion est souvent présentée sous le seul aspect d'obligations. Mais pour inciter le Rmiste à se réinsérer dans le marché du travail, un mécanisme d'intéressement est prévu. S'il reprend un travail ou suit une formation l'allocataire ne perdra pas brutalement l'intégralité de sa prestation, puisqu'il cumulera pendant quelques mois une partie de son salaire avec le RMI. [...]
[...] Si tel est le cas, le RMI s'avérerait être un obstacle au retour à l'emploi, une désincitation au travail. Sa suppression serait donc un impératif. RMI : Le dernier filet de sécurité contre l'exclusion Petit rappel sur la pauvreté Milton Friedman, le chef de file du monétarisme, affirme que la meilleure chose que l'on puisse faire aux pauvres c'est de les laisser tranquilles. Ils n'ont que ce qu'ils méritent. Les chômeurs et les pauvres seraient alors les seuls responsables de leur infortune, il n'y a donc pas de raison de porter assistance aux pauvres. [...]
[...] Dans un contexte de limitation des dépenses, l'idée de réserver les prestations sociales au plus démunis, d'aider lorsque la misère s'est déjà installée, a fait son chemin. Pourtant l'enseignement que délivrent les comparaisons internationales est sans équivoque : c'est dans le pays où la plupart des prestations sous conditions de ressources est la plus faible que le taux de pauvreté est le plus faible également. Preuve est faite qu'il vaut mieux prévenir que guérir. Bibliographie Les aides sociales et l'offre de travail : y a-t-il une trappe à inactivité ? [...]
[...] Ainsi ils sont victimes d'une autre trappe, la trappe à pauvreté définie dans un sens large : compte tenu de la précarité des contrats de travail, ils ne permettent guère de tourner la page du RMI. Conclusion Du fait de sa proximité avec le SMIC le RMI créerait un phénomène de trappe à inactivité. Le RMI serait donc un obstacle au retour du plein emploi. Ce lieu commun économique est très discutable, on l'a vu. On ne peut blâmer le RMI, d'un point de vue économique. Son existence ne semble pas être une entrave au retour à l'emploi. [...]
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