La réussite scolaire : représentations de la réussite et stratégies de l'élève

Résumé du document

En premier lieu, l'école a créé pour premier support de la réussite la mémoire et l'intelligence. Ces deux objets intéressent particulièrement les psychologues cognitivistes tels que Roulin (2006, Mémoire et réussite scolaire, Psychologie cognitive, pp326-328). À la lumière de la recherche menée par Lieury, il éclaire l'importance de ces supports à l'école. Lieury mène une recherche sur les relations entre mémorisation et concepts nouveaux. Il recense alors le vocabulaire nouveau des manuels scolaires puis il évalue le nombre de concepts acquis en fin d'année grâce à des QCM comportant une liste de cent mots où l'élève doit cocher la bonne définition. Il se rend compte alors qu'une forte corrélation existe entre le nombre de mots acquis et la moyenne de l'élève puisque plus celle-ci est élevée plus le nombre de mots acquis est élevé. D'après Roulin, cela prouve que la mémoire sémantique est impliquée dans la réussite scolaire car elle est le support des acquisitions. Si l'élève a une mémoire sémantique supérieure c'est qu'il est capable d'acquérir et de reconnaître des notions puis de récupérer les informations qui leur correspondent pour les associer à des situations nouvelles (...)

Extraits

[...] En quoi elles peuvent se rejoindre et en quoi elles peuvent différer ? Après avoir vu le regard de l'enseignant dans son rapport à l'élève, comment l'élève perçoit-il sa réussite scolaire ? Dans ce second temps, il s'agira de s'intéresser à la réussite scolaire vue par l'élève. Tout comme pour l'école, l'élève a des critères de réussite qui rejoignent la plupart du temps ceux de l'école mais, bien souvent, il use de stratégies pour jouer sur les apparences et atteindre des objectifs, souvent différents de ceux visés par l'école. [...]

[...] La réussite scolaire vu par l'élève : Les stratégies pour réussir et les motivations de la réussite scolaire . p Le rapport conformiste aux attentes scolaires pour être tranquille, avoir des bons résultats ou être estimé : Un semblant de coopération. p Le rapport stratégique. Jouer sur les limites de la dérision (triche, négociation) en remplissant le minimum du contrat didactique afin de passer la sélection et les niveaux scolaires. p Le rapport affectif. Réussir et travailler dans une matière pour faire plaisir ou par peur de la punition. [...]

[...] Il cherche à obtenir la considération, les compliments et l'amour. Au niveau de la famille, si l'enfant est dans un climat familial harmonieux, emprunt d'affection, chaleureux, attentif, il sera dans un milieu de stabilité et pourra alors entreprendre sa scolarité en toute sécurité, c'est-à-dire sans le risque de perdre l'amour de ses parents en cas d'échecs. C'est ce que les psychologues appellent l'oblativité c'est-à- dire ce don sentiment qui est indépendant de ce qui peut venir en retour d'après Mannoni. [...]

[...] Ainsi, pour comprendre les déterminants de la réussite scolaire à l'école, renforcés par la famille, il faut s'intéresser à l'organisation scolaire. Cette dernière requière de l'élève certaines qualités morales et sociales et notamment deux selon Perrenoud (Perrenoud od. Cit, p.2) qui sont la coopération avec le maitre et la participation dans la communication. La coopération pourrait s'appeler aussi l'application de la culture scolaire, ou encore le curriculum caché, c'est-à-dire tout ce qui n'est pas dit de l'apprentissage mais que l'enfant intériorise en se conformant à ces attentes implicites. [...]

[...] Un enfant qui réussit peut être très mal psychologiquement puis aller très bien et pour autant continuer à être un bon élève. L'élève qui réussit peut très bien réussir car l'activité lui plaisait et à un autre temps car il voulait être tranquille donc il a fait l'activité très rapidement mais de manière correcte. Les motivations, le sens de la réussite, sont donc des concepts en mouvement. Finalement, il existe une coopération entre les représentations de la réussite par l'école et les représentations de la réussite par l'enfant mais en même temps une grande distance les sépare. [...]